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politique - Page 2

  • À qui profite le stupre ?

    images.jpegÀ qui profite le crime ? Au criminel qui a volé, tué ou violé ? À la victime qui a fait la preuve de son innocence ? À la Justice qui tranche entre le Bien et le Mal ?

    Ces réponses, d'ordre moral ou juridique, n'ont plus cours aujourd'hui. Elles appartiennent, déjà, à une histoire ancienne. Une époque révolue où la vérité, patiemment mise à jour, se jouait au prétoire. Dans le théâtre de la Justice. Avec avocats en robes noire et juges en perruques poudrées et col d'hermine.

    Aujourd'hui, tout est différent. Personne n'attend plus la sanction des juges (d'ailleurs parfaitement inutile). Les avocats se livrent à des gesticulations bruyantes, via Twitter, Facebook ou les micros que quelques journalistes complaisants veulent bien leur tendre. Tout cela fait partie du spectacle. Le show va toujours de pair avec le business.

    Mais dans l'affaire DSK, par exemple, à qui profite le stupre ?

    C'est vite vu. Les seuls à profiter de cette sordide affaire sont les médias. Tous les médias. Sans exception (il n'y a aucune différence, ici, entre Le Monde et Le Matin ou le Blick). Qui en remettent, chaque jour, une nouvelle couche. images-1.jpegEn publiant des documents volés, des extraits d'interrogatoire couverts par le secret de l'instruction, des confidences et des ragots insensés. Jamais la presse n'est tombée aussi bas. Voyeurisme. Populisme. Jamais elle n'a fait preuve d'un tel acharnement. Pourquoi ? Pour défendre les pauvres escorts malmenées par DSK ? Si seulement ! Par nostalgie puritaine ? Non plus. Pour écarter définitivement un homme politique du pouvoir ? Peut-être bien. Mais alors pourquoi ? Pour une raison toute simple : à l'époque où la presse tire la langue, où les journaux voient leur audience diminuer chaque jour, l'affaire DSK est du pain béni. Une aubaine ! Elle fait grimper les ventes, aussi sûrement que le Viagra aide à redresser certaines situations défaillantes. Le seul intérêt des articles minables qui retracent cette affaire, c'est d'augmenter le tirage des journaux, de prendre les lecteurs non par les sentiments, mais par les couilles (ou ailleurs, si l'on veut). Et une fois qu'on les tient, on ne les lâche plus…

    Merci DSK !

    À défaut d'avoir sauvé la Grèce, l'ex-patron du FMI sauve la presse du monde entier. C'est une noble mission. À la hauteur de ses indéniables talents. J'espère qu'un jour, reconnaissants, les journalistes érigeront une statue en son honneur. Bien droite. Et éternelle. Comme la vérité.

     

  • La politique des têtes carrées

    images.jpegTous les quatre ans, ils se rappellent à notre bon souvenir. Ils ont l'air si gentil. Bien habillés et souriants. On leur donnerait le bon Dieu sans confession. La plupart des têtes sont connues. Mais elles n'ont pas vieilli. Miracle du maquillage ou de la chirurgie esthétique. Le grand blond, sur les affiches, a perdu ses lunettes. Et la dame, qui louche un peu et sourit tout le temps, a gardé les siennes. Est-ce pour voir plus loin ? D'autres têtes sont nouvelles. Mais bientôt, si elles sont élues, elles ressembleront aux autres. Car le moule est le même.

    Qu'ont-ils fait ? Qui sont-ils ? Pourquoi, tous les quatre ans, déploient-ils cette énergie infatigable pour attirer nos suffrages ? Sont-ils à ce point narcissiques ? Ou en manque d'amour ?

    Comme le beaujolais nouveau ou la musique espagnole, la politique semble un mal nécessaire. Et, comme dit mon voisin socialiste, il faut bien que quelqu'un s'y colle. It's a dirty job. But somebody's got to do it.

    Alors courage aux électeurs, qui choisiront, comme sur un site de rencontres, la tête de celles et ceux qui les « représenteront » !

    Et bonne chance aux candidats, bien souvent désignés d'office, qui devront descendre dans l'arêne où rugissent les fauves !





  • Éloge du poireau

    images.jpgIl suffit qu'un Conseiller fédéral envisage ou annonce son départ pour qu'une grande agitation s'installe à Berne (et ailleurs). Les fauves sortent du bois, toujours les mêmes. Et les grandes manœuvres recommencent. On organise des conciliabules secrets. On noue des alliances d'un jour ou d'un soir. On fait de fausses promesses. On sort sa calculette pour évaluer les chances de chacun. La Suisse est un petit pays. On ne sort pas de là. Et ses hommes politiques sont à l'image du pays…

    Parmi les prétendants, certains ont les dents longues, et aiguisées, à force de rayer les parquets fédéraux. On les voit partout. Ils font partie des people. Ils ont des amis au Matin (Ariane Dayer, tiens, une autre Valaisanne), à la RSR (Philippe Revaz, tiens, un autre Valaisan), sur Léman bleu (Pascal Décaillet, tiens, un autre Valaisan). Ce sont nos Grandes Têtes Molles. Moins ils ont de choses à dire et plus ils se répandent en déclarations péremptoires. Sur l'insécurité, l'UDC, l'assurance maladie, l'Europe, les banques de sperme, l'euthanasie, l'Eurovision, le football, l'eau minérale…

    Vous avez reconnu Christophe Darbellay, poireau de la grande espèce. Des années qu'il ronge son frein, celui-là, et qu'il complote, et même pas dans l'ombre. Des années qu'il poireaute, convaincu de son destin national, sabotant le siège d'un autre Valaisan, Pascal Couchepin, dont il rêve à haute voix de prendre la place. Mais pas de pitié chez les poireaux. Tous les moyens sont bons pour arriver au sommet. On peut très bien se réclamer Démocrate-chrétien et défendre l'euthanasie pour les malades incurables qui coûtent trop cher à la société. On peut aussi défendre les vertus de l'eau minérale en bouteille, bien meilleure, et surtout bien plus chère que l'eau du robinet, parce que beaucoup plus polluante. Qu'importe les valeurs PDC, quand on est ambitieux, tous les moyens sont bons pour réussir.

    Vert à l'extérieur, le poireau s'acoquine volontiers avec les écologistes, lorsqu'il prépare un mauvais coup. Ou avec les socialistes quand il s'agit de renverser un Conseiller fédéral. Cela n'entache en rien sa blancheur intérieure, celle des valeurs ancestrales du parti vert et blanc, la pureté virginale de son cœur tendre et fade. Au vu de la pauvreté de la flore politique suisse, gageons que le poireau a encore de beaux jours devant lui. Quand un Valaisan monte à Berne, il revient toujours avec la Coupe ! Célébrons nos légumes nationaux ! Après tout, dans un canton voisin, associé à la pomme de terre, on en fait un excellent papet.