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all that jazz - Page 52

  • Rendez-vous à la Mère Royaume le 7 février

    images-1.jpegDu nouveau à la Compagnie des Mots !

    Pour offrir un plus vaste espace aux passionnés de littérature romande, la Compagnie des Mots recevra désormais ses auteurs au restaurant de la Mère Royaume, 4 Place Simon-Goulart (parking à la gare Cornavin).

    Prochain rendez-vous à ne pas manquer : lundi 7 février, de 18h à 20h, la Compagnie accueillera Jean-Michel Olivier, prix Interallié 2010 pour son roman L’amour nègre.

    Animation : Serge Bimpage
    Avec la participation de Stéphanie Pahud, Maître assistante UNIL et de Pierre Cohannier, comédien.
    Bar, possibilité de se restaurer après.
    Renseignements : www.lacompagniedesmots.ch
    ou 078 680 49 53

  • L'hiver des révolutions

    images-3.jpegJ'étais en Algérie il y a trois mois, invité au SILA (Salon International du Livre d'Alger), le plus curieux salon du livre que j'aie connu. Une immense tente comportant trois allées dont une seule, l'allée centrale, jouissait d'un éclairage sommaire. Tout le reste était plongé dans l'ombre. Et une marée humaine. Près de 100'000 visiteurs par jour. La plupart des hommes barbus, et des femmes voilées. Passionnés de lecture, de débats, de nouveautés. Mais souvent dépités lorsqu'ils voyaient le prix des livres proposés (en particulier les livres suisses), qui correspondait, pour eux, au dixième de leur salaire (autour de 400 € par mois).

    Quittant le Salon pour aller me perdre dans les ruelles de la ville, j'ai rencontré des hommes et des femmes excédés, révoltés contre l'État qui les maintient dans une quasi misère, furieux contre les « barbus » qui sont complices de cette situation. Et constamment sur leurs gardes, aussi, surveillés par une police très présente. Des gens prêts à tout pour que cela change. Ceux qui m'accompagnaient (Christian Lecomte, Roger Schwok, Sylviane Friederich) ont senti comme moi cette tension extrême…

    images-4.jpegÀ la surprise générale, c'est la Tunisie qui a montré le chemin. Sans doute un des régimes les moins sévères et les moins policiers du Maghreb. Mais un peuple épris, depuis toujours, de liberté. Aujourd'hui, c'est au tour de l'Égypte. Même révolte contre les abus et les privilèges. Même sentiment de ras-le-bol. Mais comme une révolution ne se fait pas en un jour, la tension reste vive, les affrontements sont nombreux et quotidiens.

    Comme au jeu des dominos, d'autres pays vont bientôt tomber. Le Yémen, un des pays les plus pauvres du monde, malgré son pétrole. Puis l'Algérie, c'est certain, qui ne supporte plus la nomenclature au pouvoir depuis des lustres. Puis la Syrie ou la Lybie…

    Nous vivons un hiver exaltant. Pourvu qu'il ne se teinte pas de rouge… Mais le pr9ntemps risque de nous surprendre encore davantage !

  • Galliano, de Bach à Piazzolla

    images-3.jpegJ'étais hier soir, grâce à l'invitation d'un ami, au Victoria Hall, pour écouter Richard Galliano. C'était la première fois que je le découvrais sur scène, l'ayant vu mainte et mainte fois à la télévision, en particulier sur la chaîne Mezzo, dont il est l'artiste-fétiche. Galliano est encore plus impressionnant sur scène qu'à la radio ou à la télévision. Un jeu sobre, pourtant, sans artifice ni poudre aux yeux. Un jeu riche et limpide, précis, d'une effusion sans cesse maîtrisée qui aime à se promener souvent au bord du vide. « Valse mélancolique et langoureux vertige », disait Baudelaire.

    Harmonie d'un soir exceptionnel où la voix (le souffle) de l'accordéon se mêle au chant du violon, du violoncelle et de la contrebasse.

    En première partie, Galliano se frotte à Bach. Rencontre improbable du plus rigoureux des mélodistes allemands avec l'accordéoniste cannois (né en 1950) qui joue au rythme de son souffle lyrique et fou. L'accordéon remplace ici la voix du hautbois. Le résultat est magnifique, même si on a l'impression que Galliano se retient sans cesse, interprète Bach à la perfection, sans oser l'attirer sur les sentiers inattendus de l'improvisation. Parfait, donc, mais un peu froid.

    La seconde partie du concert nous ramène au répertoire plus traditionnel du piano du pauvre. Lumineuses compositions de Galliano (ah, vie, violence, sur les paroles de Claude Nougaro !) et, bien sûr, Astor Piazzolla, son grand ami. On retrouve brusquement l'âme de l'accordéon (car l'accordéon a une âme), ses outrances, sa folie. Galliano est alors magistral. Merveilleusement accompagné par son quintet à cordes, il traverse les langues et les pays. C'est là, à mon sens, qu'il est inégalable. Lyrisme, sensibilité, invention continue d'un chant qu'on écoute les yeux fermés, et qui puise à la source même de la musique.

    On en redemande!