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france

  • L'aveu consternant de Fleur Pellerin

    Or donc, la délicieuse ministre française de la Culture (socialiste), Fleur Pellerin, interrogée par notre compatriote Maïtena Biraben, s'est montrée incapable de citer un seul titre de livre de Patrick Modiano, prix Nobel 2014 de littérature...

    Croyant se justifier, elle a même avoué n'avoir lu aucun livre depuis deux ans !

    http://www.lesinrocks.com/inrocks.tv/ministre-culture-incapable-citer-livre-patrick-modiano/

    Comment est-ce possible ? Imagine-t-on André Malraux, voire Jack Lang ou même Frédéric Mitterrand, tous ministres de la Culture, faire un aveu si pitoyable?

    Faut-il incriminer la paresse d'esprit, l'inculture crasse, ou seulement la candeur d'une jeune femme ignorante ?

    " C'est normal, disent certains. Cette jeune femme est socialiste et les socialistes ont fait table rase de l'Histoire, des idées, comme de la littérature. Ils ne savent plus rien (et ils en sont fiers".

    D'autres (j'en fais partie) déplorent l'inculture abyssale des hommes (et femmes) politiques. Qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. Et en particulier des responsables de la Culture.

    Si on leur posait une question similaire, je suis sûr que les Ministres vaudois, valaisan ou genevois auraient mille peines à citer un seul titre d'un écrivain romand vivant.

    Est-ce l'époque qui veut ça ? Ou le désintérêt croissant (et déprimant) du monde politique pour la littérature, la musique, la peinture, et toutes autres formes d'art ?

     

  • Olivier Py fait son théâtre : « Courage, fuyons ! »

    images.jpegÀ quoi sert le théâtre sinon à mettre en scène les grands débats de la Cité, les questions politiques, éthiques, sociales ou psychologiques qui nous tourmentent ? Mais aussi : à résister, avec les moyens qui sont les siens (un texte, des acteurs, des situations), à tous les discours dominants, dangereux, exclusifs, qui mettent en péril la vie de la Cité ?

    Cette volonté de résistance, le metteur en scène français Olivier Py, nouveau (et provisoire ?) directeur du Festival d'Avignon, semble l'avoir oubliée, puisqu'il vient de menacer de supprimer le Festival, ou de le déplacer ailleurs, si la ville d'Avignon, dimanche prochain, tombe aux mains du Front national !

    Laissons de côté le mépris qu'Olivier Py semble porter à la démocratie pour nous concentrer sur l'essentiel : sa réaction (ses menaces), loin d'être courageuse, montre au contraire une singulière pleutrerie : ce n'est pas en fuyant, que le théâtre pourra faire barrage aux idées du FN ! Au contraire, il ne faut pas abandonner les lieux, mais résister sur place aux idées noires, analyser la progression du FN, proposer un antidote au racisme et au nationalisme !

    Le théâtre sert à ça. Résister, débattre, dénoncer l'injustice, le malheur, l'imposture. 

    Olivier Py l'a oublié. C'est bien dommage. Je crois qu'il s'en mordra les doigts !

  • L'ère du soupçon

    images-3.jpegIl faut imaginer Adam heureux. Il était seul sur terre. Autour de lui, rien que la nature vierge et sauvage. Il pouvait délirer des heures dans la forêt sans que personne ne l’interrompe ou ne le contredise. Ève n’était pas encore là pour lui couper la parole. Mais parlait-il déjà ? Pour dire quoi et à qui ? Avait-il donné un nom aux fleurs des prairies, aux nuages du ciel, aux animaux qui menaçaient sa vie ?

     Le premier homme est important. Mais c’est un mythe : l’Unité primordiale, la Vérité immaculée, l’Origine pure. Tout cela a été inventé après coup. Par les religions, la philosophie, la morale. Il n’y a plus qu’une poignée de nostalgiques pour croire encore à l’unité indivisible de l’homme, et à sa pureté naturelle.

    Car tout commence, en vérité, avec le deuxième homme — autrement dit la femme. C’est Ève qui, en même temps qu’elle jette Adam dans les tourbillons de l’histoire et de la connaissance (c’est-à-dire de l’évolution), invente le langage. Les mauvaises langues prétendent d’ailleurs que depuis que la femme a inventé la parole, elle ne veut plus la rendre ! Oui, c’est l’autre qui invente la langue, qui suscite le dialogue, qui provoque la contradiction. C’est l’autre qui, par sa présence, son écoute, vous remet constamment à votre place quand vous vous égarez. C’est l’autre qui, d’un sourire ou d’un mot cruel, débusque vos mensonges.

     Avec le deuxième homme — disons la femme ! — commence l’ère du soupçon.

     Seul, l’homme n’existe pas. Il se ment sans cesse à lui-même. Il se berce d’illusions. Il se croit le maître du monde.

    DownloadedFile.jpegC’est ce qui est arrivé, il y a peu, à Jérôme Cahuzac, ministre français des Finances, donnant des leçons de morale à la terre entière avant de se prendre les pieds dans un tissu de mensonges. Certes, sa femme l’avait dénoncé. Médiapart a suivi. Et, comme une meute, les journalistes, l’ont dévoré vivant. C’est aujourd’hui le sort des gens que l’on soupçonne…

     En même temps, par un curieux hasard (à qui profite-t-il ?), des milliers de noms d’avocats et d’hommes politiques circulent sur des listes noires, les « Offshore leaks ». Tous des menteurs et des fraudeurs potentiels ! L’ère du soupçon est généralisée. Aux yeux de ces nouveaux inquisiteurs, tout le monde est suspect a priori. Il ne s’agit pas seulement de surveiller son voisin : il faut aussi le dénoncer si l’on remarque quelque chose d’anormal (on appelle ça des whistleblowers). La presse, chargée d’instruire le dossier, est ravie : elle peut jouer les redresseurs de tort. Le feuilleton est infini, et les tirages remontent. Mais est-ce bien moral ?

    Adam ne connaissait pas le soupçon. Il était seul et brave. Il luttait pour sa survie, terrassait des mammouths, traversait des fleuves à la nage. Était-il heureux pour autant ? Je n’en suis pas certain. Car quand il réalisait un exploit, à qui voulez-vous qu’il aille le raconter ?