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corruption

  • Kouchner au Kärcher

    L'inénarrable Bernard Kouchner a de quoi être content: il va de nouveau être au milieu de la photo — et pour longtemps. Mis en accusation par le journaliste Pierre Péan, dans son livre Le Monde selon K.*, le French doctor va devoir s'expliquer ces jours-ci devant l'Assemblée nationale. De quoi précisément?
    photo_0302_459_306_18404.jpgLa principale allégation du livre de Péan, comme à son habitude extrêmement bien documenté, concerne de lucratives activités de consultant dans le secteur de la santé en Afrique, que l’actuel ministre des Affaires étrangères aurait exercées entre 2002 et 2007. Selon Péan, Kouchner a mené ces activités pour deux sociétés privées, Africa Steps et Iméda, gérées par deux proches, alors qu’il présidait en même temps un groupement d’intérêt public consacré à la coopération internationale hospitalière. Autrement dit, conflit d'intérêt et soupçons de corruption.
    Ce n'est pas la première fois que l'ancien « french doctor » attire sur lui l'attention des médias. On l'a vu, en Afrique, porter, le temps d'une photo, un sac de riz sur ses épaules. On l'a vu aussi, devant les caméras (car Kouchner ne travaille que devant les caméras) défendre le sort des réfugiés, des femmes battues, des enfants abandonnés. Ce qu'on sait moins c'est qu'il est l'auteur, dans les années 90, d'un des plus grands mensonges médiatiques du XXe siècle. C'est lui, durant la guerre en Bosnie, qui diffuse dans la presse et sur les murs de Paris (car Bernard, grâce à sa femme Christine Ockrent, a ses entrées dans les grands médias) une pub, frappante et coûteuse. C'est un photo-montage qui présente, derrière des barbelés, des « prisonniers » d'un camp serbe en Bosnie. La photo est célèbre. Mais pas assez spectaculaire au goût de Kouchner. C'est pourquoi notre médecin y accole l'image d'un mirador d'Auschwitz. Son texte, qui accompagne l'image, y accuse les Serbes d'« exécutions de masse ». Ce média-mensonge n'est pas resté sans conséquence puisqu'il a fait basculer toute l'opinion publique vers le soutien aux bombardements. Toute la presse occidentale, soigneusement abusée, l'a diffusé massivement. Depuis, c'est vrai, dans son autobiographie, Les Guerriers de la paix, l'inénarrable Diafoirus a reconnu son mensonge. Mais alors les journaux n'y ont pas consacré une ligne…
    * Pierre Péan, Le Monde selon K., Fayard, 2009.