Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture

  • Servette : une honte bien genevoise !

    genève,servette,faillite,longchamp,kanaan,culture,sport,footballAlea jacta est : Servette est rélégué en 1ère ligue, avant, peut-être, de descendre encore plus bas, si les factures en cours ne sont pas épongées (et qui les épongerait ?). Ce n'est pas un scoop, hélas, car la nouvelle était connue de tous depuis des mois. Et personne, ici comme ailleurs, n'a levé le petit doigt pour inverser le cours des choses…

    Comment en est-on arrivé là ? La gestion mystérieuse de Hugh Quennec a bien sûr sa part de responsabilité. Naïveté ? Mégalomanie ? Méconnaissance du milieu du football (demandez à Michel Platini ou à Sepp Blatter, ils en connaissent un bout sur la question) ? Il y a de tout cela…

    Mais il ne faut pas oublier la responsabilité du milieu économique et politique. Les Genevois se méfient toujours des étrangers. Or Quennec est canadien. Cela explique bien des choses, et bien des résistances à faire confiance à un homme qui n'est pas du terroir. Les grosses fortunes du canton préfèrent placer leurs sous ailleurs…

    Quant aux politiques, ils ont montré une fois de plus leur couardise. Les plus petits, au Conseil d'État, ont exhibé leur arrogance (c'est leur marque de fabrique). Les autres, tous partis politiques confondus, ont montré leur indifférence, sinon leur impuissance. Il est bien plus utile, pour son image, d'aller couper un ruban ici, ou déposer une couronne de fleurs par là…

    Au bal des couards, Genève mène la danse. Après la farce de la traversée de la rade (pont, tunnel ou téléphérique photovoltaïque ?), du Stade de la Praille (à louer), du futur MAH (dans vingt ans, peut-être, avec un nouveau projet de Jean Novel), de la Nouvelle Comédie (qui la dirigera, et avec quels fonds ?), de l'extension souterraine de la gare Cornavin (2 milliards ? 3 milliards ? 5 milliards ?), Genève n'est jamais à cours de genevoiseries.

    On peut faire confiance à celles et ceux qui nous gouvernent : à défaut de courage, ils ont de l'imagination.

  • New York, aller-retour.

    420465_10150666724248346_741223345_9113852_842542776_n.jpgJe viens de passer une semaine à New York dans le cadre d’une délégation genevoise (à laquelle s’est joint, pour quelques jours, the former President of the Swiss Confederation, Pascal Couchepin) venue défendre, en Amérique, les « idées globales nées à Genève ». Sous ce titre ronflant, on range aussi bien les idées de Jean-Jacques Rousseau, dont on fête cette année le 300ème anniversaire de la naissance, que Henry Dunant ou Jean Piaget. Faisaient partie de cette délégation, outre votre serviteur, des personnalités aussi diverses que l’écrivain Michel Butor (sur la photo avec sa fille Agnès, son petit-fils Salomon et Olivier Delhoume), l’ancien patron de la TV Guillaume Chenevière (auteur d’un excellent livre sur Rousseau*), la journaliste Thérèse Obrecht, le blogueur Stéphane Koch ou encore le pianiste de jazz Marc Perrenoud.

    Pendant une semaine, nous avons multiplié les rencontres et les débats (les Américains adorent débattre de tout), les concerts, les spectacles, en défendant, le mieux possible, ces « idées globales nées à Genève ».

    Et qu’avons-nous constaté ? Que ces idées, nées au XVIIIè, XIXè ou XXè siècle, à Genève et ailleurs, sont toujours d’une actualité brûlante.

    Un débat, particulièrement intéressant, était intitulé « Occupy Rousseau ». Il mettait en présence, en anglais, des lecteurs de Rousseau (au rang desquels Pascal Couchepin a fait très bonne figure), des sénateurs américains et des représentants du mouvement « Occupy Wall Street » (dont l’équivalent, en Europe, serait le mouvement des Indignés). Étonnant de voir à quel point les fusées lancées par Rousseau (sur la démocratie, le contrat social, l’inégalité) éclairent encore aujourd’hui notre monde. Chacun s’y réfère. Chacun en discute âprement. Ces idées sont vivantes, aux États-Unis comme partout dans le monde.

    images.jpegUn autre débat, passionnant, a tourné autour de l’éducation. Les idées défendues par Rousseau dans son Émile (1762) sont-elles toujours d’actualité ? Et celles de Pestalozzi ? Et de Jean Piaget ? N’est-il pas dangereux, comme Jean-Jacques l’a prôné, de placer l’enfant (ou l’élève) au centre de l’école ? On constate, aujourd’hui, que les idées de Rousseau sont entrées dans les mœurs. En Europe comme en Amérique. Et qu’elles sont devenues, en matière d’instruction, la pensée dominante. Le Citoyen de Genève en serait le premier surpris !

    Certes, nous vivons dans un petit pays qui a tendance à se replier sur lui-même. Un pays qui, depuis quelques années, a mal à son image. Pourtant, les idées nées dans ce pays sont universelles. Elles traversent les frontières et les époques : Rousseau, mais aussi Jung, Frisch, Le Corbusier, Cendrars et cent autres. C’est la vraie carte de visite de la Suisse. Non l’argent sale des banques. Ni les montres ou le chocolat. Ni même les coucous. Mais la richesse culturelle incroyable de ses quatre langues, de ses vingt-six cantons, de son histoire. Certains, à New York ou ailleurs, jugent même cette histoire exemplaire.

  • Les grenouilles de la RTS

    images-2.jpegIl y a toujours quelque chose qui se passe à la RTS (anciennement TSR). Quand on ne supprime pas les rares séries originales qui marchent (par exemple Photo sévices, de et avec l'excellent Laurent Deshusses), ce sont les animateurs-vedettes qui jettent l'éponge. Comme Michel Zendali, fatigué d'animer Tard pour Bar, la seule émission culturelle de la RTS. Aimant le débat et la controverse, Zendali avit imaginé une sorte d'Infrarouge culturel, un talk-show plus proche d'Ardisson que de Ruquier. En quoi, sans doute, il a eu tort, vu l'échec relatif de son émission.

    L'Hebdo de cette semaine, sous la plume de Melinda Marchese (voit ici), nous apprend que la grogne monte à la RTS. Non pas parce que Zendali s'en va, mais parce que la direction de la chaîne a décidé de confier à une entreprise extérieure le mandat de produire une autre émission culturelle. Cette entreprise, c'est Point Prod, dirigée par l'ex-de la TSR David Rihs. Et l'animatrice pressentie pour remplacer Zendali n'est autre qu'Iris Jimenez, encore une ex de la TSR.

    Confier une émission culturelle à une boîte privée, est-ce vraiment un scandale ?

    « Oui ! crient en chœur les employés de la RTS. Pourquoi confier à d'autres ce que nous pourrions très bien produire nous-mêmes ? »

    L'article de L'Hebdo nous apprend, incidemment, que la rédaction culturelle de la RTS compte pas moins de… 60 collaborateurs !

    Je n'en crois pas mes yeux.

    60 personnes travaillant jour et nuit, d'arrache-pied, à l'édification des masses laborieuses et incultes de Suisse romande… ? Qui l'eût cru ?

    Moi qui pensais naïvement — vu l'indigence de l'offre en la matière de notre télévision — que seul Zendali œuvrait pour la culture! Que font alors les 59 autres collaborateurs, grassement rémunérés par l'argent de la concession ? Sont-ils à ce point inutiles, ou incompétents, qu'on aille chercher ailleurs, dans une maison concurrente et privée, une solution pour remplacer l'inoubliable Tard pour Bar ? Et qu'en pensent, alors, les collaborateurs de la radio (RSR), sensés faire partie intégrante de la nouvelle synergie de la RTS ? Comptent-ils pour beurre ?

    Avant le printemps, on entend déjà le chant des grenouilles sur nos ondes.