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Le bon petit diable*

images.jpegQuand il était enfant, dans la banlieue de la petite ville, il aimait jouer au diable avec un masque en papier mâché et une cape noire. C'était son rôle préféré. Il se tournait vers sa maman, qui riait aux éclats, et il lui demandait:

« Quand je serai grand, qu'est-ce que tu veux que je sois ? »

C'était un enfant doux, obéissant. Il aurait fait n'importe quoi pour se faire aimer de sa mère.

Elle répondait :

« Tu seras toujours mon petit garçon ! »

Il était malicieux, rieur, il plaisantait de tout. Mais il aimait jouer, s'entourer de jolies filles, taper dans un ballon, se déguiser. Il ne serait jamais instituteur ou fonctionnaire. Il ne se marierait jamais. Il ne serait jamais un père de famille comme les autres.

À cet instant, il se rappelle une discussion qu'il a eue avec Le Baron, son agent artistique, il y a très longtemps.

« Tu vis dans le regret, mon vieux !

— Quel regret ?

— Tu aimerais être à la fois noir, juif, femme, socialiste et pédé !

— Rien que ça !

— Tu ne crois pas que c'est un peu trop ?

— Moi qui ne postule humblement qu'à deux de ces distinctions, je puis t'assurer que ce n'est pas commode !

— Pourquoi ?

— Tu es trop ambitieux ! »

*extrait d'un roman en chantier.

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