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Fête des pères (2)

Première critique, enthousiaste, de Fête des pères, qui lui vaut 5 étoiles !

Merci Evlyn Leraud.

Je suis Personne ! Et vous ?
N'êtes-vous non plus
Personne ?
Emily Dickinson.
« Au-delà d'un certain point,
on ne peut plus revenir en arrière.
C'est ce point qu'il faut
chercher à atteindre. »
Franz Kafka.

Vous, les pères du dimanche, ce livre est pour vous, elles et deux toits pour oraison. Ce livre tremblant d'humanité, à mille mille d'un fait divers, d'une lecture pragmatique est la mappemonde d'une filiation exemplaire, sans pathos. Résolument digne, ce roman poignant lève le voile sur une famille qui va éclater tel un ballon de baudruche. Les déchirures d'un désamour et d'un enfant pris en otage.
Damien Maistre, c'est lui le narrateur. Un jeune père qui mène une double vie. Ne croyez pas à un jeu de cache-cache, Damien Maistre a deux travails, comédien et doubleur, une femme et une maîtresse (voire plus) etc.
Il est entre deux rives dans cet esprit Diogène, libre et assumé. Quoique !
Fragile, immature, il flirte sur la ligne jaune, se prend les pieds dans le tapis, tel le complexe de l'albatros. 
Leslie sa femme est fataliste, américaine, et journaliste. D'une éducation implacable, rigoureuse, elle suit la doctrine de Calvin. Tout va s'écrouler le soir des élections où Donald Trump est élu. Elle le déteste, le hait et pressent l'hécatombe jusqu'en son antre. Elle s'épanche avec un de ses collègues journalistes durant des heures au téléphone, qui lui est en Amérique. Et là, tout bascule. Leslie vacille, s'éloigne et le divorce advient.
« À force de jouer tous les rôles et de changer tous les jours de visage, au fil du temps, des films et des rencontres, il a l'impression de flotter et de n'être personne. Damien ne sait jamais intéressé à lui. Est-ce son côté protestant ? Janséniste ? le moi est haïssable, disait Pascal, Damien en est convaincu. Depuis toujours, il cherche son centre de gravité. Mais la terre tremble. le sol se dérobe sous ses pas. »
Leslie l'accable. Il serait un mauvais père. Instable et triste, sans vision du lendemain. Pourtant les dimanches avec l'enfant sont gracieux mais éphémères. Les jouets dérangés d'une semaine à l'autre, le sursis. Les pâtes et les balades, moments où l'enfance a le droit de visite par la loi. 
Leslie va se marier avec Russ et partir en Amérique avec son petit garçon. L'enfant pris en tenaille, à qui l'on ne demande pas son avis et pour cause. « Le paradoxe c'est que la vérité peut surgir d'un tissu de mensonges. »
Fortuitement, Leslie demande à Damien de garder l'enfant pour qu'elle passe avec Russ un week-end de lune de miel avant le grand départ. 
Le dimanche soir, il ramène le petit, sauf que Leslie est absente et que Damien va craquer.
« Une étoile dans le ciel ou une île au milieu de la brume : c'est à chaque fois un voyage sans retour. »
« Fête des pères » de Jean-Michel Olivier est un cri dans la nuit noire. Un roman bouleversant, tremblant de pluie et d'amour VRAI. La quête d'un père universel. La prononciation des déchirures infinies. Ce grand texte est un témoignage, le fronton d'une paternité en souffrance.
Engagé, humain, douloureux, il est la marée-basse où tout aurait pu advenir, si.
Poignant, un hymne aux pères du dimanche. Publié par les Éditions de l'Aire & les Éditions Serge Safran éditeur.

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