
Pas un jour sans un livre, une nouveauté, à lire ou à offrir…
Commençons par la dernière chronique de l'écrivain valaisan Germain Clavien.
Pour savoir comment va le monde, il suffit de lire et de relire les chroniques qu’infatigablement Germain Clavien consacre aux grands comme aux petits événements de la vie. Avec le vingtième tome de sa Lettre à l’imaginaire, l’écrivain valaisan revient sur l’année 2003*. Une année-charnière. Une année de doutes et de combats.
Pourquoi se battre contre un ennemi cent fois plus fort que soi, comme dans le cas du comité d’opposition aux avions FA18 ? Et pourquoi écrire ? À cette question, pourtant, la réponse coule de source et saute aux lèvres : écrire, c’est « éviter de rester à la superficie, pour la vivre vraiment, ma vie, en descendant jusqu’au fond de moi », c’est résister, aussi, aux injustices comme à la désinformation, brocarder les tartuffes (délicieux portraits de quelques critiques influents !), c’est rendre compte, enfin, à la manière d’un témoin engagé, de la folie des hommes. Et en cette année 2003, la folie des hommes bat son plein ! En Russie, les Tchétchènes sont persécutés et massacrés. Au Proche-Orient, les Palestiniens ont la vie dure, entre privation d’eau et d’électricité, vexations en tout genre, arrestations arbitraires, etc. Et, bien sûr, cette année-là, les États-Unis préparent une nouvelle guerre, George W. Bush tenant à terminer le travail que son père, en 1991, n’a pas pu mener à terme. « Saisir la vie dans son jaillissement et l’exprimer dans toute sa vérité» : tels sont les objectifs que Clavien se donne tout au long de ce livre à la fois dense et poétique, plus sombre, que les précédents, car traversé par des périodes de doute et de découragement.
Pourquoi se battre contre un ennemi cent fois plus fort que soi, comme dans le cas du comité d’opposition aux avions FA18 ? Et pourquoi écrire ? À cette question, pourtant, la réponse coule de source et saute aux lèvres : écrire, c’est « éviter de rester à la superficie, pour la vivre vraiment, ma vie, en descendant jusqu’au fond de moi », c’est résister, aussi, aux injustices comme à la désinformation, brocarder les tartuffes (délicieux portraits de quelques critiques influents !), c’est rendre compte, enfin, à la manière d’un témoin engagé, de la folie des hommes. Et en cette année 2003, la folie des hommes bat son plein ! En Russie, les Tchétchènes sont persécutés et massacrés. Au Proche-Orient, les Palestiniens ont la vie dure, entre privation d’eau et d’électricité, vexations en tout genre, arrestations arbitraires, etc. Et, bien sûr, cette année-là, les États-Unis préparent une nouvelle guerre, George W. Bush tenant à terminer le travail que son père, en 1991, n’a pas pu mener à terme. « Saisir la vie dans son jaillissement et l’exprimer dans toute sa vérité» : tels sont les objectifs que Clavien se donne tout au long de ce livre à la fois dense et poétique, plus sombre, que les précédents, car traversé par des périodes de doute et de découragement.
Difficile de garder le cap dans un monde régi, de plus en plus, par l’imposture ! Bush, Ariel Sharon, Poutine… et bientôt Sarkozy ! La barque du monde navigue à vue et le poète, fidèle chroniqueur du temps qui passe, mais embarqué lui aussi dans l’aventure, essaie d’en rendre compte avec les mots qui sont les siens. Et les mots de Clavien sont précieux : ils réveillent notre mémoire et nous donnent la force de résister.
" Germain Clavien, En 2003, Rouvre… éditions l'Âge d'Homme, 2008.


Voici un livre étrange et envoûtant : la femme qui écrit s’avance ici sans masque, un miroir à la main. Ce miroir, elle le tend à sa mère, qui porte le même prénom qu’elle, Barbara, pour arracher au temps quelques images, des souvenirs d’enfance, des sensations qu’elle croyait oubliées, mais qui surgissent, brusquement, sous le regard de la mère. Séquence après séquence, grâce au miroir magique, Barbara sort de l’ombre, renaît une seconde fois, en 1922, avec des yeux vairons qui lui donnent, tout de suite, la conscience d’être unique. Celle qui suivait son père partout, aimait à se cacher sous les tables, avait peur de l’orage comme du feu, adorait chanter en famille et dessiner, cette Barbara-là voulait être médecin. Au fil des pages, sa figure ressurgit, sous la plume de sa fille, avec une précision mêlée de tendresse et de fascination.