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badinage - Page 4

  • Nationalisons les banques!

    images.jpegVous avez lu comme moi les nouvelles. A part l'élection d'une nouvelle miss Suisse — miss Sextoy — ces nouvelles ne sont pas bonnes. Le mal vient toujours du même endroit : les bourses gangrénées de Wall Street. Qui obligent tout le monde, ici bas, à retenir son souffle, dans l'attente de l'apocalypse…
    Après les Etats-Unis et le Japon, ce sont entre autres la Grande-Bretagne, le Benelux et l'Allemagne qui assurent à des établissements bancaires de leur pays d'échapper à la faillite. La Banque centrale européenne (BCE) elle-même annonce la tenue d'une opération spéciale de refinancement. Les banques centrales ont à nouveau injecté des liquidités lundi. Il s´agit de persuader les banques de recommencer à se prêter après les nouvelles défaillances enregistrées ce week-end sur la planète financière.
    Ce scénario catastrophe n'étonnera personne. On connaît désormais la chanson : quand une entreprise va bien, et dégage des bénéfices, ceux-ci sont répartis entre le PDG et les actionnaires. Quand, au contraire, cette entreprise est menacée de faillite, tout le monde se tourne vers l'État à qui l'on demande, en pleurnichant, d'insuffler de nouveaux capitaux. Ce qui se passe aux Etats-Unis se passera aussi en Belgique, en Allemagne, en France, et bientôt en Suisse. C'est la preuve que les banques (pour ne parler que d'elles) doivent être sévèrement contrôlées, voire nationalisées. C'est la preuve, encore, que la bourse, contrairement à ce que pensent certains traders, n'est pas un casino, mais doit obéir à certaines règles de conduite, dictées par l'intérêt commun, et non les profits personnels. C'est la preuve, enfin, que la haute finance est une chose trop importante pour être confiée aux seuls financiers, visiblement incompétents, ou malhonnêtes, ou les deux à la fois, pour mener à bien de telles tâches. 
    C'est la leçon que nous enseigne la tourmente boursière qui menace d'entraîner le monde entier dans ses tourbillons.

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  • Amnésie collective

    images-1.jpegDepuis quelques jours, la Suisse tout entière a retenu son souffle, brûlé des cierges ou des bâtonnets d'encens, prié les Dieux du ciel ou de la médecine, pour la santé de Hans-Rudolf Merz, notre grand argentier, victime d'une méchante crise cardiaque.

    Heureusement, les nouvelles qui nous parviennent chaque jour de l'hôpital de l'Île sont bonnes. Malgré un quintuple pontage coronarien (ce n'est pas rien), le rétablissement de M. Merz semble suivre son cours. 

    Aux dernières nouvelles, notre ministre des finances se serait même réveillé, ce qui réjouit tout le monde…

    La question, maintenant : quand, donc, les autres conseillers fédéraux vont-ils se réveiller?

    Quand Moritz Leueuberger va-t-il sortir de son hibernation? Et Samuel Schmid de sa léthargie ? Et Micheline Calmy-Rey de sa cure de prozac? Et Pascal Couchepin de ses ruminations nocturnes? Et Evelyne Widmer-Schlumpf de cette stupeur qui la fait tant ressembler à Edith Piaf?

    Attendons le prochain bulletin médical… 

      

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  • Barilier au secours de Bush

    images.jpegGeorges W. Bush peut dormir sur ses deux oreilles : contre la vague d’antiaméricanisme qui déferle sur l’Europe (et le monde entier), il a trouvé un chevalier sans peur et sans reproche pour défendre sa cause, et pourfendre de son Excalibur les renégats qui le traînent dans la boue. Son nom étonnera les lecteurs romands, puisqu’il s’agit d’Étienne Barilier, plus connu pour ses romans et ses essais sur la musique et la littérature que pour la défense des chefs d’État en perdition. Mais soyons justes : son dernier livre, Nous autres civilisations…  mérite qu’on le lise de près et qu’on en parle, car il est passionnant d’un bout à l’autre, malgré ses a priori discutables. Tout commence par une déconstruction subtile des divers discours qui ont fleuri aux quatre coins du monde sur le 11 septembre. Barilier les classe en trois catégories : la version spéculaire signée Arundathi Roy ou Luciano Canfora (Ben Laden n’est que le reflet inversé de Bush) ; la version émanatiste, signée Noam Chomski (Ben Laden n’est qu’une émanation des États-Unis, qui sont « le centre noir de tous les maux ») et la version de Jean Baudrillard, que Barilier appelle moniste-animiste (le terrorisme, c’est le système, dont les Twin Towers n’étaient que les incarnations anthropomorphiques). Même si l’actualité (les tortures, viols, meurtres perpétrés en Irak au nom de la Civilisation) donne tort à Barilier, il faut reconnaître que le débat développé dans la première partie du livre est stimulant, malgré quelques naïvetés. La suite également est intéressante, qui aborde la question de l’altérité de l’Islam, du voile et des femmes, de la parole divine, qui interdit toute forme de démocratie tant qu’elle reste intangible. C’est la conclusion forte du livre de Barilier : plutôt que de nous tourner vers La Mecque ou Washington, tournons nos regards vers Athènes, berceau de la philosophie et de la démocratie. Si les événements du 11 septembre nous apprennent quelque chose, c’est justement cela : que la réponse au terrorisme politique ou religieux, c’est la démocratie, le libre arbitre, l’égalité entre les êtres et les sexes. C’est une leçon qui date un peu, sans doute, mais qu’il faut répéter, partout, à chaque instant, sans se lasser.
    * Étienne BARILIER, Nous autres civilisations… Éditions Zoé, 2004.

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