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  • Les visages du Salon du Livre

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    images.jpeg Avec près de 105'000 visiteurs, la Salon du Livre de Genève a fait mieux que l'année passée, et moins bien, sans doute, que l'année prochaine. On dirait que le livre ne connaît pas la crise. Ou, du moins, qu'il résiste bravement aux restrictions de toute sorte. Il semble intéresser même nos Grandes Têtes Molles (voir photo) qui n'hésitent pas, le temps d'une visite, à se plonger dans la jungle des livres. À leurs risques et périls…

    Foire aux vanités pour certains, rendez-vous obligé pour d'autres qui profitent de cette occasion pour rencontrer ou revoir nombre de collègues et d'amis, le Salon du Livre est une incroyable ruche qui donne souvent le tournis à cause du bruit ou de la cohue. Ruche bourdonnante, certes, mais aussi active, chaleureuse, un peu hystérique, surprenante. On y croise des auteurs, des lecteurs, des journalistes, des élèves, des éditeurs, des connaissances perdues de vue, tous un ou plusieurs livres sous le bras.

    Certains médias ont compris l'importance d'un tel Salon, et le célébrent comme il le mérite. L'Hebdo lui consacre un supplément fort bien fait (dû à la plume de Bernadette Richard), la Tribune et 24 Heures de belles interviews, la RSR met le paquet en réalisant plusieurs émissions en direct de Palexpo. D'autres médias sont à la traîne, comme le Matin ou la TSR qui ne fait rien, comme d'habitude, ou si peu que c'en est négligeable. Quand donc notre télévision prendra-t-elle conscience de la chance d'avoir à Genève tant de personnalités intéressantes ? Quand donc comprendra-t-elle que le livre est une nourriture vitale non seulement pour une « élite », mais pour le commun des mortels, qui ne s'en prive pas, d'ailleurs?

    Pour revoir quelques visages, connus ou anonymes, parmi la foule des visiteurs du Salon, allez donc sur le site de Jean Romain (ici). crbst_jr1_2032.jpgIl a tenu la chronique en images du Salon 2009.

    Les photos sont surprenantes, touchantes, originales, toujours très belles. Une idée simple et forte qui devrait inspirer nos journaux : pourquoi ne pas montrer, aussi, que les livres ont un visage ?

    Et que ce visage est aussi intéressant, profond, singulier et beau que celui des people dont ils remplissent inutilement leurs pages ?

  • Êtes-vous jaloux de moi?

    images.jpegL'Hebdo, qui ne sait plus comment gagner des lecteurs, et, accessoirement, parler des livres qu'il reçoit mais ne lit pas, a eu l'étrange idée de sonder quelques écrivains romands « mâles » (et pourquoi pas « femelles »?) sur le seul écrivain suisse connu de la rédaction : Jacques Chessex.

    La question posée était la suivante : êtes-vous jaloux de Chessex?

    Même si la question ressemble à un piège, et qu'elle n'a aucune pertinence, je n'ai pas voulu me défiler. Mais, plutôt que de répondre à l'ultimatum d'Isabelle Falconnier, je tenté de replacer la question dans un contexte plus large, qui n'est pas celui de Chessex (dont la plupart des écrivains et des lecteurs se contrefoutent). Mais bien de la place et de l'intérêt qu'on accorde à la littérature vivante dans certains médias de ce pays (dont L'Hebdo).

    Voici donc ma modeste réponse à cette abyssale question : « Plusieurs journaux, en Suisse romande, pratiquent la monoculture, et de manière intensive. Ils piquent, au hasard, dans la riche production littéraire, un ou deux noms qu’ils matraquent à toutes les occasions. C’est un signe de paresse et d’aveuglement. Ainsi se croient-ils dispensés de lire la vraie littérature vivante, qui n’est pas celle des best-sellers (que tout le monde achète, mais que personne ne lit). En outre, en focalisant toute l’attention sur un ou deux noms, ils cherchent à faire croire que toute la littérature se résume à ces deux noms. Autrement dit qu’elle est morte. Ce qui est une tromperie. Jamais, en Suisse romande, la littérature n’a été aussi riche et diverse. Mais on préfère la mono-culture… Sur le chapitre de la jalousie, les écrivains, qui ne sont pas meilleurs que les autres, la connaissent certainement. Mais, pour ma part, à la jalousie j’ai toujours préféré l’admiration. »
    D'autres « écrivains mâles » passent aussi à la question : Jean Romain, Blaise Hofmann, Alain Bagnoud et Olivier Sillig. On peut lire leurs réponses dans le dernier Hebdo (gratuit au Salon du Livre).

    PS : À ceux (et celles) qui désireraient rencontrer tout ce beau monde, les jaloux et les pas jaloux, les romands et les pas romands, ceux qui s'en fichent et ceux qui ne s'en fichent pas, passez leur dire bonjour aux stands des Éditions de l'Aire (Bagnoud, Béguin, Bimpage, Godel, etc.), aux Éditions Campiche (Sillig, Burri, Bühler, Cunéo, etc), aux Éditions Zoé (Hofmann, Brécart, Layaz,  Barilier, etc) et l'Âge d'Homme (Kuffer, Haldas, Gallaz, Buache et votre serviteur).

  • Le sommet des guignols ou le monde à l'envers

    swisstxt20090419_10591068_1.jpgSi la politique avait besoin de se refaire une beauté et une crédibilité, ce n'est pas à Genève que cela risque de se passer. En effet, la Conférence de l'ONU sur le racisme, dite de « Durban II », qui s'ouvre aujourd'hui dans un climat alourdi par la défection de plusieurs pays occidentaux, ressemble à un sketch des Guignols. Impatient d'avoir une tribune internationale, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad se frotte déjà les mains. À Cointrin, il a été accueilli par l'inénarrable Moutinot, qui lui a déroulé le tapis rouge, puis par notre président Hans Rudolf Merz. En attendant de faire la bise à Micheline Calmy-Rey, qu'il connaît de longue date et qu'il avait parée des plus beaux voiles à Téhéran…

    Dans cette foire d'empoigne, tout le monde se drape dans sa profonde dignité. Les États-Unis ne viendront pas, eux qui bafouent les droits de l'Homme à Guantanamo (bientôt fermée, heureusement). Israël non plus, qui multiplie les crimes de guerre et pratique le racisme ordinaire vis à vis des Palestiniens, enfermés par de hauts murs. Le Canada (qu'on a connu plus courageux), l'Australie, la Nouvelle-Zélande non plus, qui imitent, en fidèles caniches, l'exemple du grand frère américain.

    En revanche, la Lybie, l'Iran, la Syrie, le Pakistan, ces grands défenseurs des Droits de l'Homme qui lapident les femmes et punissent souvent de mort l'homosexualité, seront bien présents. Ouf! On se réjouit des débats lumineux qui vont résonner dans la noble enceinte du Palais des Nations…

    Comme on le voit, c'est le monde à l'envers. Les Droits de l'Homme sont défendus par ceux qui les bafouent et ceux qui pourraient les défendre brillent par leur absence, craignant sans doute qu'on les accuse, eux aussi, de ne pas respecter les règles du jeu.

    Alors, encore une conférence inutile?

    Peut-être pas. Si les absents ont toujours tort, les présents asséneront quelques vérités bien senties qui échapperont aux bornes du politiquement correct. On peut faire confiance au président Ahmadinedjad pour cela. Si l'Occident l'adore (adore le haïr), c'est qu'il représente le Diable en personne. Et nous avons tellement besoin du Diable…