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  • Le mauvais exemple des Conseilers fédéraux


    2018_07_19_Couverture_Burkhalter_3_VD4.jpgL'un et l'autre ont été Conseillers fédéraux — pas des plus brillants, mais enfin…

    L'un et l'autre publient un livre de souvenirs, très largement subventionné (État et Ville de Fribourg pour Joseph Deiss ; État de Vaud et Ville de Lausanne et de Vevey pour Didier Burkhalter) — alors qu'ils jouissent, tous deux, d'une retraite confortable payée par leurs concitoyens.

    Le premier livre est imprimé en Bulgarie ; images-1.jpegle second en Turquie — alors que les imprimeurs suisses, l'un après l'autre, doivent mettre la clé sous le paillasson. Le dernier en date, l'imprimerie Gasser, au Locle, a cessé ses activités ce mois-ci…

    Ainsi fonctionnent les lois du libre-échange et du marché, me dira-t-on.

    On me permettra, tout de même, d'être choqué par cette situation…

  • Joseph Deiss ou la Suisse dans le monde

    images-1.jpegÀ quoi sert donc l'ONU, ce « Grand Machin » dont se gaussait de Gaulle ? Et à quoi sert Joseph Deiss, cet ancien conseiller fédéral dont personne n'a jamais pu savoir s'il était de gauche ou de droite, pour ou contre, bien au contraire ? Qui se souvient d'une seule de ses déclarations ? D'une seule de ses décisions, si tant est qu'il en a prises ?

    Ne répondez pas tous en même temps…

    Eh bien, aujourd'hui, après des mois d'intrigues et de négociations, Joseph Deiss se retrouve au perchoir de l'ONU. N'y avait-il donc aucun autre candidat ? Oui. Mais ils étaient trop marqués, à gauche, à droite. Trop colorés sans doute. Trop vivants. Ils avaient trop de caractère ou de personnalité. Leur tête dépassait de la foule. Et l'ONU, comme la Suisse, pratique la guillotine : il faut couper ce qui dépasse.

    Si Joseph Deiss a été choisi pour diriger les débats du « Grand Machin », c'est pour ses qualités naturelles. Il est neutre, gris, terne. Qualités suisses, croit-on encore à l'étranger. C'est sans doute vrai pour Joseph Deiss, qui n'a jamais brillé par son aura ou ses discours prophétiques. Ça ne l'est plus si l'on songe aux personnalités qui marquent ou ont marqué le paysage suisse de ces dernières années. Des entrepreneurs comme Nicolas Hayek. Des sportifs comme Roger Federer. Des cinéastes comme Jean-Stéphane Bron ou Frédéric Mermoud. Etc. Eux seuls donnent de la Suisse une image véridique : inventive, pugnace, dynamique, critique. Avec eux, la Suisse ne dort jamais, ne se berce pas de belles paroles, ne se repose pas sur des lauriers ou des clichés.

    Rassurons-nous : avec Joseph Deiss, l'ONU a fait le bon choix. Il ne va pas ruer dans les brancards, ni secouer les vieilles habitudes. Ceux qui somnolaient pourront continuer de dormir. Et le monde de tourner rond. Et l'ONU de rester, en fin de compte, ce qu'elle a toujours été : un moulin à parole.