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Ecrivain de la comédie romande - Page 245

  • Jet Side Story, une comédie qui décoiffe

    Affiche_comedie_web.jpg Les anniversaires ont du bon : dans le cadre des festivités entourant le 450è anniversaire du collège de Genève, le collège de Saussure propose une comédie musicale… en hommage à la comédie musicale.

    Tous ceux qui ont vu et apprécié les spectacles musicaux des années précédentes ne seront pas déçus, une fois de plus. Il faut dire qu'avec Philippe Dragonetti à la direction musicale, Philippe Girard à la direction des chœurs, Claude Demeure au scènario et à la mise en scène, Rossella Riccaboni aux chorégraphies, Nathalie Wetzel et Patrick Reymond à la scénographie, l'affiche a fière allure ! Et le spectacle distille une énergie magique et communicative. De Georges Gershwin à Leonard Bernstein, en passant par les airs d'Irving Berlin, de Kurt Weill, de Michel Legrand (« Nous sommes des jumelles, nées sous le signe des Gémeaux… »), Jet Side Story revisite toute la grande époque de la comédie musicale, et de manière magistrale.

    Bien sûr, comme on le devine, tous les rôles (chanteurs, musiciens, chœurs) sont tenus par des collègiennes et des collègiens genevois dont le talent éclate à chaque instant. Énergie, on l'a dit, mais aussi justesse, générosité, fraîcheur, intelligence, sensibilité. C'est fou ce que ces jeunes ont du talent ! Ils savent danser, chanter, interpréter des partitions souvent d'une grande difficulté (Bernstein)! Véritable (re)création collective, Jet Side Story raconte les déboires (et les bonnes surprises) d'un collégien américain venu passer quelques mois à Genève en échange linguistique : à cette occasion, il découvrira la rivalité des bandes, les squatts, les promenades au clair de lune sous le Jet d'eau et… le Palais Mascotte, fort bien reconstitué ! Manière, pour les auteurs, de revisiter Genève loin des clichés et des sentiers battus.

    Allez, même si, victime, comme chaque année, de son succès, le spectacle affiche complet presque  tous les soirs, essayez tout de même d'obtenir un billet. Vous passerez une excellente soirée !

    Tous les soirs à 20h (4-5-6-7-8-9 mai) et à 14h (9 mai). Aula du collège de Saussure, 8 Vieux-Chemin d'Onex, 1212 Petit-Lancy (GE).

  • Les visages du Salon du Livre

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    images.jpeg Avec près de 105'000 visiteurs, la Salon du Livre de Genève a fait mieux que l'année passée, et moins bien, sans doute, que l'année prochaine. On dirait que le livre ne connaît pas la crise. Ou, du moins, qu'il résiste bravement aux restrictions de toute sorte. Il semble intéresser même nos Grandes Têtes Molles (voir photo) qui n'hésitent pas, le temps d'une visite, à se plonger dans la jungle des livres. À leurs risques et périls…

    Foire aux vanités pour certains, rendez-vous obligé pour d'autres qui profitent de cette occasion pour rencontrer ou revoir nombre de collègues et d'amis, le Salon du Livre est une incroyable ruche qui donne souvent le tournis à cause du bruit ou de la cohue. Ruche bourdonnante, certes, mais aussi active, chaleureuse, un peu hystérique, surprenante. On y croise des auteurs, des lecteurs, des journalistes, des élèves, des éditeurs, des connaissances perdues de vue, tous un ou plusieurs livres sous le bras.

    Certains médias ont compris l'importance d'un tel Salon, et le célébrent comme il le mérite. L'Hebdo lui consacre un supplément fort bien fait (dû à la plume de Bernadette Richard), la Tribune et 24 Heures de belles interviews, la RSR met le paquet en réalisant plusieurs émissions en direct de Palexpo. D'autres médias sont à la traîne, comme le Matin ou la TSR qui ne fait rien, comme d'habitude, ou si peu que c'en est négligeable. Quand donc notre télévision prendra-t-elle conscience de la chance d'avoir à Genève tant de personnalités intéressantes ? Quand donc comprendra-t-elle que le livre est une nourriture vitale non seulement pour une « élite », mais pour le commun des mortels, qui ne s'en prive pas, d'ailleurs?

    Pour revoir quelques visages, connus ou anonymes, parmi la foule des visiteurs du Salon, allez donc sur le site de Jean Romain (ici). crbst_jr1_2032.jpgIl a tenu la chronique en images du Salon 2009.

    Les photos sont surprenantes, touchantes, originales, toujours très belles. Une idée simple et forte qui devrait inspirer nos journaux : pourquoi ne pas montrer, aussi, que les livres ont un visage ?

    Et que ce visage est aussi intéressant, profond, singulier et beau que celui des people dont ils remplissent inutilement leurs pages ?

  • Êtes-vous jaloux de moi?

    images.jpegL'Hebdo, qui ne sait plus comment gagner des lecteurs, et, accessoirement, parler des livres qu'il reçoit mais ne lit pas, a eu l'étrange idée de sonder quelques écrivains romands « mâles » (et pourquoi pas « femelles »?) sur le seul écrivain suisse connu de la rédaction : Jacques Chessex.

    La question posée était la suivante : êtes-vous jaloux de Chessex?

    Même si la question ressemble à un piège, et qu'elle n'a aucune pertinence, je n'ai pas voulu me défiler. Mais, plutôt que de répondre à l'ultimatum d'Isabelle Falconnier, je tenté de replacer la question dans un contexte plus large, qui n'est pas celui de Chessex (dont la plupart des écrivains et des lecteurs se contrefoutent). Mais bien de la place et de l'intérêt qu'on accorde à la littérature vivante dans certains médias de ce pays (dont L'Hebdo).

    Voici donc ma modeste réponse à cette abyssale question : « Plusieurs journaux, en Suisse romande, pratiquent la monoculture, et de manière intensive. Ils piquent, au hasard, dans la riche production littéraire, un ou deux noms qu’ils matraquent à toutes les occasions. C’est un signe de paresse et d’aveuglement. Ainsi se croient-ils dispensés de lire la vraie littérature vivante, qui n’est pas celle des best-sellers (que tout le monde achète, mais que personne ne lit). En outre, en focalisant toute l’attention sur un ou deux noms, ils cherchent à faire croire que toute la littérature se résume à ces deux noms. Autrement dit qu’elle est morte. Ce qui est une tromperie. Jamais, en Suisse romande, la littérature n’a été aussi riche et diverse. Mais on préfère la mono-culture… Sur le chapitre de la jalousie, les écrivains, qui ne sont pas meilleurs que les autres, la connaissent certainement. Mais, pour ma part, à la jalousie j’ai toujours préféré l’admiration. »
    D'autres « écrivains mâles » passent aussi à la question : Jean Romain, Blaise Hofmann, Alain Bagnoud et Olivier Sillig. On peut lire leurs réponses dans le dernier Hebdo (gratuit au Salon du Livre).

    PS : À ceux (et celles) qui désireraient rencontrer tout ce beau monde, les jaloux et les pas jaloux, les romands et les pas romands, ceux qui s'en fichent et ceux qui ne s'en fichent pas, passez leur dire bonjour aux stands des Éditions de l'Aire (Bagnoud, Béguin, Bimpage, Godel, etc.), aux Éditions Campiche (Sillig, Burri, Bühler, Cunéo, etc), aux Éditions Zoé (Hofmann, Brécart, Layaz,  Barilier, etc) et l'Âge d'Homme (Kuffer, Haldas, Gallaz, Buache et votre serviteur).