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all that jazz - Page 47

  • Souvenirs du Salon (2)

    IMG_0445.JPGLes Salons du Livre, croyez-moi, c'est la barbe. Bruxelles, Paris, Genève : le topo est toujours le même. A moitié dissimulés derrière une pile de livres, les auteurs font l'article, comme les dames dans les vitrines, mais avec sans doute moins de succès. Chacun essaie de vendre ses charmes. Sourires. Paroles amènes. Regards accrocheurs. Parfois, ça marche. Le plus souvent, on en est quitte pour un long soliloque, au terme duquel le chaland (et bien plus souvent la chalande) repose le livre qu'il tient dans les mains (le vôtre, donc) et s'en va avec une moue dédaigneuse. Pendant ce temps, votre voisin de table, qui, lui, a signé quelques livres, vous regarde du coin de l'oeil en ricanant...

    Mais faut-il rencontrer, à tout prix, les écrivains dont on aime les livres ? À part quelques fétichistes (dont je suis) toujours avides d'exemplaires dédicacés, qui peut bien s'intéresser aux auteurs ? La lecture n'est-elle pas ce plaisir solitaire, parfois même clandestin, qui exige du lecteur à la fois le silence, le secret et la solitude ?

    Heureusement, il y a les rencontres. C'est la seule et la meilleure raison de fréquenter les Salons du livre. Les rencontres obligées, qu'on appelle pompeusement « signatures » ou « dédicaces ». Et les rencontres imprévues. Comme, par exemple, celle de Stéphanie Pahud (photo 1), maître-assistante à l'UNIL et auteure/autrice d'un épatant Petit traité de désobéissance féministe* (voir un article du Temps, ici), qui signe, en toute quiétude, de sa plus belle plume, un exemplaire de son livre. Dans la seconde partie de son Petit traité, Stéphanie Pahud interroge une trentaine de personnalités romandes sur leur vision du féminisme. Réponses passionnantes, qui n'échappent pas à la doxa dominante (tout le monde ici, ou presque — même Michel Zendali ! —, est féministe!). Mais qui trace un portrait assez juste et nuancé de l'époque. Dans la première partie, Stéphanie Pahud analyse avec finesse et (im)pertinence les clichés qui entourent le féminisme aujourd'hui. Images à l'appui. Un livre à lire et à faire lire.

    Autre rencontre, au Salon africain, celle de Gorgui Wade NDOYE, journaliste et animateur du site continentpremier.com. IMG_0447.JPGJe me réjouissais et appréhendais au peu les débats prévus autour de L'Amour nègre. Vous imaginez pourquoi. Mais quand on aime la provocation (et le titre du livre est provocateur), il faut assumer, n'est-ce pas ? J'attendais ce moment depuis longtemps : parler du roman avec les premiers intéressés, lecteurs du continent premier, précisément : les Africains. La rencontre — et les débats (plus de deux heures !) — ont été passionnants, drôles, émouvants. En un mot : très enrichissants. Les questions ont fusé. J'ai essayé d'y répondre le mieux possible. Les débats étaient animés par Gorgui Wade Ndoye, blogueur émérite de la TdG et de 24Heures (voici son blog), journaliste et animateur du site Continent Premier. Un grand moment de partage et de dialogue. Merci Gorgui !

    * Stéphanie Pahud, Petit traité de désobéissance féministe, éditions Arttesia, 2011.

  • Requiem pour Ben Laden

    images-2.jpegAinsi donc il repose, par mille mètres de fond, dans la Mer d'Oman, dévoré par les congres et les murènes.

    Comme les passagers des avions qu'il a fait exploser, un peu partout, dans le monde, depuis vingt ans, sans leur réserver d'autre sépulture que la mer immense.

    Honnêtement, qui s'en soucie ? Qu'un homme soit exécuté, assassiné, voire même torturé, puis livré en pâture aux requins, quand cet homme a lui-même organisé la mort de milliers d'innocents ? À part quelques nostalgiques de la guerre terroriste, une poignée de pusillanimes de gauche et de droite, effarouchés qu'on viole ainsi le sacro-saint « droit international », personne ne regrettera Ben Laden, triste pitre barbu, idéologue à la petite semaine, philosophe pour classes élémentaires. Quel autre message que celui de la violence — parfaitement aveugle – a-t-il porté au jour ? Quelle vision messianique ? Quel projet d'avenir ?

    Il repose, par mille mètres de fond, mangé par les requins, et bientôt on l'aura oublié. Seul restera le souvenir, indélébile, du sang qu'il aura fait verser.

    Dessin de Patrick Chappatte, paru dans Le Temps du mardi 3 mai 2011.


  • Dans la jungle des livres

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    Il n’y a pas si longtemps, dans l’autre siècle, c’est là que j’allais jouer au football et marauder des pommes !

    Aujourd’hui, la campagne Sarasin abrite les halles immenses de Palexpo. C’est là qu’ouvre ses portes le 25e Salon du Livre. Un quart de siècle, c’est un bail, pour une manifestation qui a grandi et grossi avec les années. Et qui accueille, bon an mal, depuis sa première édition en 1986, plus de 100'000 visiteurs.

    Certes, le Salon du Livre de Genève n’est pas le premier, ni le plus important. Devant lui, il y a la Foire de Francfort, réservée aux « professionnels », celle de Bruxelles, exclusivement dédiée à l’édition, et le Salon du Livre de Paris, aujourd’hui Porte de Versailles, qui donne le vertige avec ses innombrables « animations », « débats » et autres « rencontres » avec près de 2000 auteurs en dédicace !

    Mais le Salon de Genève, s’il n’est pas le plus grand, a son charme particulier. D’abord, c’est aussi le Salon de la Presse. Et l’occasion, pour les journaux comme pour leurs lecteurs, de faire plus ample connaissance. Dans un monde de plus en plus virtuel, où l’information passe d’un écran à l’autre à la vitesse de la lumière, où l’homme n’est bientôt plus qu’un avatar, il n’est pas inutile de rencontrer réellement ses lecteurs. Ni, inversement, tel ou tel journaliste, ne serait-ce que pour le féliciter, ou bien lui frotter les oreilles…

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