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all that jazz - Page 28

  • Le serpent de mer de la rade

    images-3.jpegSelon la Tribune de ce jour, près de 53% des Genevois accepteraient le projet de tunnel sous la rade proposé par l'UDC et le MCG et soutenu par le TCS. On entend déjà les hourras des vainqueurs. Mais on entend aussi les jérémiades des (mauvais) perdants qui vont tout tenter pour faire obstacle à la volonté populaire, si le oui l'emporte.

    Pourtant, le problème n'est pas neuf, puisqu'il date de près d'un siècle. Et les Genevois ont d'ailleurs accepté le principe d'une traversée de la rade dans les années 80…

    En l'occurrence, il me semble que les partis politiques qui s'opposent au tunnel, en ordre dispersé, ont commis deux erreurs, peut-être fatales.

    La première, c'est de jouer la montre et par conséquent de ne rien faire (une spécialité genevoise).  Autrement dit, de nier les problèmes de circulation qui empoisonnent la vie des Genevois (cyclistes, piétons et automobilistes : même combat !). Cette politique du déni (comme dirait Michel Onfray) ne mène à rien. Et le Conseil d'État portera une lourde responsabilité si le projet UDC-MCG est accepté par le peuple le 28 septembre.

    La seconde erreur, c'est de ne pas proposer de contre-projet. On ne peut pas répéter à longueur d'année que le projet de tunnel est mal fait, inutile, néfaste pour l'environnement, etc. et ne pas proposer, en guise d'alternative, une solution qui pourrait séduire les Genevois. Cette solution existe. C'est la traversée non de la rade, mais du lac. Le problème, c'est que ce projet n'est pas prêt, qu'il coûte les yeux de la tête (près de quatre fois plus cher que le tunnel UDC-MCG) et que la Confédération, Doris Leuthard l'a répété hier, ne versera pas un centime pour le financer…

    Alors, aux Genevois de choisir — ou de ne pas choisir, comme d'habitude — et de se plaindre que personne ne les comprend jamais !

  • Tous au Livre sur les Quais de Morges !

    images.jpegLa fête a commencé aujourd'hui, à Morges, avec l'ouverture du Livre sur les Quais. Près de 250 auteurs, de tous horizons, réunis pour trois jours de rencontres, de débats et de signatures. Que demander de plus ?

    J'y serai, cette année, samedi et dimanche, de 9h30 à 17h, très heureux de vous rencontrer à cette occasion.

    Ne manquez pas, samedi 6 septembre à 13h30, mon débat avec Emmanuel Carrère, dont le dernier livre, Le Royaume, est un succès de la rentrée. 

  • Olivier Py fait son théâtre : « Courage, fuyons ! »

    images.jpegÀ quoi sert le théâtre sinon à mettre en scène les grands débats de la Cité, les questions politiques, éthiques, sociales ou psychologiques qui nous tourmentent ? Mais aussi : à résister, avec les moyens qui sont les siens (un texte, des acteurs, des situations), à tous les discours dominants, dangereux, exclusifs, qui mettent en péril la vie de la Cité ?

    Cette volonté de résistance, le metteur en scène français Olivier Py, nouveau (et provisoire ?) directeur du Festival d'Avignon, semble l'avoir oubliée, puisqu'il vient de menacer de supprimer le Festival, ou de le déplacer ailleurs, si la ville d'Avignon, dimanche prochain, tombe aux mains du Front national !

    Laissons de côté le mépris qu'Olivier Py semble porter à la démocratie pour nous concentrer sur l'essentiel : sa réaction (ses menaces), loin d'être courageuse, montre au contraire une singulière pleutrerie : ce n'est pas en fuyant, que le théâtre pourra faire barrage aux idées du FN ! Au contraire, il ne faut pas abandonner les lieux, mais résister sur place aux idées noires, analyser la progression du FN, proposer un antidote au racisme et au nationalisme !

    Le théâtre sert à ça. Résister, débattre, dénoncer l'injustice, le malheur, l'imposture. 

    Olivier Py l'a oublié. C'est bien dommage. Je crois qu'il s'en mordra les doigts !