Le Projet Parrains&Poulains du Salon du livre et de la
presse de Genève répond à deux missions: mettre en
lumière des écrivains romands en début de carrière dont nous estimons qu’ils ont un bel avenir devant eux d’une part, encourager, d’autre part, la transmission entre écrivains.
L’écrivain est solitaire, par essence. Or, lorsqu’on a choisi de faire de l’écriture une activité essentielle de sa vie d’homme ou de femme, de nombreuses questions se posent: comment concilier vie familiale, vie professionnelle et vie d’artiste? Comment gagner sa vie avec l’écriture? Comment faire face à l’angoisse de la page blanche? Comment être lu? Qui mieux que des écrivains expérimentés, ayant trouvé leurs propres réponses à ces questions, pouvaient faire écho aux
interrogations profondes de jeunes gens faisant ce pari fou de l’écriture, et parfois démunis devant les difficultés du métier d’écrivain?Cinq auteurs confirmés, Anne Cuneo, Jean-Louis Kuffer, Jean-Michel Olivier, Amélie Plume et Daniel de Roulet ont accepté de parrainer respectivement Quentin Mouton, Max Lobe, Isabelle Aeschlimann, Anne-Frédérique Rochat et Aude Seigne. Autant de personnalités riches, diverses et fortes qui se sont rencontrées à plusieurs reprises entre janvier et mai 2013, et ont généreusement rédigé pour cette présente publication un texte inédit sur le thème de «Le métier d’écrivain» pour les Parrains et, pour les Poulains, le récit d’une de leur rencontre. Je les remercie pour l’énergie, l’empathie, la curiosité et l’inspiration dont ils ont fait preuve en se prêtant au jeu. Acteur à part entière de la scène culturelle suisse, le Salon du livre et de la presse de Genève est heureux de pouvoir ainsi contribuer à la création littéraire de notre pays.
Isabelle Falconnier
Présidente du Salon du livre et de la presse de Genève
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Le projet Parrains-Poulains
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Un Été de trop
« Le monde va mal, mais je vais bien ! » aimait à lancer un éditeur serbe qui nous manque beaucoup. On pourrait dire la même chose de la littérature romande d’aujourd’hui. Sans doute n’est-ce pas sans relation : les écrivains se nourrissent des angoisses et des peines de l’époque. Ils la passent au scanner. Ils en donnent la radiographie la plus précise qui soit dans leurs livres.
L’année dernière, l’écrivain genevois Joël Dicker (27 ans) est devenu, grâce à La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, un phénomène sociologique. En Suisse, bien sûr, mais aussi dans le monde entier, où il a vendu plus de livres que Ramuz, Chappaz, Chessex et Bouvier réunis ! Mais il n’est pas le seul. Une foule de jeunes talents se pressent au portillon.
Le Valais en dénombre plusieurs : Marie-Christine Buffat, à la plume drôle et acide, Bastien Fournier (32 ans), romancier et écrivain de théâtre, Alain Bagnoud…
Isabelle Falconnier, directrice du Salon du Livre de Genève, a eu l’excellente idée de réunir cinq jeunes écrivains de Suisse romande et cinq écrivains confirmés, les seconds ayant pour mission de « parrainer » les jeunes pousses. Avec Anne Cunéo, Jean-Louis Kuffer, Daniel de Roulet et Amélie Plume, j’ai eu la chance de participer à cette passionnante expérience. Rencontres, discussions, correspondance : ce « parrainage » m’aura permis de mieux connaître une jeune écrivaine d’origine jurassienne, Isabelle Æschlimann-Pétignat (33 ans), dont le premier roman, Un Été de trop**, est un livre tout à fait épatant.
Nourri d’expériences personnelles, ce roman vif et intense entraîne le lecteur de la Suisse à Berlin où deux expatriés, Émilie et Markus, qui se sont connus bien des années auparavant, vont finir par se retrouver. L’une a quitté sa vie trop bien rangée et l’autre, qui a gagné un concours d’architecture, a laissé femme et enfants derrière lui. Cet exil, tout d’abord douloureux, a le parfum d’une liberté nouvelle. En découvrant Berlin, son énergie, sa joie de vivre, Markus et Émilie vont se réinventer au gré des promenades, des soirées arrosées, des jeux de séduction qui remettront en cause leurs certitudes les plus solides. Le roman, mené sur un rythme alerte, se lit comme un jeu de pistes excitant et surprenant. Isabelle Æschlimann-Pétignat brosse une série de personnages ardents et hauts en couleur, dont la belle Francesca, moderne femme couguar, qui va entraîner le livre vers une fin inattendue. Roman de l’empreinte amoureuse, Un Été de trop a un parfum de nostalgie : l’homme et la femme cherchant à retrouver, dans le présent, la fraîcheur des premiers gestes, la puissance d’un regard oublié et la fougue du baiser échangé autrefois.
Un Été de trop est le premier roman d’Isabelle Æschlimann-Pétignat. Nul doute que d’autres suivront, qui surprendront à leur tour les lecteurs par leur verve et leur imagination. C’est tout le mal qu’un « parrain » peut souhaiter à sa filleule littéraire.
* Joël Dicker, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, de Fallois-l’Âge d’Homme, 2012.
** Isabelle Æschlimann-Pétignat, Un Été de trop, édition Plaisir de Lire, 2012.
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Rencontre avec Mélanie Chappuis
Ne manquez pas la rencontre avec Mélanie Chappuis, qui viendra présenter son dernier livre, Maculée conception*, à la librairie du Rameau d'Or, boulevard Georges-Favon, jeudi 28 février, à partir de 18h.
À travers le destin de Maryam
(alias Marie, vierge et mère du Christ), Mélanie Chappuis parle de toutes les mères, et de tous les enfants. Sujet ambitieux, et pari tenu, pour un roman, tendu comme une corde, qui emmène le lecteur de Galilée en Egypte, et raconte l'histoire d'une double dépossession.
Nous en reparlerons.
* Mélanie Chappuis, Maculée conception, roman, édition Luce Wilkin, 2013.
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