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livres en fête - Page 68

  • Chronique des treize lunes de Raphaël Aubert

    images.jpeg Pourquoi et pour qui écrit-on son journal intime? Et pourquoi le publier ?

    On a beaucoup glosé sur le journal intime et les diaristes (celles et ceux qui le pratiquent). Pur souci narcissique ? Témoignage d'une autre vie et d'un autre visage que ceux que la société nous oblige à montrer habituellement ? Règlement de comptes avec le monde et avec soi ? Il y a sans doute un peu de tout cela dans toute entreprise d'écriture « intime ». Mais la journal est avant tout, me semble-t-il, une tentative, parfois désespérée, quand la vie nous met à rude épreuve ou que l'identité menace de disparaître, de garder un contact, essentiel, avec soi.

    C'est exactement ce que l'on constate dans l'important journal intime publié par l'écrivain et journaliste Raphaël Aubert sous le titre de Chronique des treize lunes*. Loin d'être une sorte de glorification de soi ou de récit complaisant, ce livre, au contraire, relate une mort et une résurrection. Le plus fort, c'est que l'auteur ignore cela en décidant de tenir son journal en ce début d'année 2008, une année qui s'avérera décisive. Chaque jour commence, classiquement, par une notation météorologique : la nature est toujours présente, elle donne le ton, la couleur et la température de chaque journée. Puis Aubert nous parle de ses lectures, de ses voyages, des événements importants qui se passent  dans le monde (en particulier, on suit pas à pas l'élection du président Obama). C'est le côté « journalistique » de ce journal. Acumulant les traces et les questions, on sent que l'auteur ne se contente pas d'être le chroniqueur du monde. Mais il est en quête de sens. Le sens des événements qui l'entourent, d'abord. Mais aussi le sens de sa propre vie, prise dans les tourbillons de l'Histoire.

    C'est alors que les signes inquiétants concernant sa santé se multiplient. Fièvre, malaises, crises épileptiques. L'auteur est pris dans la tourmente d'un mal inconnu qui l'amène aux confins de la mort. Il souffre et s'interroge. Son journal lui tient lieu, alors, de bouée de sauvetage. Il s'y accroche pour traverser les remous qui l'entraînent vers le fond. On dirait que chaque page est gagnée sur l'angoisse de la mort. Voilà peut-être le sens, ignoré par l'auteur quand il commence à écrire, de son « journal intime ». Et Raphaël Aubert s'y livre avec sincérité, candeur parfois, lucidité toujours.

    La tourmente passée, la vie reprend, malgré les fatigues, l'angoisse toujours présente d'une résurgence de la maladie (une encéphalite). On assiste, jour après jour, à la résurrection de Lazare. Une lente et patiente reconstruction, plutôt, qui passe par les promenades avec son amie, les nombreuses lectures, les projets de romans (il est en train d'écrire La Terrasse des éléphants**). L'écriture journalière tient la mort à distance, c'est sa grande force,  et stimule le désir de vivre. Ce sont les plus belles pages de ce journal dont on sent, à chaque page, l'enjeu essentiel.

    Les lecteurs paresseux ou malhonnêtes n'y verront, bien sûr, que du feu : un étalage de petits tracas narcissiques. Des notations banales et sans importance. Mais l'enjeu du livre est tout autre. Il s'agit de survivre et de donner un sens à ce qui vous arrive. Et cela serait impossible sans le secours de ce journal qui s'écrit dans les marges de la vie, ses zones d'ombre et de secret, et nous aide à comprendre l'énigme de notre existence.

    * Raphaël Aubert, Chronique des treize lunes, Journal, éditions de l'Aire, 2009.

    ** Du même auteur : La Terrasse des Eléphants, roman, éditions de l'Aire, 2009.

  • Best of 2009

    images.jpeg Prêtons-nous, comme notre Temps régional, au petit jeu des meilleurs livres de l'année. En toute subjectivité et injustice, bien sûr, puisque, contrairement à certains critiques littéraires, nous ne parlerons que des livres que nous avons vraiment lus !

    1. Championne toutes catégories : l'écrivain américain Joyce Carol Oates, qui étouffe tous ses concurrents directs par son extraordinaire fécondité et — disons-le — son génie littéraire. On pourrait citer plusieurs titres de cette géniale femme de lettres, puisqu'elle publie deux, voire trois livres par année ! Contentons-nous de citer le recueil de nouvelles, Vous ne me connaissez pas, et son Journal (1973-82), les deux parus en Livre de Poche.

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  • Rencontre au Rameau d'Or

    DownloadedFile-1.jpeg Ne manquez pas la rencontre amicale, suivie d'une verrée, à la Librairie Le Rameau d’Or, mercredi 16 décembre 2009 dès 16 h 00, avec les auteurs de l'Âge d'Homme qui ont publié un livre cette année :

    * Jean-Marie Adatte • Antonio Albanese * Rafik Ben Salah • François Berger • Freddy Buache * André Corboz • Julien Dunilac • Christophe Gallaz * Virgile Elias Gehrig • Philippe Grosos *Serge Heughebaert • Hervé Krief • Jean-Louis Kuffer* Georges Ottino • Philippe Paulino • Barbara Polla (à gauche sur la photo)
    François Rothen • Jil Silberstein • Marielle Stamm
    Anne-Marie Steullet-Lambert • Sylvoisal * Giordano Tironi • Raymond Tschumi

    Librairie Le Rameau d'Or
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