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  • Donald Trump est une aubaine !

    images-2.jpegOn ne va pas refaire l'histoire: avant l'élection américaine, pas un journal, pas une radio, pas une télévision ne misait un kopek sur Donald Trump. Au contraire : soutenue par une campagne médiatique d'une rare unanimité, son adversaire Hillary Clinton avait déjà partie gagnée. On connaît la suite (et la fin) : victimes de leur aveuglement, vivant dans le déni de la réalité, les médias se sont trompés sur toute la ligne.

    Les artistes américains, en particulier, ont soutenu en masse la candidate démocrate. De Beyoncé à Robert de Niro, de Matt Damon à Barbra Streisand, de Meryl Streep à George Clooney, en passant par Steven Spielberg et Bryan Cranston, tout le gratin d'Hollywood a mouillé sa chemise pour Hillary en l'aidant à réunir les millions  nécessaires à sa campagne par des dîners de charité ou des concerts bénévoles. On ne peut pas imaginer soutien plus important !

    images-3.jpegEn face, rien, ou presque.

    Clint Eastwood, républicain de sang, a soutenu du bout des lèvres Mr Trump, qu'on a vu entouré de catcheurs (à la retraite), de rappeurs (Kanye West) et de vieilles gloires de la chanson country-western. C'est dire l'avenir culturel que nous prépare le plus démagogue des présidents américains, élevé au biberon de la télé-réalité, du catch et des jeux video !

    images-6.jpegAvec Trump, côté culture, c'est la régression assurée.

    Zéro pointé.

    Et si cet écroulement culturel (voire même mental) était une aubaine pour les artistes américains ? 

    Face à un homme dont la seule culture est l'argent, l'arrogance du self-made man, l'inexpérience politique, les artistes n'ont pas le choix : ils doivent entrer en résistance. Travailler comme jamais au réveil des consciences. Dénoncer les injustices. Clamer leurs désaccords. images-7.jpegSortir de leur cocon (on parle aujourd'hui de zone de confort) pour faire trembler le monde, comme Bob Dylan, le plus fameux Prix Nobel de Littérature, l'a si bien fait depuis 50 ans. 

    Un Président pareil, qui ne s'exprime que par tweets de 140 signes (souvent bourrés de fautes), est incapable de faire la différence entre un Rothko et un Monet, n'écoute que de la musique country, n'a jamais lu un livre de sa vie, un président pareil est une chance pour les artistes de son pays.

    Et quelle source d'inspiration ! Inépuisable…

    Alors, bardes états-uniens, mes frères d'arme, réveillez-vous ! Chantez ! Peignez ! Hurlez votre révolte, votre colère, vos indignations ! Imaginez des cités utopiques ! Des nouveaux rythmes ! Des mélodies inoubliables ! Montrez qu'un autre monde est possible ! 

    Donald Trump n'est qu'un accident de l'histoire.

  • Israël fait des siennes

    DownloadedFile.jpegOr donc, israël a reculé. C'est assez rare pour qu'on le salue…

    Pas le pays, qui étend chaque jour ses « colonies », sans que personne, ou presque, ne s'en offusque. Mais le gouvernement de Benjyamin Nétanyahou qui, après avoir bloqué un projet de construction de 1'200 logements dans le secteur de Jérusalem-Est, a décidé d'annuler la construction de quelque 18'000 (vous avez bien lu) autres logements en Cisjordanie, qui serait alors coupée en deux. Ce projet, dévoilé par l'ONG israélienne La Paix maintenant, avait suscité "l'inquiétude" de Washington et de vives critiques des Palestiniens, qui s'étaient dit prêts à mettre fin aux négociations de paix si Israël ne revenait pas sur ces décisions.

    DownloadedFile-1.jpegÀ qui doit-on cette brusque volte-face ? Pas à M. Nétanyahou, qui vient de nommer un ministre d'extrême-droite aux Affaires Étrangères. Mais sans doute aux Américains qui ont ont marre de se faire balader par Israël depuis des lustres…

    Sans doute aussi aux diplomates iraniens qui, pour sortir de leur isolement international, ont activé les négociations avec l'Occident. Israël a senti le danger. Il n'est plus temps de menacer ou d'insulter le monde entier. Il faut faire un pas sinon vers la Paix (encore très lointaine), du moins vers une solution négociée de ce conflit qui empoisonne le Proche-Orient.

  • Requiem pour Ben Laden

    images-2.jpegAinsi donc il repose, par mille mètres de fond, dans la Mer d'Oman, dévoré par les congres et les murènes.

    Comme les passagers des avions qu'il a fait exploser, un peu partout, dans le monde, depuis vingt ans, sans leur réserver d'autre sépulture que la mer immense.

    Honnêtement, qui s'en soucie ? Qu'un homme soit exécuté, assassiné, voire même torturé, puis livré en pâture aux requins, quand cet homme a lui-même organisé la mort de milliers d'innocents ? À part quelques nostalgiques de la guerre terroriste, une poignée de pusillanimes de gauche et de droite, effarouchés qu'on viole ainsi le sacro-saint « droit international », personne ne regrettera Ben Laden, triste pitre barbu, idéologue à la petite semaine, philosophe pour classes élémentaires. Quel autre message que celui de la violence — parfaitement aveugle – a-t-il porté au jour ? Quelle vision messianique ? Quel projet d'avenir ?

    Il repose, par mille mètres de fond, mangé par les requins, et bientôt on l'aura oublié. Seul restera le souvenir, indélébile, du sang qu'il aura fait verser.

    Dessin de Patrick Chappatte, paru dans Le Temps du mardi 3 mai 2011.