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  • Lausanne-Genève : le grand écart

    images.jpgLe week-end prochain, nous serons tous à Lausanne, ville dynamique, ville surprenante, ville branchée. Pourquoi? D'abord, bien sûr, pour le nouveau métro M2, une merveille de technologie, des voitures silencieuses, rapides, sans conducteur. Un métro qui donne à Lausanne une avance de plusieurs décennies sur toutes les villes suisses, et bien des villes européennes. Mais encore? Nous serons à Lausanne pour assister au match de Coupe Davis Suisse-Belgique, qui permettra de fêter dignement nos deux champions olympiques, Wawrinka et l'immense Federer, le plus grand tennisman de tous les temps. Cela ne vous suffit pas? Nous serons à Lausanne pour écouter la fleur des musiciens suisses, à l'e de Label Suisse. Dans la ville en fête, on pourra assister gratuitement à des dizaines de concerts, tous genres confondus. L'affiche est impressionnante. Ils sont tous là : du rappeur Stress à Sarclo, de Pascal Auberson à Stefan Eischer, de Polar à Michel Bühler…

    Ah ! J'oubliais… À Ropraz, 10 minutes de voiture de Lausanne, on remettra, samedi 20 à 17 heures, le Prix Rod au poète jurassien Alexandre Voisard pour son œuvre féconde et absolument singulière. Il y aura du vin et des flûtes. Une raison de plus de faire le voyage… 

    Et à Genève pendant ce temps?

    Rien, comme d'habitude. Sandrine Salerno pouponne et Moutinot fume sa pipe. Ça devrait rassurer tout le monde. Mais ça ne rassure personne. Pendant que Lausanne innove, invente, en un mot vit, Genève sommeille, tergiverse, s'enfonce dans le néant, même pas sonore. Pour sortir la ville du marasme, il faudrait un électrochoc. Qui va l'administrer? Pas les politiques, en tout cas, sans doute les plus médiocres du pays. Le peuple alors? Il est aux abonnés absents. Les milieux économiques? Trop occupés à préserver leurs privilèges.

    En regardant ce qu'une petite ville comme Lausanne a réalisé en l'espace d'une ou deux décennies, on se prend à rêver. Et si Genève se mettait à bouger? Si l'on faisait confiance à celles et ceux qui ont des idées? Si l'on se décidait à entrer dans le XXIe siècle, au lieu de rêver du XIXe ?

    En attendant, rendez-vous à Lausanne : vous y verrez les rêves qu'une ville peut réaliser, grâce à un syndic efficace (Daniel Brélaz) et une politique inspirée et courageuse. 

    Lien permanent Catégories : badinage
  • Ô rage, ô désespoir

    images.jpegHonte, déshonneur. Enfer et damnation. Caramba, encore raté !
    Quels dieux faut-il invoquer après la défaite pathétique de l'équipe professionnelle suisse face aux amateurs luxembourgeois?
    Toute la question est là, précisément. Alors que les Suisses font profession de footballeurs, les autres, plus modestement, se contentent d'être des amateurs. Autrement dit : des hommes qui aiment le jeu. Les premiers, on le sait, sont grassement payés. Les seconds, hormis l'honneur de faire la une des gazettes ducales, jouent pour la gloire, et le plaisir. En se défonçant et en rêvant, de temps à autre, d'une hypothétique performance.
    C'est là, sans doute, tout le nœud du problème. Choyés dans leur club, adulés comme des divas en équipe nationale, les joueurs suisses ne sont plus performants. Ils ne montrent plus rien, parce qu'ils n'ont plus rien à prouver. Ils croient le match gagné avant même d'avoir entamé la partie. Il n'y en a point comme eux. Et dès qu'on leur résiste, ils sont désemparés et partent en ficelle…
    Otmar Hitzfeld, l'un des meilleurs entraîneurs du monde, aura bien du pain sur la planche, s'il veut rendre à nouveau compétitive une équipe formée de onze délicates pouliches. Depuis la terrible défaite contre l'Ukraine, en 2006, l'équipe régresse à chaque match. Le ressort est cassé. Il faut un horloger subtil, intelligent, inventif, pour remettre la machine en marche. Faire de l'ordre, d'abord, puis imposer un nouveau contrat de confiance (et de performance). C'est un pari risqué, tant pour l'entraîneur que pour les joueurs. Mais il est nécesaire pour la suite, si l'on ne veut pas partir d'avance battu pour les prochaines compétitions.
     

  • Servet, Servette : même combat!

    images.jpegQu'a-t-on appris lors du procès de Marc Roger (et de ses acolytes) que tout le monde ne sût déjà?

    Que notre Tartarin était un gestionnaire catastrophique, qu'il était mégalo et mythomane, naïf et beau parleur, mais qu'il avait le don d'inspirer la confiance à de plus naïfs que lui. Qu'il était mû, encore, par un véritable amour du Servette, cette légende que Genève ne mérite pas. Que son plus grand défaut, enfin, fut de ne pas appartenir à la mafia locale : autrement dit, il n'avait pas de protecteur, ni dans le monde politique, ni dans le monde économique. Il l'a payé très cher.

    Et ses acolytes?  Ils en ont pris pour leur grade.

    Marguerite Fauconnet a falsifié des documents et risque, tout simplement, la radiation de l'ordre des avocats français. Ce n'est pas rien…

    Olivier Mauss, qui a beaucoup donné au Servette quand le club allait bien, mais a retiré ses billes quand le club, entré dans la tourmente,  avait besoin de lui, est également sur la sellette : il a laissé le navire couler, sans état d'âme, ni courage particulier.  Il payera sa lâcheté au prix fort : on lui réclame deux millions de francs de dommages et intérêts. Une paille, pour l'une des plus grandes fortunes du pays. Qui, durant tout le procès, n'a eu de cesse d'afficher son mépris tant pour Marc Roger que pour les anciens joueurs du club.

    Et après?

    Même si les principaux chefs d'accusation contre Roger ont été abandonnés (escroquerie, banqueroute frauduleuse), que la responsabilité du désastre servettien a été reconnue partagée, il reste un homme brisé, que Genève a voulu immoler sur la place publique comme un certain Calvin l'avait fait, il y a 450 ans.

    Cela ne vous rappelle rien? Michel Servet, condamné pour hérésie par le tribunal de la Réforme et brûlé vif, devant les regards horrifiés et amusés des Genevois…

    Pour se racheter, la ville avait ensuite donné son nom à un quartier, qui lui-même l'a donné à un club de football.

    Servet, Servette : même destin, même combat…

    Espérons que nos illustres ministres en tirent la leçon. Et qu'on attribue vite une rue — ou mieux : un stade — à Marc Roger. Pour le dédomager de ses déboires judiciaires genevois.

     

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