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livres en fête - Page 85

  • Un mécène au salon

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      « Le roman qui fait jazzer Genève. » Le Matin dimanche
     « Jean-Michel Olivier brosse un superbe portrait de mécène, aventurier, généreux et canaille, sur fond de fresque genevoise où se bousculent affairistes, artistes, journalistes et politiciens. » 24 Heures.
    « Un livre magnifique. » Le Nouvelliste
    « Genève déflorée. » GHI
    « Le meilleur livre suisse de ces dix dernières années. » Freddy Buache
     « Un roman qui est à Genève ce que Les Mystères de Paris sont à la ville-lumière. » Blog d'Alain Bagnoud
    « On salive à l'idée de se plonger dans cette Genève fantasmée. » La Tribune de Genève.
    « Il y a du roman picaresque dans La Vie mécène. » Le Passe-Muraille 
    « Jamais on n'a écrit un bouquin de cette veine en Suisse romande. » Germain Clavien.
    « Un chef-d'œuvre d'humour et d'émotion. »  Paris-Match
     

    Venez retrouver Jean-Michel Olivier au Salon du Livre de Genève

    au stand de l'Âge d'Homme (D 10)

     vendredi de 16h à 21h et samedi de 14h à 19h. 

    L'apéro est gratuit! 

  • Une enfance sous les flammes

    793049963.jpgL’univers de Yasmine Char, née au Liban et vivant aujourd’hui à Lausanne, est aux antipodes de celui de Catherine Lovey (voir Cinq vivants pour un seul mort). Autant le monde de Lovey est fait de silence, de glace, de solitude, autant celui de Yasmine Char est rempli de bruit et de fureur, grouille de personnages hauts en couleur, frémit de passion et de larmes. Dans La Main de Dieu*, un roman aux accents très autobiographiques, Yasmine Char raconte un rite de passage. Son héroïne a quinze ans. Elle vit dans un pays en guerre, seule, avec son père malade, qu’elle aime d’un amour « pur comme un diamant ». Bientôt, elle va rencontrer une autre sorte d’amour, charnel et clandestin, avec un étranger mystérieux, qui s’avérera être un franc-tireur.
    L’intrigue de La Main de Dieu vous rappellera sans doute un autre livre, prix Goncourt 1984 : L’Amant  de Marguerite Duras !  Yasmine Char aime à s’inscrire dans cette filiation : de nombreuses phrases de son livre semblent calquées, tant au niveau du style que du contenu, sur certains passages de L’Amant. Ce qui agace au début le lecteur. Car Yasmine Char n’a pas besoin de ce genre de pastiche. Ce qu’elle a à raconter est si fort, si central, qu’elle doit se dégager de toute manière de parodie. En effet, la grande qualité de son livre tient aux portraits qu’elle trace de ses parents, du père malade et faible, de la mère française qui abandonne son foyer, du pays mis à feu et à sang par les milices religieuses ou les raids incessants de l’armée israélienne. Il y a là des pages magnifiques sur le Liban déchiré, le conflit des générations, le rôle si équivoque des étrangers. Yasmine Char a beaucoup à dire sur cette blessure, qui est la sienne, et elle le dit très bien. Comme elle dit très bien l’émerveillement amoureux, la jouissance, la douleur d’être quittée ou trahie. L’originalité du roman tient peut-être à ce lien très troublant entre l’amour et la trahison. Vivant un amour clandestin, l’héroïne de Yasmine Char est condamnée au silence et à la transgression. Elle ne peut avouer son amour à personne. Elle doit le vivre dans le silence et la honte. Pour le vivre complètement, elle doit trahir les siens. Et finalement, bien sûr, c’est elle qui sera trahie par son amant.
    Yasmine Char, La Main de Dieu, roman, Gallimard, 2007. 

  • Cinq vivants pour un seul mort

     
    460258366.gif Née en 1967 en Valais, Catherine Lovey passe très tôt sa vie à lire et à écrire.  Mais c’est un second choix ; elle voulait un piano et à la place elle reçoit une  machine à écrire, orange et noire. Journaliste à La Tribune de Genève, puis à L’Hebdo, elle écrira alors dans de la rubrique économique, puis entreprend un postgrade en criminologie. Enfin, elle se décide à sortir de son armoire un manuscrit intitulé L’Homme interdit. Le texte est publié aux éditions Zoé en 2005 et rencontre beaucoup d’intérêt.
    Avec Cinq vivants pour un seul mort*, son deuxième roman, Catherine Lovay n’a peur de rien. Une intrigue minimale, une construction déroutante, un récit qui avance à son rythme, tantôt par ellipses, tantôt à très petits pas. Le livre commence comme une enquête policière : Markus Festinovitch, le meilleur ami de Jean, le narrateur, vient de se suicider, alors qu’il visitait un nouvel appartement en compagnie de sa maîtresse. Pour Jean, cette mort est une énigme qu’il va essayer d’élucider. Commence une enquête délicate. Mais, très vite, le centre d’intérêt du livre se déplace. L’enquête que mène le narrateur sur son ami tourne à l’introspection ou l’autoanalyse. Une introspection qui, d’ailleurs, le mènera aux confins de la folie. Après avoir découvert que son meilleur ami vivait sous un faux nom, et qu’au fond Jean ne savait rien de lui, le narrateur décide de partir en Finlande, sur les traces de son ami défunt. La seconde partie du livre, partie de transition, met en scène la rencontre entre le narrateur et Aïda, femme de chambre dans l’hôtel où il réside. Quelque chose se noue entre les deux personnages, qu’on aimerait peut-être voir se développer ou se dénouer. Mais Jean, oubliant Aïda, repart pour le Nord du pays où il va rejoindre le frère de son ami suicidé, Peter, qui vit seul avec sa petite fille. Une étrange rencontre, qui se noue autour d’un accident, transformera la vie de Jean dans son nouveau pays.
    Comme on le voit, Catherine Lovey, dans ce roman qui ressemble à un polar, mais qui n’en est pas un, aime à brouiller les pistes. Son écriture est déroutante, tantôt vive et alerte, tantôt jouant sur les longueurs (l’ouverture du roman est un peu langoureuse !). Catherine Lovey a du style, une logique rigoureuse, une manière tout à fait originale de construire son récit. On avait salué ces qualités pour L’Homme interdit. Peut-être a-t-elle besoin, pour déployer tous ses talents, d’un sujet plus costaud : ici, le suicide de Markus Festinovitch n’est qu’un prétexte à la dérive identitaire de son meilleur ami, qui est le vrai sujet du livre. On saura peu de choses sur Markus (qui s’appelle en réalité Peterssen-Mink), presque rien sur Aïda, et quelques rudiments sur Peter. Catherine Lovey aime à jouer sur l’attente du lecteur et ses déceptions. Elle maîtrise, en cela, les ficelles du roman et démontre, une fois encore, un vrai talent d’écrivain.
    Catherine Lovey, Cinq vivants pour un seul mort, éditions Zoé, 2008.