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  • Le Prix de littérature à Jean Vuilleumier

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    Voici, enfin, un Prix amplement mérité. Je ne parle pas de L'Interallié, qui est allé à L'Amour nègre (sic). Mais du Prix de Littérature, remis tous les quatre ans, par la ville de Genève, et doté de 40'000 Frs.. Après quelques erreurs de casting (la dernière s'appelait Jean-Marc Lovay), on célèbre enfin comme elle le mérite l'œuvre, exigeante et singulière, de Jean Vuilleumier, l'une des grandes voix de notre pays.

    « Je pourrais parler de consécration, s’il n’était pas si mal venu pour l’intéressé de le dire. » précise l'auteur avec sa modestie coutumière. Depuis Le mal été (l'Âge d'Homme, 1968), Vuilleumier a publié près de trente livres, pour la plupart des romans au titre lapidaire (La Désaffection, L'Écorchement, L'Allergie), qui disent la difficulté d'être et le désir d'une vie plus accomplie. Mais aussi des essais sur son grand frère en écriture, Georges Haldas, et son ombre tutélaire, le genevois Henri-Frédéric Amiel (La Complexe d'Amiel). Vuilleumier excelle aussi dans l'art de la nouvelle (Les Abords du camp, 1987), un genre qui lui convient parce qu'il conjugue rapidité et dépouillement. En outre, Vuilleumier est un poète de premier ordre. Je tiens son recueil Interzones (1984) pour un sommet de prose poétique.

    Son dernier livre, Les Fins du voyage*, rassemble trois nouvelles assez extraordinaires, à l'atmosphère onirique, aux personnages singuliers, un peu perdus, vivant leur vie sans savoir où elle les mène. On pense à Truman Capote, à Carver, à Thomas Mann aussi.

    Ce Prix récompense un écrivain discret, qui fut journaliste à La Tribune de Genève pendant 40 ans, mais aussi chroniqueur apprécié, critique plein d'empathie pour tous les écrivains de Suisse romande.

    Ce Prix de littérature, ainsi que d'autres Prix artistiques, sera remis le 11 mai 2011 au Grand-Théâtre.

  • Premier Prix du Roman des Romands

    images.jpeg N'ergotons pas : le Prix du Roman des Romands, doté de 15'000 Frs et qui vient d'être décerné vendredi soir en grandes pompes à la Comédie de Genève, est une magnifique initiative, qui va mûrir avec le temps et porter de beaux fruits. L'idée de génie de Fabienne Althaus-Humerose, enseignante au Collège de Saussure et initiatrice du Prix ? C'est de faire lire à quelques centaines d'adolescents romands — collèges, gymnases, écoles de commerce et de culture générale, etc. — une sélection de livres écrits ou édités en Suisse, puis, de manière très démocratique, d'attribuer le Prix du Roman des Romands à l'un des livres sélectionnés. Autrement dit, d'amener des jeunes, par la lecture et les rencontres avec les auteurs, à la littérature vivante d'aujourd'hui. En cela, ce Prix est unique et véritablement prometteur, puisqu'il ne fait pas que récompenser un auteur plus ou moins méritant, mais qu'il forme des générations de lecteurs à venir, et assure donc, d'une certaine manière, la pérennité de la littérature.

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