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  • Servette sauvé!

    Comme il a été rétrogradé sur le tapis vert, grâce aux bons soins du fanfaron Marc Roger, Servette sauve sa place en Challenge League sur le tapis vert! Il y a tout de même une justice!

    Pour fêter le retour des beaux jours, voici la belle (et double finale) de la Coupe de Suisse 1979, l'année où Servette a remporté quatre titres (Champion suisse, Coupe de Suisse, Coupe des Alpes et Coupe de la Ligue : personne n'a fait mieux !). Equipe de rêve composée de Engel, Barberis, Schnyder, Pfister, Weber, Hamberg, Andrey, Trinchero, etc.

    Nous y étions!

  • Cannes, mode d'emploi

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    Vous faites du cinéma ? Et vous voulez gagner un Prix au Festival de Cannes ? Rien de plus facile. La recette tient en deux mots : du sang et des larmes. Mais attention, pas des larmes de joie et de compassion. Non ! On est en 2009 ! Mais des larmes de souffrance et de cruauté, versées sous la torture. Et de l'hémoglobine, s'il vous plaît, par tonneaux, par torrents ! Pas d'éraflures ou de blessures légères. Non. Mais des mutilations, des excisions, des décapitations, des émasculations, des viols, des artères sectionnées (Nuits d'ivresse printannière, de Lou Ye), des festins vampiriques (Thirst, du Coréen Park Chan-Wook, des massacres à la machette (Kinatay, du Philippin Brillante Mendoza), des sévices sadiques ou pédophiles (ou les deux) dans le dernier Michael Haneke, Palme d'Or 2009, Le Ruban blanc

    Sexe et violence, le cocktail n'est certes pas nouveau. Mais, mondialisation oblige, il semble contaminer aujourd'hui presque tous les cinéastes. Parmi lesquels des vieux renards, comme très superficiel Lars van Triers ou le bluffeur Quentin Tarantino, excellent show-man, mais cinéaste de seconde zone. La violence est partout. Mais d'abord, comme le suggère l'excellent Thierry Jobin (voir ici)  dans la famille. « Même hors compétition, de Mother (du Sud-Coréen Bong Joon-ho) au Le Père de mes enfants (de la Française Mia Hansen-Love), les parents auront été, avec la violence et le sexe, les figures récurrentes de cette édition 2009. Vengeurs (chez Johnnie To), indignes (chez Andrea Arnold), sévères (chez Michael Haneke), pédophiles (chez Haneke encore), absents (chez Marco Bellocchio), dépassés (chez Ang Lee) et souvent responsables d’accidents traumatisants (chez Gaspar Noé ou Marina de Van), ils sont aussi des empêcheurs d’aimer en rond (chez Jane Campion), de vivre en rond ou de mourir en rond. Ils sont le noyau du mal, du mensonge, de la violence. »

    Le cinéma, miroir d'une société régie (ou menacée) par la violence ? Ou, plus trivialement, exploitation d'un phénomène (la violence) qui attire les foules et, par conséquent, rapporte gros ?

    Comme toujours, le cinéma, art populaire par excellence, est déchiré entre expression subjective et pure merchandisation d'un produit au contenu insignifiant, mais qui doit faire du chiffre.

    En cela, le Festival de Cannes est instructif : il cherche à concilier ces deux tendances — de fait inconciliables — : le film d'auteur et le blockbuster. Les spectateurs, avertis des flots d'hémoglobine qui les attendent, jugeront bientôt par eux-mêmes du résultat…

     

     

  • Dans la brume électrique



    images.jpegAlors que tant de films dispensables encombrent les écrans romands, il ne faut rater à aucun prix le dernier film de Bertrand Tavernier, In the Electric Mist : un vrai régal.

    Adapté d'un roman de James Lee Burke (paru aux éditions Rivage sous le titre Dans la brume électrique avec les morts confédérés) le film de Tavernier est à la fois un fantastique polar et un portrait de policier usé, navigant entre ses rêves et une réalité coriace, qui ne lui laisse aucun répit. Il suffit d'ajouter que ce policier a les traits de Tommy Lee Jones, acteur magnifique de prestance et de générosité, pour que le bonheur du spectateur soit complet. Comme si cela ne suffisait pas, Tommy Lee Jones n'est pas seul dans ce film admirable. Mais il est entouré de l'imposant (et inquiétant) John Goodman, qui délaisse un instant les films des frères Coen, de la lumineuse et sensuelle Mary Steenburgen (Bootsie, l'épouse du policier), de Kelly MacDonald qui joue les starlettes fragiles et de Peter Sarsgaard (le réalisateur hollywoodien et alcoolique).

    Mais on l'aura compris : le film de Tavernier n'est pas qu'un polar de plus. Il montre la Louisiane (ah les sublimes bayous!) d'après l'ouragan Katrina : un Etat dévasté, déserté, oublié par la clique bushienne au pouvoir, et livrée, sans vergogne, à tous les trafics d'argent, de drogue ou d'influence. Au polar se superposent bien vite une fantastique étude de mœurs, une fable morale et politique, et une méditation sur la vie et la mort (tout le film est littéralement hanté par des fantômes de la Guerre de Sécession et des prisonniers noirs exécutés dans les bayous).

    Comme on peut l'imaginer, le film a eu bien des difficultés à voir le jour. Par exemple, les dialogues sont truffés de jeux de mots (souvent grivois) aux accents si américains qu’il a fallu ajouter des sous-titres en anglais ! La mise en scène de Tavernier, qui prend son temps pour explorer chaque scène, interroger chaque personnage, a été rudement contestée. Trop frenchy ! Heureusement, grâce au soutien indéfectible de Tommy Lee Jones, le film a pu se faire, envers et contre Hollywood. Et c'est tant mieux. Un dernier mot sur la musique du film qui fait la part belle aux blues cajuns de Clifton Chenier et à Buddy Guy qui joue lui-même un ancien prisonnier dans le film.

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