Inspiré par les romans et les polars américains, Jean-Michel Olivier, écrivain nyonnais, a eu l’idée de raconter la vie d’Elias S., sans qu’à aucun moment il ne prenne la parole. Ceux qui l’ont fréquenté - sa femme Isabelle, son ami Alias, Elisa, escort girl qui pratique le sadomasochisme, Déborah, une pianiste de jazz, Mathieu, un artiste et César, entraîneur de foot de Servette - évoquent ce personnage trouble qui a de l’éclat, de la lumière (…).
Elias S. est un intuitif qui possède un côté requin. Comme mécène, il se laisse guider par son cœur, ses goûts, il donne sans savoir pourquoi. Il papillonne entre la culture et le foot, soutient le Grand-Théâtre, l’OSR et se paie le Servette comme d’autres une nouvelle cravate. Peu scrupuleux, il monte une agence d’escort girls pour faire chanter le Tout-Genève et conclure des marchés. C’est un déraciné qui a peut-être une île: sa femme et son enfant, Jonah. Ce puissant traverse la vie, comme si rien ne pouvait l’arrêter (…).
Le roman, qui ne perd jamais son rythme, bascule et s’assombrit. « Le cœur du livre se déplace avec le sacrifice de l’enfant, reconnaît Jean-Michel Olivier. Cela répond à une angoisse très profonde des parents. La mère l’a déjà égaré à deux reprises. Ce sacrifice fait écho à une chanson de Leonard Cohen et à Abraham qui reçoit l’ordre divin de tuer son fils unique. Avec l’enlèvement de Jonah, Elias est pris dans un engrenage, il est impuissant. Il se rend compte que cet enfant, c’était sa vie. »
Tout au long de son livre, Jean-Michel Olivier s'est amusé à faire des clins d'œil appuyés à des personnages existants, qu'ils soient journalistes, avocats médiatiques ou mécènes connus et reconnus. On sent l'auteur inspiré par des figures comme Marc Roger ou Edouard Stern (…). » Contessa Pinon, Le Quotidien de la Côte, 19 décembre 2007.