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all that jazz - Page 40

  • Balade littéraire à Nyon

    images.jpegLa Bibliothèque municipale de Nyon, ma célèbre ville natale, organise, en collaboration avec les Éditions Encre Fraîche, une balade littéraire à travers la ville, suivie d’un débat sur le thème « Lorsque la littérature parle de mémoire » animé par l'excellente Sita Pottacheruva.
    Dimanche 7 octobre à 14h
    Avec les auteurs :
    - Francine Collet et Félicien ;

    - Françoise Roubaudi et Petite Masque ;
    - Arthur Brügger et Ciao Letizia.
    olivier.jpgEt comme guide, le « Nyonnais » Jean-Michel Olivier et L’enfant secret (sur la photo de couverture, mon père, Juste, à l'avant du tricycle, enlacé par sa petite sœur Jacqueline, sur la terrasse du restaurant que mes grands-parents tenaient à Duillier)


    Rendez-vous donc, toutes et tous, ce dimanche 7 octobre, à 14h à la Bibliothèque municipale de Nyon, rue Viollier 10, près de la place Perd-Temps.

  • Les deux littératures

    AVT_Georges-Bataille_5597.pjpeg.jpeg« Il y a deux types de littérature, écrivait Georges Bataille. La première, plate et anecdotique, fait la une des gazettes, et se vend bien. La seconde, allégorique et souterraine, fait son chemin dans l'ombre et intéresse les lecteurs à venir. »

    On ne saurait mieux définir notre époque qui préfère le plat, le sordide et les mensonges de l'autofiction à la littérature d'invention, la fable, la création d'un monde singulier. Tout se passe comme si, de tous les mouvements littéraires, le réalisme avait définitivement remporté la partie. Il suffit de passer en revue quelques stars de la rentrée française. Dans Les Lisières*, Olivier Adam, nous raconte, pour la énième fois, l'histoire d'un homme abandonné par son épouse, et séparé de ses enfants. Avec force détails et serrements de cœur. DownloadedFile-1.jpegL'inénarrable Christine Angot, dans Une semaine de vacances**, nous ressert la resucée de son inceste (une fellation au jambon-beurre) en ne nous épargnant aucun détail. Telle autre, Félicité Herzog***, avec une rage inassouvie, déboulonne la statue de son père, dans un style au plus près du trottoir.

    « Le réalisme, disait mon cher professeur Roger Dragonetti, c'est la lèpre de la littérature. » Et cette lèpre, semble-t-il, a gagné aujourd'hui toute la littérature…

    De l'autre côté, il y a le poème, la fable, le roman philosophique ou satirique. Cette littérature commence avec Homère et passe (pour aller vite) par Rabelais, La Fontaine, Swift, Voltaire, Nerval et, plus près de nous, Joyce, Kafka, Céline, images-1.jpegKundera, Quignard****, etc. Il s'agit toujours de rendre compte du monde et de ses aberrations, mais en créant un langage singulier. À chaque époque sa langue, me direz-vous. Rien de plus vrai.

    Et le romancier (le poète en mouvement) doit inventer la sienne pour provoquer (découvrir, dévoiler) la vérité.

    * Olivier Adam, Les Lisières, Flammarion, 2012.

    ** Christine Angot, Une semaine de vacances, Flammarion, 2012.

    *** Félicité Herzog, Un héros, Grasset, 2012.

    **** Pascal Quignard, Les désarçonnés, 2012.

  • Constantin, l'irréductible

    images-5.jpeg

    S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer : ses cheveux en pétard, son accent rocailleux, sa gueule tantôt placide et tantôt renfrognée. À lui seul, il incarne le Valais de toujours. La légende du passé et la ruse du présent. Un esprit de conquête et une soif de revanche sur le sort toujours hostile.

    Ce n’est pas Christophe Darbellay, politicien à bout de souffle, ni Philippe Nantermod, jeune loup en quête d’avenir. Quoi qu’il fasse, et même quand il ne fait rien (ce qui est rare), il parvient à noircir les pages des journaux. Tous les hommes politiques, de son canton et d’ailleurs, devraient l’engager pour leur communication, car en matière de buzz, il est imbattable !

    L’année dernière, pour lui, a été un cauchemar. Mal conseillé par des avocats vétilleux, il s’est lancé dans une croisade perdue d’avance contre les instances du football européen. N’est pas Don Quichotte qui veut ! Malgré tous les recours, appels désespérés aux tribunaux civils des quatre coins de ce pays et d’ailleurs, il a perdu sur toute la ligne. 36 points de pénalité ! On n’a jamais vu ça. Et son équipe de foot, l’une des meilleures sur le papier, n’a pu échapper à l’humiliation des matches de barrage. Elle aurait dû être deuxième : elle a fini dernière. Ce qui n’est pas glorieux.

    Un autre que lui, probablement, aurait posé les plaques, comme on dit. Assez de tracasseries ! Trop de temps, d’argent perdu ! Il y a d’autres choses, dans la vie, que les procès à répétition et une équipe de traîne-savates.

    Mais ce n’est pas un homme à renoncer. En quoi il incarne la légende. Les échecs et les quolibets le rendent toujours plus fort.

    Il est donc reparti de plus belle. Avec cet enthousiasme et ce flair qui n’appartiennent qu’à lui. D’abord il engage un nouvel entraîneur : Sébastien Fournier. Un prince des pelouses. Énergie, intelligence, générosité. Pour l’avoir vu jouer aux Charmilles, je peux vous dire que Fournier, depuis toujours, est l’homme qui peut faire basculer un match. Il ne s’avoue jamais vaincu. C’est la grâce incarnée. Ensuite, il va chercher en Italie l’intraitable Gattuso, ce joueur qui a fait tant de mal aux Bleus en 2006. Un coup de pub et de génie. En attendant sans doute d’autres surprises qu’il va tirer de son chapeau.

    Car c’est un prestidigitateur — même si ses tours de magie ne réussissent pas toujours. Il donne vie au football suisse. Il incarne le défi et l’envie de se battre. Il sait retourner presque toutes les situations à son avantage. À chaque instant, il invente l’avenir. Il a le goût du risque et la soif d’entreprendre.

    Rendons justice à Christian Constantin : il aura agacé beaucoup de monde, horripilé ses fans, irrité les cadors du foot par ses tracasseries sans fin. Pourtant, dans le paysage médiatique du pays, il est irremplaçable. Quelque part entre Astérix et Guillaume Tell, c’est notre irréductible Helvète.