Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tunisie

  • L'hiver des révolutions

    images-3.jpegJ'étais en Algérie il y a trois mois, invité au SILA (Salon International du Livre d'Alger), le plus curieux salon du livre que j'aie connu. Une immense tente comportant trois allées dont une seule, l'allée centrale, jouissait d'un éclairage sommaire. Tout le reste était plongé dans l'ombre. Et une marée humaine. Près de 100'000 visiteurs par jour. La plupart des hommes barbus, et des femmes voilées. Passionnés de lecture, de débats, de nouveautés. Mais souvent dépités lorsqu'ils voyaient le prix des livres proposés (en particulier les livres suisses), qui correspondait, pour eux, au dixième de leur salaire (autour de 400 € par mois).

    Quittant le Salon pour aller me perdre dans les ruelles de la ville, j'ai rencontré des hommes et des femmes excédés, révoltés contre l'État qui les maintient dans une quasi misère, furieux contre les « barbus » qui sont complices de cette situation. Et constamment sur leurs gardes, aussi, surveillés par une police très présente. Des gens prêts à tout pour que cela change. Ceux qui m'accompagnaient (Christian Lecomte, Roger Schwok, Sylviane Friederich) ont senti comme moi cette tension extrême…

    images-4.jpegÀ la surprise générale, c'est la Tunisie qui a montré le chemin. Sans doute un des régimes les moins sévères et les moins policiers du Maghreb. Mais un peuple épris, depuis toujours, de liberté. Aujourd'hui, c'est au tour de l'Égypte. Même révolte contre les abus et les privilèges. Même sentiment de ras-le-bol. Mais comme une révolution ne se fait pas en un jour, la tension reste vive, les affrontements sont nombreux et quotidiens.

    Comme au jeu des dominos, d'autres pays vont bientôt tomber. Le Yémen, un des pays les plus pauvres du monde, malgré son pétrole. Puis l'Algérie, c'est certain, qui ne supporte plus la nomenclature au pouvoir depuis des lustres. Puis la Syrie ou la Lybie…

    Nous vivons un hiver exaltant. Pourvu qu'il ne se teinte pas de rouge… Mais le pr9ntemps risque de nous surprendre encore davantage !