Ils sont nombreux, les doubles de Philip Roth, sans doute le plus grand écrivain américain vivant : il y a Portnoy (et son célèbre complexe), Zuckermann (l’écrivain fantôme) et David Kepesh, professeur de littérature à l’Université — mais surtout de désir. Après une longue absence, celui-ci revient dans un roman magnifique et bouleversant, La Bête qui meurt.*
Ecrivain de la comédie romande - Page 200
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Philip Roth et ses doubles
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Vie et légende de Marguerite Duras
Rarement, dans la littérature française, un écrivain aura mêlé à ce point — jusqu'à les rendre indiscernables — sa vie et son œuvre. Comment faire la part du témoignage « vécu », du fantasme ou de l'imagination pure dans l'œuvre de Marguerite Duras, passée maîtresse, on le sait, en fabulations de toute sorte, jusqu'à faire de sa vie une parodie de son écriture ? Laure Adler réussit cet incroyable tour de force*.
D'abord une question, qui n'est pas une critique, ni même un procès d'intention : à quoi bon consacrer une biographie à un écrivain qui, d'avance, rejette toute explication biographique de son œuvre et déclare par exemple ceci : « Pourquoi écrit-on sur les écrivains ? Leurs livres devraient suffire. » ?
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Charmes du caravansérail
Récit haut en couleurs, animé d'une furieuse soif de vivre, La vie est un caravansérail* est le second livre d'Emine Sevgi Özdamar, et son premier roman. Couronné, en 1992, par le fameux Prix Ingeborg Bachmann, il vient d'être traduit en français et publié chez Zoé, dans une collection dédiée aux Littératures d'émergence.
Si le nom d'Emine Sevgi Özdamar ne dit sans doute rien, encore, aux lecteurs français, il est déjà connu, en Allemagne, par un large public, constitué avant tout d'amateurs de théâtre. Aujourd'hui comédienne, Emine Sevgi Özdamar a émigré à Berlin-Est dans les années soixante et appris l'allemand en jouant Kleist, Büchner ou encore Brecht sous la houlette de Benno Besson et Matthias Langhoff. C'est d'ailleurs sous la direction de ce dernier qu'elle jouera, le mois prochain, l'un de ces Femmes de Troie que l'on pourra voir à la Comédie.
Mais avant d'arriver en Allemagne, lieu de tous les rêves et de toutes les déceptions, la vie d'Emine Sevgi Özdamar fut bien remplie, si l'on en juge par son roman, La vie est un caravansérail, lequel débute peu avant sa naissance, en 1946, en Anatolie, pour couvrir les vingt premières années de sa vie, jusqu'au départ de la jeune fille pour l'Allemagne, dans un convoi qui transporte avant tout des étudiantes et des prostituées.
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