Tous les médias du monde l'ont présenté comme un scoop. L'armée israélienne a arraisonné samedi un bateau irlandais qui faisait route vers Gaza avec des vivres et du matériel humanitaire. Cela n'étonnera personne. Puisque l'État hébreux dicte sa loi sur toute cette partie de la Méditerranée. Ce qui est étonnant, c'est que l'intervention s'est faite sans violence. C'est le scoop. Aucun coup. Pas une goutte de sang. Il faut dire que le Rachel Corrie, à bord duquel voyageaient 15 personnes de nationalité irlandaise et malaisienne ne transportait aucun terroriste-barbu-islamiste-enragé admirateur de Ben Laden. Mais, au contraire, du beau monde. Un prix Nobel de la paix irlandais et un ancien responsable de l'ONU. Ceci explique sans doute cela.
Après le bain de sang de la première flotille attaquée par Tsahal (voir ici l'interview d'un chercheur zurichois présent sur le bateau), on ne peut que s'en réjouir.
 ce propos, on mentionnera tout de même le résultat de l'autopsie des victimes de l'attaque israélienne. Presque toutes ont été abattues de plusieurs balles tirées à bout portant. Dans le front. Dans la nuque. Dans la poitrine. Dans le dos. Ce qui ressemble assez peu à un acte de légitime défense. Mais davantage à une exécution, programmée ou non.
Espérons qu'une enquête internationale, indépendante des deux parties, fera toute la lumière sur ce sinistre épisode d'une guerre, hélas, sans fin.
Quelle folie a donc frappé Israël pour envoyer au tire-pipe une poignée de soldats inconscients sur une frégate occupée par plusieurs centaines de sympathisants palestiniens (parmi lesquels, sans doute, il devait se trouver quelques bonnes âmes humanitaires) ? Comment expliquer une telle bêtise ? Comment justifier un tel massacre ?
Alors que l'ex-humoriste Dieudonné refait des siennes, en attribuant à l'infâme Robert Faurisson, médiocre universitaire et fielleux négationniste, un Prix de l'insolence, devant un parterre bien garni de people de gauche comme de droite, l'État d'Israël en profite pour pillonner, une fois encore, la trop célèbre bande de Gaza. En toute impunité, comme toujours. Avec les bienveillance des États-Unis, le grand frère protecteur qui a tant besoin de l'argent du lobby juif, et dans l'indifférence quasi générale du monde entier. Il faut dire que le moment est particulièrement bien choisi: un peu partout, dans le monde, on fête Noël, la naissance du Messie, l'espoir d'une humanité enfin sortie de la sauvagerie primitive, l'amour du prochain, la fraternité, le don gratuit — toutes ces choses désuètes. Les gens (et que dire des journalistes?) ont l'esprit ailleurs. Il faut préparer la dinde. Les cadeaux ne sont pas tous emballés. Vite, encore un achat…