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kouchner

  • La France dans l'impasse

    images.jpegRarement, l'alternative proposée aux électeurs français aura été aussi claire. Deux camps bien définis, aux idées bien tranchées. Le libéralisme contre le protectionnisme. L'ouverture des frontières contre le repli sur soi. L'Eurolâtrie contre l'Euroscepticisme. La foi en la monnaie unique contre le retour au bon vieux franc. Etc. 

    Le choix ne peut être plus clair, donc. Et pourtant…

    En écoutant les deux candidats, on s'aperçoit bien vite que le discours du premier (de classe) sonne curieusement creux, qu'il brasse beaucoup d'air, qu'il est le jouet de conseillers (Jacques Attali, Pierre Bergé, Bernard Kouchner) qui ont contribué, depuis des années, à mettre la France dans l'état dans lequel elle se trouve. Sans oublier le fait que son mouvement (« En marche ») n'est pas un parti, et qu'il aura toutes les peines du monde à fédérer des courants par nature divergents, et à trouver une majorité solide à l'Assemblée nationale. Mais avec lui, pas de révolution. La République peut continuer à dormir sur ses deux oreilles.

    images-1.jpegEn face, un discours bien rôdé, expurgé (pas toujours…) de ses excès d'antan, un véritable rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage. On l'a dit : Marine le Pen a accueilli à bras ouverts tous ceux (ouvriers, chômeurs, jeunes dans la précarité) que la gauche a oubliés, voire simplement rejetés depuis près de vingt ans. Son discours est sans obscurité. Et pourtant…

    On sent qu'elle ne veut pas être Présidente, que sa place privilégiée est dans l'opposition (et qu'elle le sait). Sans doute sait-elle aussi que son programme (sortie de l'EU, abandon de l'Euro) a peu de chance de se réaliser, tout simplement parce qu'il est irréalisable (elle a d'ailleurs mis beaucoup d'eau dans son vin ces derniers jours). Bref, le costume (ou le tailleur) n'est pas taillé pour elle…

    Le costume de Président irait-il mieux à Emmanuel Macron, cette pure création des médias ? À écouter la vacuité de ses discours, la cohorte de has been qui l'entourent et le conseillent, j'en doute un peu. L'habit semble trop grand pour lui (c'est ce qu'on disait de François Hollande, son mentor, et cela s'est confirmé).

    Alors, en conclusion, qui choisir ? La coquille vide ou la fausse blonde qui ne veut pas être Présidente ?

    C'est à ce choix que nos amis français sont confrontés dimanche prochain.

    Je n'aimerais pas être à leur place.

  • Kouchner au Kärcher

    L'inénarrable Bernard Kouchner a de quoi être content: il va de nouveau être au milieu de la photo — et pour longtemps. Mis en accusation par le journaliste Pierre Péan, dans son livre Le Monde selon K.*, le French doctor va devoir s'expliquer ces jours-ci devant l'Assemblée nationale. De quoi précisément?
    photo_0302_459_306_18404.jpgLa principale allégation du livre de Péan, comme à son habitude extrêmement bien documenté, concerne de lucratives activités de consultant dans le secteur de la santé en Afrique, que l’actuel ministre des Affaires étrangères aurait exercées entre 2002 et 2007. Selon Péan, Kouchner a mené ces activités pour deux sociétés privées, Africa Steps et Iméda, gérées par deux proches, alors qu’il présidait en même temps un groupement d’intérêt public consacré à la coopération internationale hospitalière. Autrement dit, conflit d'intérêt et soupçons de corruption.
    Ce n'est pas la première fois que l'ancien « french doctor » attire sur lui l'attention des médias. On l'a vu, en Afrique, porter, le temps d'une photo, un sac de riz sur ses épaules. On l'a vu aussi, devant les caméras (car Kouchner ne travaille que devant les caméras) défendre le sort des réfugiés, des femmes battues, des enfants abandonnés. Ce qu'on sait moins c'est qu'il est l'auteur, dans les années 90, d'un des plus grands mensonges médiatiques du XXe siècle. C'est lui, durant la guerre en Bosnie, qui diffuse dans la presse et sur les murs de Paris (car Bernard, grâce à sa femme Christine Ockrent, a ses entrées dans les grands médias) une pub, frappante et coûteuse. C'est un photo-montage qui présente, derrière des barbelés, des « prisonniers » d'un camp serbe en Bosnie. La photo est célèbre. Mais pas assez spectaculaire au goût de Kouchner. C'est pourquoi notre médecin y accole l'image d'un mirador d'Auschwitz. Son texte, qui accompagne l'image, y accuse les Serbes d'« exécutions de masse ». Ce média-mensonge n'est pas resté sans conséquence puisqu'il a fait basculer toute l'opinion publique vers le soutien aux bombardements. Toute la presse occidentale, soigneusement abusée, l'a diffusé massivement. Depuis, c'est vrai, dans son autobiographie, Les Guerriers de la paix, l'inénarrable Diafoirus a reconnu son mensonge. Mais alors les journaux n'y ont pas consacré une ligne…
    * Pierre Péan, Le Monde selon K., Fayard, 2009.