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suisse - Page 7

  • Le jour de gloire est arrivé !

    DownloadedFile.jpegLe jour de gloire, enfin, est arrivé ! Après l'attente interminable de la « campagne électorale », les simagrées, les gesticulations diverses, les bafouillages, les valse-hésitations, etc. Les questions inutiles : un homme et une femme ? Deux femmes ? Deux hommes ? Une Bernoise et un Zurichois ? Une hétéro et un homo ? Deux trans ? Une chasseur et une végétarienne ? Bien sûr, tout le monde se fout du résultat.

    Pour deux raisons.

    La première : les braves pékins que nous sommes n'ont rien à dire dans cette élection, vérouillée par le Parlement fédéral (qui a toujours eu peur du verdict populaire). Nous ne pouvons qu'assister, impuissants et pensifs, à une mascarade qui désormais se répète presque chaque année, alors que cette élection devrait avoir lieu tous les quatre ans.

    La seconde : quel que soit le choix des parlementaires — une femme-un homme, deux femmes, deux hommes, etc. — le Conseil fédéral restera, contre vents et marées, ce bateau qui dérive dans la tempête sans capitaine. Qu'ils s'appellent Sommaruga ou Fehr, Keller-Sutter ou Schenider-Ammann — cela ne Rime à rien. On l'a compris : le système est bétonné de telle manière que rien ne bouge, rien ne change, rien ne frissonne. Les éléments du puzzle sont parfaitement interchangeables. On vous rend un Leuenberger  (un peu défraîchi) et on prend une Sommaruga (toute pimpante). On débarque le lutin Merz (le seul de la bande qui sait rire) et on met à sa place la glaciale Karin Keller-Sutter. L'essentiel, c'est que rien ne change. Circulez, il n'y a rien à voir ! Vous pouvez assister à l'élection des Princes, braves gens ! Applaudir même les nouveaux élus. Mais vous n'avez rien à dire.

    C'est à ce prix que la Suisse, pendant longtemps encore, demeurera cette réserve d'Indiens qu'elle a toujours été.

  • Joseph Deiss ou la Suisse dans le monde

    images-1.jpegÀ quoi sert donc l'ONU, ce « Grand Machin » dont se gaussait de Gaulle ? Et à quoi sert Joseph Deiss, cet ancien conseiller fédéral dont personne n'a jamais pu savoir s'il était de gauche ou de droite, pour ou contre, bien au contraire ? Qui se souvient d'une seule de ses déclarations ? D'une seule de ses décisions, si tant est qu'il en a prises ?

    Ne répondez pas tous en même temps…

    Eh bien, aujourd'hui, après des mois d'intrigues et de négociations, Joseph Deiss se retrouve au perchoir de l'ONU. N'y avait-il donc aucun autre candidat ? Oui. Mais ils étaient trop marqués, à gauche, à droite. Trop colorés sans doute. Trop vivants. Ils avaient trop de caractère ou de personnalité. Leur tête dépassait de la foule. Et l'ONU, comme la Suisse, pratique la guillotine : il faut couper ce qui dépasse.

    Si Joseph Deiss a été choisi pour diriger les débats du « Grand Machin », c'est pour ses qualités naturelles. Il est neutre, gris, terne. Qualités suisses, croit-on encore à l'étranger. C'est sans doute vrai pour Joseph Deiss, qui n'a jamais brillé par son aura ou ses discours prophétiques. Ça ne l'est plus si l'on songe aux personnalités qui marquent ou ont marqué le paysage suisse de ces dernières années. Des entrepreneurs comme Nicolas Hayek. Des sportifs comme Roger Federer. Des cinéastes comme Jean-Stéphane Bron ou Frédéric Mermoud. Etc. Eux seuls donnent de la Suisse une image véridique : inventive, pugnace, dynamique, critique. Avec eux, la Suisse ne dort jamais, ne se berce pas de belles paroles, ne se repose pas sur des lauriers ou des clichés.

    Rassurons-nous : avec Joseph Deiss, l'ONU a fait le bon choix. Il ne va pas ruer dans les brancards, ni secouer les vieilles habitudes. Ceux qui somnolaient pourront continuer de dormir. Et le monde de tourner rond. Et l'ONU de rester, en fin de compte, ce qu'elle a toujours été : un moulin à parole.

  • La France Moixie

    DownloadedFile.jpegLa France est un grand pays. Elle l'a toujours été. Patrie des Droits de l'Homme, berceau de la Révolution, elle a donné naissance aux plus grands artistes et écrivains, tant en peinture, qu'en musique ou en littérature. Elle a fait rayonner universellement une langue qui est devenue, assez vite, la langue de la diplomatie. C'est la France lumineuse, celle de Voltaire, Beaumarchais, Flaubert, Claudel, Camus, etc. Celle de la Résistance et de la Raison. Mais il y a aussi une autre France, profonde, ténébreuse, qui aime à se vautrer dans la boue des idées reçues, du racisme et de l'insulte. C'est la France de Yann Moix, médiocre cinéaste et écrivain raté. La France des pamphlets antisémites, des rafles et de la collaboration (un sport national). Une France à peine moins éternelle que l'autre, hélas, la France des Lumières.

    A propos la Suisse, Yann Moix déclarait récemment au Matin (CH) : « Oui, c'est vrai, je déteste la Suisse. C'est un pays qui me dégoûte depuis longtemps. Je ne l'ai jamais aimé. C'est Gestapoland, j'ai toujours l'impression que quelqu'un va m'arrêter, là-bas. Ce qui m'énerve par-dessus tout, c'est cette espèce de neutralité sous laquelle on se déguise pour ne jamais avoir à s'engager. Au final, on est plus salaud que les salauds. » Et plus loin : « Il y en a ras le bol de la Suisse! Chaque fois qu'on en entend parler, c'est pour des histoires du même genre. S'il y a un pays inutile, c'est bien celui-là! C'est une dictature soft, nulle, qui ne génère rien, ne propose rien, ne fait qu'entériner les décisions des autres. La Suisse, c'est le néant. » Etc.

    Inutile de commenter les propos de Yann Moix, tant ils respirent à la fois la haine, la stupidité et l'ignorance crasse de la réalité helvétique.

    Autre manifestation de cette France moisie, dont Yann Moix est le triste représentant et qui gagne chaque jour du terrain : la rumeur qui, la semaine dernière, a enflammé le Web : Carla S. aurait trompé son petit Nicolas de mari ! De simple rumeur (en fait, une plaisanterie privée entre journalistes sur Twitter) cette « nouvelle » a fait le tour du monde et est devenue, en quelques heures, l'« information » la plus importante du moment. Quelle époque formidable ! Cette hystérie collective est un symptôme particulièrement inquiétant, selon moi, de cette France profonde, éternelle elle aussi, médiocre, infâme, qui cultive le ragot — ce qu'on pourrait appeler « le French cancan » —, à la manière de Yann Moix, pour éviter ou ignorer les vraies questions. Celles qui fâchent (le chômage, la dette extérieure, l'« identité nationale », les questions environnementales, etc.)

    La France moisie, c'est aussi ça : préférer le cancan au vrai débat, et l'insulte à la confrontation libre des idées.