La nouvelle n'a pas fait la une des journaux, trop occupés à disserter sur l'équipée folle (mais courageuse) de Hans-Rudolf Merz en Lybie ou la future élection au Conseil Fédéral (la valse des neutrons). Pourtant, elle mérite qu'on s'y arrête quelques instants.
Comme on sait, l'école genevoise va très bien. Effectifs réguliers, profs satisfaits de leur sort, locaux modernes, nouvelle matu tip-top, etc. Sauf que…
L'école genevoise va si bien, elle est si attractive, si compétitive, qu'elle attire de plus en plus d'élèves (débauchés, le plus souvent, des écoles privées). Seulement, s'il y a dee nouveaux élèves, la logique voudrait que l'on engageât aussi de nouveaux profs. Mais voilà ! Pour ne pas engager de nouveaux profs, on falsifie volontairement le chiffre des nouveaux arrivants. Lesquels, pour le post-obligatoire, se chiffreraient cette année à plus de 1200 ! Ce qui voudrait dire qu'il faudrait ouvrir au moins 48 nouvelles classes (à effectif surpeuplé…)! Comme on aime à s'étourdir de mensonges, on se retrouve, à la rentrée, avec plus d'un millier de nouveaux élèves qu'il faut caser, coûte que coûte, et illico presto. Les directions d'établissement font ce qu'elles peuvent pour jouer le jeu. Mais le fait est que la situation est explosive dans plusieurs écoles et collèges. On gonfle l'effectif des classes (certains élèves n'auront pas de pupitre, ni de chaise où s'asseoir : il faudra qu'ils apprennent à rester debout!). On surcharge les postes de maîtres (certains travaillent à 110%, voire davantage). On supprime, dans la foulée, les cours facultatifs et les cours d'appui. En bref, on rend la vie des élèves comme des profs de plus en plus précaire et difficile.
Juste un chiffre : depuis, 1991, l'effectif des élèves au PO a augmenté de 30%, tandis que, pendant cette même période, l'effectif des maîtres augmentait de 3%. Cherchez l'erreur…
Il faudra garder ces chiffres en mémoire au moment d'élire nos futurs Conseillers d'État!

Il faut aller à Locarno, comme tous les Romands branchés, et les hommes politiques désœuvrés. C'est une ville pleine de charme et de surprises, où l'on découvre parfois un bon film. Si vous voulez devenir Conseiller fédéral, par exemple, c'est un must, il faut aller vous faire voir sur la Piazza Grande, de préférence quand les caméras de la télévision sont plantées près des loges VIP, vers les 21 heures. Sinon vous n'avez aucune chance…
Comme on sait, il a placé le genevois Nicolas Bideau à la tête de cette structure, lequel Bideau, année après année, doit doit affronter la polémique à Locarno. Cette année comme les précédentes. Nous y reviendrons.
C'est peu dire que ce film clandestin (et risqué) coupe souvent le souffle par son culot (la réalisatrice pénètre dans les mosquées, côtoie des policiers sur le qui-vive). Il frappe d'abord par sa justesse et son authenticité, le poids de vérité des témoignages recueillis. Son goût du risque. Sans mise en scène, ces rencontres de hasard, soigneusement montées comme une vraie fiction, nous donnent à voir et à sentir l'Iran d'ajourd'hui, quelques mois à peine avant les émeutes récentes de juin 2009. On comprend mieux ces mouvements de révolte en découvrant le film de Sepideh Farsi, qui les annonce et les explique. C'est encore une force de ce cinéma sans artifice qui puise dans la réalité sa raison d'être et son engagement.