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Ecrivain de la comédie romande - Page 150

  • Lucette Destouches a cent ans

    images-2.jpegAu mois de juillet, elle va avoir cent ans et vit toujours à Meudon, dans le petit pavillon qu’elle occupait avec son mari, Louis Destouches, médecin des pauvres et écrivain maudit. Plus connu sous le nom de Louis-Ferdinand Céline. Le plus grand romancier du XXe siècle.

    Elle, c’est Lucette Almanzor, née en 1912, abandonnée par sa mère et devenue, à force de discipline, une danseuse hors norme. Lucette aurait pu devenir danseuse-étoile, mais une méchante blessure au genou l’en empêche. Pourtant, on ne quitte pas la danse comme ça. À défaut d’être étoile, Lucette invente la « danse de caractère » qu’elle enseigne toute sa vie. Et pas à n’importe qui : Simone Gallimard (l’épouse de Claude), Françoise Christophe, Judith Magre, Françoise Fabian, la femme de Raymond Queneau, entre autres célébrités, suivent ses cours. C’est Lucette, pendant vingt ans, qui fait bouillir la marmite de Céline, devenu infréquentable après la guerre. C’est Lucette, encore, qui s’occupe de publier les inédits de son homme, dont Rigodon, qu’il achève juste avant de mourir. Et c’est Lucette, toujours, qui s’oppose à la réédition des fameux pamphlets de son mari, au prétexte que ces livres ont causé son malheur, et ruiné la vie de Céline.

    Dans un livre épatant, Céline secret*, écrit avec Véronique Robert qui la connaît depuis trente ans, Lucette raconte sa vie avant Céline. Et après lui. La première rencontre : « Il avait un côté Gatsby, nonchalant, habillé avec soin, décontracté, il était d’une beauté incroyable. » images-1.jpegNous sommes en 1934. Lucette a 22 ans, Céline 40 ans. Ils ne vont plus se quitter. Dans une de ses premières lettres, Céline lui écrit : « C’est avec toi que je veux finir ma vie, je t’ai choisie pour recueillir mon âme après ma mort. »

    Comme d’autres (Valéry, Camus) Céline est fasciné par les danseuses. Il donnerait tout Baudelaire, écrit-il, pour un corps de danseuse ! Pendant longtemps, jusque dans ses derniers jours, Céline vient assister aux cours que donnait Lucette, au premier étage du pavillon de Meudon. Et l’on peut dire que Céline réalise, par les mots, ce que Lucette accomplit avec son corps discipliné : une danse totale.

    Elle l’a suivi partout, de Montmartre à Sigmaringen, refuge en 1944 de la bande à Pétain, du Danemark, où son homme connaît la prison, à Meudon, où le couple vint s’établir après la réhabilitation de Louis. Peu de vies d’écrivains sont aussi tourmentées, et rocambolesques, que celle de Lucette et Louis Destouches.

    À presque cent ans, Lucette ne mâche pas ses mots. Celle qui a tout partagé avec Céline, de 1934 à 1961, porte un regard sévère sur notre époque qui « donne au mépris de l’homme spirituel la violence d’une passion. » Ses confidences sur Céline, sa vie, son œuvre, son obsession de la mort, donnent à ce petit livre une force insolite.

    * Lucette Destouches (avec Véronique Robert), Céline secret, Le Livre de Poche.

  • Les temps modernes

    Affiche_Chaplin_pgeexpo.jpgJ’avais manqué, l’année dernière, l’exposition Chaplin montée par le Musée de l’Élysée, à Lausanne, dépositaire de dizaines de milliers de documents et de photos sur cet artiste illustre, et toujours méconnu. Heureusement, il y a une séance de rattrapage. C’est au Palais Lumière, à Évian, jusqu’au 20 mai 2012*. Presque en face du Manoir de Ban, à Vevey, où Chaplin passa la dernière partie de sa vie.

    L’exposition, mise sur pied par Sam Stourdzé et Carole Sandrin, s’intitule « Images d’un mythe ». On y suit, pas à pas, la carrière de ce petit homme de génie. De son enfance à la Dickens, déchirée entre une mère à moitié folle et un père comédien presque toujours absent, aux premiers succès cinématographies.

    On dirait que chez Charles Spencer Chaplin (né en 1889) tout est précoce et excessif. Il débute sur les planches alors qu’il n’a même pas dix ans. À dix-neuf ans, il abandonne famille et école pour partir en tournée en Amérique avec la troupe du comédien Fred Karno. Il se passionne pour les aspects du théâtre, de la confection des décors aux costumes, aux éclairages, à la musique et, bien sûr, à la mise en scène. Il est à l’affût de toutes les inventions technologiques. Toujours à la pointe de l’époque, Chaplin.

    En 1914, dans un film muet intitulé Pour gagner sa vie, apparaît pour la première fois le personnage de Charlot. D’emblée, il est complet : chapeau melon, canne flexible et godillots troués. Petite moustache. Démarche de canard. Coup d’essai, coup de maître. Chaplin invente la figure emblématique de son époque : le vagabond désargenté, toujours en guerre avec la société (son ennemi intime, autre porteur de moustache : l’agent de police, représentant de l’Ordre). Charlot incarne, avec génie, les hordes d’émigrants qui arrivent à New York (près de 20'000 chaque jour) pour fuir l’Europe misérable et la guerre. Il est du côté des plus faibles. Des humiliés. Des silencieux (même s’il rêve, en secret, d’épouser une duchesse et d’appartenir à la haute bourgeoisie). Ce vagabond déraciné, c’est le même, aujourd’hui, qui vient d’Afrique ou des Balkans frapper à notre porte.

    Chaplin transforme tout ce qu’il touche en mythe. Prenez le Kid par exemple. Charlot y adopte un enfant abandonné par sa mère (riche et célibataire) et l’élève seul, montrant que les liens du cœur ne passent pas nécessairement par les liens du sang. Ni par un noyau familial traditionnel. Ou encore Les Temps modernes, chef-d’œuvre absolu, qui démonte, par le rire et l’absurde, les rouages de nos aliénations industrielles. Et bien sûr Le Dictateur, tourné en 1940, qui donne le frisson par ce qu’il préfigure de l’apocalypse nazie en train de se réaliser, mais que personne, à cette époque, n’a la lucidité, ou le courage, de dénoncer. Une fois encore, Chaplin est un voyant.

    Nous avons besoin des artistes, de plus en plus, partout, à tout moment. Pourquoi ? Eux seuls nous aident à déchiffrer l’époque qui chaque jour, à notre corps défendant, nous met en scène. Eux seuls nous aident, dans les périodes sombres, à savoir garder les yeux ouverts.

    * Charlie Chaplin, images d’un mythe, Palais Lumière, Évian, jusqu’au 20 mai 2012.

  • Venez tester votre orthographe !

    Chaque jour, des personnalités vous mettent au défi!
    Venez tester vos connaissances de la langue de Molière et évitez-en les pièges... Une occasion de parfaire votre orthographe et votre grammaire dans une ambiance sypathique. (Inscriptions sur le stand).
    Pour les adultes, les maîtres d'écoles seront :


    13963.jpgJean-Michel Olivier

    Mercredi 25 avril
    13h30


    Son dernier ouvrage: L'amour nègre, Prix Interallié 2010 (éd. De Fallois / L'âge d'Homme)



    13967.jpgMe Marc Bonnant

    Jeudi 26 avril
    13h30


    Chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur.

     

    13965.jpgJoël Dicker

    Vendredi 27 avril
    13h30


    Son roman: Les derniers jours de nos pères, Editions de Fallois et l'Age d'Homme Paris et Lausanne, 2011

     

    13961.jpgJean-Charles Simon

    Samedi 28 avril
    13h30


    Animateur de la Radio suisse romande et de la Télévision suisse romande.

     

    13959.jpgRené de Obaldia

    Samedi 29 avril
    13h30


    En 2008, lauréat du Grand Prix de Poésie Pierrette Micheloud pour l'ensemble de son œuvre.