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Galliano, de Bach à Piazzolla

images-3.jpegJ'étais hier soir, grâce à l'invitation d'un ami, au Victoria Hall, pour écouter Richard Galliano. C'était la première fois que je le découvrais sur scène, l'ayant vu mainte et mainte fois à la télévision, en particulier sur la chaîne Mezzo, dont il est l'artiste-fétiche. Galliano est encore plus impressionnant sur scène qu'à la radio ou à la télévision. Un jeu sobre, pourtant, sans artifice ni poudre aux yeux. Un jeu riche et limpide, précis, d'une effusion sans cesse maîtrisée qui aime à se promener souvent au bord du vide. « Valse mélancolique et langoureux vertige », disait Baudelaire.

Harmonie d'un soir exceptionnel où la voix (le souffle) de l'accordéon se mêle au chant du violon, du violoncelle et de la contrebasse.

En première partie, Galliano se frotte à Bach. Rencontre improbable du plus rigoureux des mélodistes allemands avec l'accordéoniste cannois (né en 1950) qui joue au rythme de son souffle lyrique et fou. L'accordéon remplace ici la voix du hautbois. Le résultat est magnifique, même si on a l'impression que Galliano se retient sans cesse, interprète Bach à la perfection, sans oser l'attirer sur les sentiers inattendus de l'improvisation. Parfait, donc, mais un peu froid.

La seconde partie du concert nous ramène au répertoire plus traditionnel du piano du pauvre. Lumineuses compositions de Galliano (ah, vie, violence, sur les paroles de Claude Nougaro !) et, bien sûr, Astor Piazzolla, son grand ami. On retrouve brusquement l'âme de l'accordéon (car l'accordéon a une âme), ses outrances, sa folie. Galliano est alors magistral. Merveilleusement accompagné par son quintet à cordes, il traverse les langues et les pays. C'est là, à mon sens, qu'il est inégalable. Lyrisme, sensibilité, invention continue d'un chant qu'on écoute les yeux fermés, et qui puise à la source même de la musique.

On en redemande!


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