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culture - Page 3

  • La TSR peut faire mieux (bis)

    images-1.jpgEnfin, la TSR s'intéresse à la culture! Après des années de néant, notre télévision prend en compte son cahier des charges et nous propose une vraie émission culturelle. Avouez qu'il y a de quoi rêver…

    Cette fois-ci, c'est le journaliste Michel Zendali (ex-Hebdo, ex-Matin dimanche, ex-Liberté) qu'on envoie à la mine. Son émission s'appelle « Tard pour bar » et porte bien son titre. Elle se situe en fin de soirée (ah! la TSR est courageuse, mais pas intrépide…) et son décor est le bar d'un cinéma désaffecté de Lausanne. Le concept de l'émission? Une première partie constituée d'un débat, puis une longue interview d'un « acteur culturel », le tout ponctué d'interventions d'une DJ fébrile, d'un barman bavard et de quelques chroniqueurs, plus ou moins inspirés.

    Le résultat? Intéressant, mais comme toujours à améliorer…

    Le débat, tout d'abord, passionnant, animé, autour du beau projet de nouveau Musée des Beaux-Arts que la ville de Lausanne (décidément toujours en avance d'une idée) veut construire à Bellerive. Même si ce débat ne réunissait aucun artiste, mais seulement des politiques (!), même s'il était simplement calqué sur les débats routiniers d'Infrarouge, l'idée est bonne, et l'on se réjouit des prochaines discussions autour d'un sujet culturel. Intéresssant était aussi l'entretien, au zinc du bar, entre Zendali et son invité, le metteur en scène colombien Omar Porras, personnalité attachante et chaleureuse, qui défend si bien un théâtre vivant et inventif.

    Le reste? Anecdotique. Comme les interventions, brouillonnes, de la DJ chargée de relancer les débats (?) ou celles des chroniqueurs et -euses, crispées et crispantes. On passera rapidement sur le coup de fil, pour le moins laborieux, à Pierre Keller, chargé de chroniquer, pour la semaine prochaine, un « event » culturel, pour relever la performance, trop courte et mal présentée, du chanteur genevois Fauve qu'on aurait aimé mieux connaître.

    Au final, une émission encourageante, pour une fois, qui devrait faire la part belle, à l'avenir, aux personnalités culturelles de Suisse romande (jeudi dernier, nous n'avons eu droit qu'à une brochette de people). N'oublions pas, pourtant, que les « artistes », ici comme ailleurs, n'existent que par les œuvres qu'ils produisent et, mis à part la belle chanson de Fauve, ces œuvres étaient curieusement absentes de l'émission. Mais Michel Zendali va certainement redresser le cap…

    * Tard pour bar, tous les jeudis vers 22h30, sur la TSR. 

  • On ne prête qu'aux riches

    images.jpegIl m'arrive de fréquenter des écrivains ; certains, toujours les mêmes, bien introduits dans les sphères officielles, écument, à Berne ou à Zürich, les coquetèles et les mondanités ; d'autres, de loin les plus nombreux, essaient d'écrire des livres et, lorsqu'ils y parviennent, se lancent dans l'interminable course d'obstacles de la demande de subventions. Il faut rédiger des dossiers en 3, 4, voire 5 exemplaires, demander des devis, évaluer les ventes possibles, etc. Toutes ces démarches prennent généralement deux fois plus de temps que pour écrire un livre. Et, au final, l'auteur récolte, avec un peu de chance, 1000 à 2000 Frs d'aide à la publication. Il n'en verra bien sûr pas le moindre centime, puisque ce subside ira directement à son éditeur…
    Mais les temps vont changer, peut-être, depuis que Berne, après avoir gardé un silence farouche, a décidé de venir en aide à la principale banque de Suisse, pleurant misère et obligée, à son tour, de faire la manche, sinon le trottoir.
    Bonne nouvelle pour tous ceux qui ont de la peine à boucler leurs fins de mois ! Bonne nouvelle, aussi, pour tous les artistes quémandant, ici ou là, quelques centaines de francs pour survivre ou poursuivre un travail obstiné (et plus nécessaire que jamais) !
    Car enfin, si le Conseil fédéral trouve en une soirée quelques dizaines de millions, euh, pardon, de MILLIARDS pour aider une pauvre banque tombée soudain dans la misère, il trouvera sans problème quelques — soyons fous! — dizaines de millions non pas pour faire œuvre philanthropique, mais pour aider, stimuler, encourager la création artistique, qui constitue la vraie richesse de ce pays! Oui, soyons fous, rêvons à ce que serait un pays — la Suisse, par exemple — si le centième, voire le millième de l'argent gaspillé par les banques (UBS en tête) dans la débâcle américaine avait été investi à bon escient dans la création !
    C'est-à-dire dans le présent et l'avenir.