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all that jazz - Page 71

  • Le cirque politique

    Gros_Banquier.gifDécidément, la Suisse a de la peine à sortir du système archaïque de la concordance — baptisée un peu trop rapidement « formule magique » — qui consiste en une série d'arrangements, de compromis et de manœuvres diverses. Ce système, on en a la preuve aujourd'hui, est obsolète et ne satisfait plus personne. Même les partis, qui s'étaient assurés une représentation régulière (et quasi absolutiste) au Conseil Fédéral, n'y trouvent plus leur compte. Quant au peuple, éternel dindon de la farce, il regarde, il attend, il assiste à cette mascarade en étant de moins en moins dupe.

    Tenez, il suffit de regarder ce que les partis (et leurs porte-voix : les média) essaient de nous vendre  depuis le début de l'été pour remplacer Pascal Couchepin. Un opossum neuchâtelois, aussi passionnant qu'un match de tennis féminin, qui semble toujours attendre que commence la campagne d'élection. Un grand blond peroxydé, qui a des idées (simples) sur tout, sauf sur le département fédéral qu'il serait susceptible de reprendre (mais il aime la culture, heureusement, puisqu'il a participé à plusieurs pièces de théâtre amateur, pièces qu'il a subventionnées lui-même : espérons, s'il est élu, qu'il payera de sa poche les futurs chefs-d'œuvre  du cinéma suisse!). Enfin, une belette singinoise, ni blanche ni noire, ni romande ni alémanique, ni à gauche ni à droite, ni gentille ni méchante, bien au contraire…

    Ainsi posé, le choix qui se présente aux pauvres députés fédéraux relève de l'impossible…

    N'y a-t-il vraiment aucun-e candidat-e* de valeur au sein du PLR ? La Suisse est-elle un si petit pays qu'on ne trouve nulle part une personnalité digne d'être élue ? Ou est-ce la faute du système qui exclut, a priori, toute personnalité qui sort un tant soit peu des rangs ?

    Bien sûr, il reste toujours la possibilité d'élire au outsider (Dick Marty, par exemple, que certains plébiscitent). Mais alors à quoi tout ce foin ?

    Les élections au Conseil Fédéral correspondent toujours, à Genève, avec la venue du Cirque Knie. Ce n'est pas une coïncidence. Cette année le spectacle est excellent. Il a beaucoup plu à ma fille. Les clowns en particulier qui ont provoqué cette remarque : « Regarde Papa, on dirait les gens qui parlent à la télé. Mais ceux-ci sont plus drôles ! »

    * Comme Blondesen, j'essaie de m'adapter au langage épicène.

  • Le choc des cultures

    images.jpeg L'affaire Kadhafi, me semble-t-il, est révélatrice de ce que d'aucuns appellent « le choc des civilisations » — c'est-à-dire des cultures, des rites et des coutumes.

    Acte premier. Le fils d'un despote étranger maltraite ses domestiques dans un grand hôtel genevois. La police intervient, comme Zorro, menote l'énergumène, l'arrête, lui fait passer deux jours dans un cachot infâmant. Pourquoi? Parce qu'il contrevient aux lois suisses. Aurait-il agi de la même manière à Tripoli, personne ne l'aurait inquiété. Non pas que tous les Libyens maltraitent leurs domestiques (quand ils en ont), mais, en Libye il ne viendrait à l'idée de personne d'arrêter le fils du dictateur local pour d'aussi futiles raisons. Première erreur.

    Acte deuxième. Le despote, dont le fils a été humilié, se venge en faisant disparaître le frère de l'un des domestiques, puis en arrêtant deux ressortissant suisses qui n'ont bien sûr rien à voir avec l'affaire. Cette prise d'otages, bien dans l'esprit teroriste, ne soulève que peu d'émotion. Tout le monde, en Suisse et ailleurs, est persuadé que tôt ou tard les otages (qui, pour les Libyens, n'en sont pas) seront libérés. Nouvelle erreur, bien sûr, à mettre sur le compte du fameux choc des cultures.

    Acte troisième. Pendant plus d'une année, la diplomatie suisse multiplie les contacts, sa cheftaine se rend à Tripoli, discute avec des sous-fifres. On lui fait maintes et maintes promesses. On est même à « deux millimètres » d'une solution. Nouvelle erreur : on ne discute pas avec quelqu'un qui s'est senti humilié et qui n'a qu'un désir : humilier l'autre à son tour. Cela, madame Calmy-Rey ne l'a visiblement pas compris, persistant à croire à une illusoire négociation.

    Acte quatrième. Prenant son courage à deux mains, fâché par l'inefficacité de sa diplomatie, le Président de la Confédération décide de se rendre à Tripoli. Il va même jusqu'à s'excuser publiquement des exploits de la police genevoise. Ce qui a dû lui coûter beaucoup. On lui fait, une fois encore, maintes promesses, qui ne seront jamais tenues. Parce la parole d'un terroriste humilié n'a aucune valeur. Le petit Président s'en revient. À son retour, on le couvre d'insultes et de quolibets. Il garde la tête haute. Cet homme qui a frôlé la mort en a vu d'autres.

    Acte cinquième. L'affaire n'a pas avancé d'un pouce. On est toujours à deux millimètres d'une solution. Tout le monde, en Suisse, met son grain de sel. Les partis pérorent, comme à leur habitude. Les beaux-parleurs des hauts parleurs (Me Poncet, Jean Ziegler, etc) en profitent pour se faire valoir. C'est le grand cirque médiatique. Là encore, le choc des civilisations. D'un côté, les palabres sans fin et de l'autre la Loi du Talion. Deux points de vue inconciliables. Le despote éclairé demande même à l'ONU le démantèlement de la Suisse. Preuve que toutes les manœuvres diplomatiques n'ont servi à rien. Une fois de plus, il se ridiculise aux yeux du monde. Mais un despote se fout du monde. Il se songe qu'à tyraniser son peuple, et, une fois de plus, à appliquer la fameuse Loi du Talion.

    Tout cela ne ressemble-t-il pas à un « choc des civilisations » ?

     

  • Parole de bédouin

    Un bon sketch vaut mieux qu'un long discours, parole de bédouin !