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Ecrivain de la comédie romande - Page 215

  • Les fantômes de Catherine Lovey

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    Catherine Lovey aime les filatures et les enquêtes difficiles. Comme ses précédents ouvrages, Un roman russe et drôle* prend, dès les premières pages, la forme d’une enquête, qui deviendra, un fil des chapitres, une quête de sens et de liberté. D’emblée, Catherine Lovey nous lance sur les traces d’un oligarque russe, Mikhaïl Khodorkovski, milliardaire arrêté par le pouvoir en place et envoyé, comme tant d’autres dissidents avant lui, dans un bagne de Sibérie. Le roman commence sur les chapeaux de roue : la scène d’ouverture — une sorte de garden-party estivale, en Suisse, où se retrouvent et se croisent une dizaine de personnages hauts en couleur — est une vraie jubilation. On pense à Tchékov, bien sûr, mais aussi à Tolstoï et à Dostoïevski auxquels l’auteur fait un clin d’œil complice. Vivante, pleine de fureur et de rire, cette longue scène  d'exposition met le roman sur les rails. Et le lecteur, appâté comme Valentine Y., l’héroïne du livre, a envie de tout savoir sur ce mystérieux oligarque emprisonné pour avoir contesté le pouvoir…

     

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  • Écrire en Suisse romande (1)

    images.jpegQuelle place occupe un écrivain dans la société d’aujourd’hui ? Quel est son rôle, sa fonction, sa responsabilité sociale ? Est-il un médiateur ou un provocateur ? Est-il vraiment un créateur, vivant d’air et d’eau fraîche, au-dessus de toute contingence matérielle ?

    Ces questions sont au cœur du dernier livre de Jean-François Sonnay, Hobby*, qui essaie d’y répondre d’une manière à la fois humble et exigeante en s’appuyant sur sa propre expérience. Tout a commencé, pour Sonnay, en 1972, avec une pièce de théâtre, Le Thé, puis des essais, des recueils de contes, des romans, d’abord à L’Aire, puis à L’Âge d’Homme et enfin chez Bernard Campiche. Même si elle est trop peu connue, l’œuvre de Sonnay est riche et variée, intéressante à plus d’un titre.

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  • Déclarons la guerre à l'Allemagne !

    images.jpegJusqu'où la Suisse doit-elle aller pour défendre non le « secret bancaire », mais les fraudeurs étrangers qui viennent planquer leur argent dans notre beau pays ? Question délicate. Didier Burkhalter, le tout nouveau conseiller fédéral, ne mâche pas ses mots : « C'est une agression contre la Suisse » a-t-il même tonné (on se rappelle que c'est lui qui voulait envoyer le Corps d'Intervention rapide en Libye pour libérer les otages retenus à Tripoli : on connaît hélas le résultat). De là à demander la protection de l'Union Européenne (dont nous ne faisons pas partie), voire une intervention armée de l'Amérique…

    Soyons sérieux : notre honneur est-il véritablement en jeu ou en danger si un État voisin (l'Allemagne, mais aussi la France et l'Italie) use des mêmes méthodes scélérates que les riches scélérats qui habitent cet État, mais s'empressent de planquer leur leur oseille sous des cieux moins gourmands ? Que risquons-nous ? Un blâme ? Une invasion armée ? Les départ de quelques fraudeurs affolés qu'on ait retrouvé leur trace ?

    Osons le dire : je n'ai pas plus de sympathie pour les fraudeurs que pour les pays qui jouent les voyous. Il faut les mettre dans le même sac. Et surtout ne pas protéger les premiers pour s'assurer la bienveillance (provisoire et hypocrite) des seconds.