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  • Rencontre avec Mélanie Chappuis

    DownloadedFile-1.jpegNe manquez pas la rencontre avec Mélanie Chappuis, qui viendra présenter son dernier livre, Maculée conception*, à la librairie du Rameau d'Or, boulevard Georges-Favon, jeudi 28 février, à partir de 18h.

    À travers le destin de Maryam 64450_535113613194958_1764780251_n.jpg(alias Marie, vierge et mère du Christ), Mélanie Chappuis parle de toutes les mères, et de tous les enfants. Sujet ambitieux, et pari tenu, pour un roman, tendu comme une corde, qui emmène le lecteur de Galilée en Egypte, et raconte l'histoire d'une double dépossession.

    Nous en reparlerons.

    * Mélanie Chappuis, Maculée conception, roman, édition Luce Wilkin, 2013.

  • Cartes postales (15) : Carthage

    images-14.jpegDerrière les dunes, au pied de l'antique citadelle, la plage est oubliée. Des couples de baigneurs sommeillent dans la lumière éparse. Un vent tiède et salé balaie le sable en tourbillons. Comme des vers luisants, des pêcheurs au flambeau glissent le long des côtes. Un homme marche à travers les roseaux. Il se fraie un chemin vers la mer. Judith est restée à l'hôtel. Simon l'a quittée le cœur libre, abandonné, radieux dans la lumière mourante. Il traverse un éperon de roches jaunâtres. Il s'assied. Son corps prend peu à peu la chaleur des pierres. Il est en embuscade, il ne sait pas ce qu'il attend.

    Immobile, ténébreuse, une femme se tient devant la mer immense. D'une voix monocorde, elle fredonne une vieille chanson de marinier. Elle redresse la tête, lui lance un regard de défi. Elle s'agenouille pour baigner son visage. Elle porte une combinaison de plongée sous-marine, un masque rouge et noir, un long trident d'argent. Sous le nylon lustré on devine ses seins durs. Elle s'avance jusqu'à l'eau qui lentement, inexorablement, l'engloutit toute entière.

    Alors, sans hésiter, il se jette dans le vide...

     

  • Cartes postales (13) : Cyanée

    images-12.jpegAu crépuscule, l'île apparaît enfin, pleine d'arbustes étranges, ondoyants, ébouriffés. Leurs tiges frêles, hautes de deux mètres, arborent à leur sommet des touffes de fils verts, longs, minces et souples comme des cheveux d'enfants.

    Ici, à force de silence, les hommes sont devenus des plantes jetées dans l'eau des sources par quelque dieu vengeur et facétieux.

    Ce roseau frémissant, plein de murmures filés et mystérieux, qui ploie sous le vent d'est sans jamais se briser, gardien de la pensée des morts, les paysans d'ici l'appellent la parruca : le papyrus de Cyanée.