Deux ministres socialistes, Mario Fehr (ZU) et Pierre-Yves Maillard (VD) ont commis l'irréparable : avec clarté, sans faux-fuyant, ils ont répété leur opposition à la burqa, ou voile intégral, et se sont attiré, par là même, les foudres des islamo-gauchistes de leur parti, la sémillante Ada Marra en tête.
Je n'analyserai pas les arguments de cette dernière, qui relèvent du jésuitisme (« La burqa n'est pas un problème en Suisse, puisqu'elle ne regarde qu'une centaine de personnes » : ces « personnes » ne valent-elles pas la peine qu'on se batte pour elles ? Et à partir de combien de « personnes » le problème mérite-t-il d'être posé ?).
Mais je m'étonne quand même que les plus fervents défenseurs de cet accoutrement moyenâgeux se recrutent aujourd'hui parmi les femmes (socialistes) ! Après des années de lutte pour une égalité toujours à conquérir, ces dernières en viennent à défendre l'indéfendable, à justifier l'injustifiable, par peur de « stigmatiser » des femmes musulmanes qui le sont déjà suffisamment à leurs yeux. Pourquoi cet aveuglement ? Ce déni de réalité ?
Qu'ont fait les habitants de la ville syrienne de Minjeb après deux ans d'occupation par Daech ? Les hommes coupent leur barbe. Les femmes brûlent leur voile avec des cris de joie. Leur geste est sans ambiguïté. : c'est un geste de libération. Un appel aussi, pour nous, à imiter leur courage.
Puissent les femmes socialistes entendre ce message !
L'affaire est simple : vous avez un homme riche, brillant, marié à l'une des femmes les plus célèbres de France. Un homme de scène et de pouvoir. Directeur du FMI et grand stratège de la finance mondiale. En outre, le favori des sondages pour l'élection présidentielle française de 2012. Un homme à qui tout réussit…
La Parti socialiste suisse — comme le capitalisme d'ailleurs ! — traverse une crise sans précédent. Habitué, presque partout, à être dans l'opposition, le rôle qui lui convient le mieux, il joue, en Suisse, le jeu de la concordance. C'est-à-dire du compromis, du politiquement correct. Du Juste Milieu. Il rejette dans ses marges toutes celles et ceux qui ne correspondent pas à la pensée dominante du moment, qui bien sûr est unique.