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Ecrivain de la comédie romande - Page 201

  • La vérité sur le massacre de la flottile de la paix

    Voici un article rédigé par Gilles Halais, de France-Info, sur l'attaque, par l'armée israélienne, de la flottile de la paix pour Gaza, le 31 mai dernier. Édifiant…

    DownloadedFile.jpeg« Des corps criblés de balles, des victimes abattues pour certaines à bout portant : c’est ce que révèle l’enquête menée par des médecins légistes turcs, quelques jours après l’assaut lancé par les commandos de marine israéliens contre la flottille de la paix, au large de Gaza. La plupart des victimes – des militants pro-palestiniens de nationalité turque – ont été abattues de près, avec des pistolets, si l’on en croit le porte-parole des médecins légistes turcs, Yalcin Buyuk.

    L’un des corps avait deux balles au bras, une dans le dos et une dans le genou, affirme-t-il. Un autre avait une seule balle, logée au centre du front. Une véritable exécution à bout portant. Deux des neufs hommes abattus ont reçu cinq balles chacun. Un autre portait la trace de six impacts. Cinq d’entre eux ont été touchés à la tête. A une exception près, les projectiles examinés par les experts sont des balles de calibre 9 mm, généralement utilisées dans des armes à canon scié. Au total, les neuf victimes ont essuyé 30 balles. Outre les neuf morts, on dénombre 24 blessés toujours hospitalisés à Ankara, la capitale turque. D’après les médecins, sept d’entre eux sont dans un état jugé critique.

    Le navire sur lequel les commandos de marine israélien ont été héliportés faisait partie de la flottille de six bâtiments transportant de l’aide humanitaire et du matériel destinés à Gaza. Au cours de l’assaut, les soldats d’élite ont ouvert le feu sur les passagers. L’armée israélienne affirme avoir agi en état de légitime défense. Cependant, aucune arme ne semble avoir été découverte sur le navire. Et les organisateurs de la flottille affirment de leur côté que les commandos israéliens ont tiré aveuglément sur les passagers, qui se sont défendus avec des barres de fer. »

    Gilles Halais, avec agences

  • La belle ténébreuse

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    On ne présente plus Jerome Charyn, né à New York en 1937 et auteur d'une vingtaine de romans, d'essais et de bandes dessinées (en collaboration avec Boucq et Loustal) : c'est sans doute l'un des écrivains les plus marquants que les Etats-Unis nous aient donnés (inoubliable Poisson-chat ou encore Frog).

    Lui aussi, et de quelle manière, se penche sur son enfance, dans La Belle ténébreuse de Biélorussie** qui est une traversée magique du Bronx des années quarante, et un portrait époustouflant de femme (sa mère) constamment exilée d'elle-même. Originaire de Moguilev, en Russie blanche, réfugiée aux Etats-Unis pendant la guerre, Faigele (en yiddish : oiseau), doit survivre et faire vivre sa famille. Mais qu'elle soit croupière pour le compte d'un gros bonnet du Bronx, « chameau » pour son ami Chick, véritable Robin des Bois du marché noir ou, de retour à l'usine, trempeuse de cerises dans du chocolat, Faigele traverse la vie en somnambule, toujours sur « une ligne brisée », et suscite la fascination (et quelquefois la peur) partout où elle passe.

    C'est son fils Jerome (dit la Teigne) qui raconte l'histoire, trace le portrait d'une mère aux manières insolentes qui n'a pas froid aux yeux, comme on dit, et brave les dangers les plus extrêmes. Mais c'est plus qu'un portrait, une photographie aux contours plus ou moins nets : il s'agit d'une légende (toute mère, pour son fils, n'est-elle pas une légende vivante ?) et aussi d'une interrogation sur l'origine de l'écriture. Comment devient-on écrivain, et pourquoi ? Chez Charyn, exilé russe parmi les exilés, puis chassé de l'école, écrire est une opération de survie : « il fallait que nous fixions chaque mot, que nous le fassions résonner sur notre langue, avant qu'il ne consente à nous livrer son secret. Les mots flottaient, accrochés à un filin, tels des navires sur une mer moutonneuse, et il fallait leur accorder toute l'attention d'un capitaine au long cours si l'on voulait jamais apprendre à lire. »

    *Jerome Charyn, La belle ténébreuse de Biélorussie, Folio.

  • À quoi sert le théâtre ?

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    On connaissait Sylviane Dupuis pour ses recueils de poésie (D'un lieu l'autre, publié en 1985 par Empreintes, et surtout Creuser la nuit, paru la même année), un essai sur l'errance (Travaux de voyage, Zoé, 1992) et ses pièces de théâtre, comme La Seconde chute, par exemple, jouée au Théâtre de Poche. Les Editions Zoé ont eu la bonne idée de rassembler les textes que Sylviane Dupuis a donnés, de mars 1994 à aout 1995, à la revue du Théâtre du Grütli et qui forment un intéressant petit volume, à la fois provoquant et éclairant*, volume lui-même doté d'une postface d'Eric Eigenmann.

    Passionnée de théâtre, Sylviane Dupuis l'est depuis toujours et sans doute est-elle bien placée, en tant que spectatrice et auteur elle-même de plusieurs pièces, pour en parler. Son livre est une promenade érudite et plaisante à travers le(s) théâtre(s) d'aujourd'hui. Chaque chapitre prend comme point de départ une représentation : cela va de L'Homme qui…, dans la fameuse mise en scène de Peter Brook, au Faust médusant de Strehler, en passant par tous ceux qui inventent aujourd'hui le théâtre : Stéphane Braunschweig, Valère Novarina ou Koltès.

    La réflexion est fine, non seulement documentée (Sylviane Dupuis, qui est aussi enseignante, connaît très bien l'histoire du théâtre), mais aussi engagée, au sens existentiel du terme. Et l'on tire un grand profit à la lecture de ces pages à la fois modestes et pénétrantes, qui sont le fruit d'une expérience véritable du théâtre.

    * Sylviane Dupuis, À quoi sert le théâtre ? MiniZoé, 1998.