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Cartes postales (14) : la Goulette

images-13.jpegA l'aube, on quitte le port de Trapani, longue jetée grise et bitumeuse, sur un paquebot branlant qui met le cap sur la haute mer. Les plus intrépides restent sur le pont, à regarder la terre qui s'éloigne. Les autres passagers, terrés à fond de cale, somnolent vaguement, le visage défait, cherchant à conjurer la houle inexorable qui gagne leurs entrailles. On ne voit plus les côtes de Sicile. On n'aperçoit pas encore le rivage africain.

Miracle du passage de la rive perdue à la rive espérée, réinventée à chaque fois qu'on traverse la mer. Quelques heures plus tard, dans les coursives, sur l'entrepont, dans les petits salons miteux, règne une étrange agitation. Chacun quitte sa cabine, s'enfuit sur le pont supérieur. Au loin, on aperçoit le port de la Goulette. Tunis à la grâce ombrageuse. Si l'on ferme les yeux, la première chose que l'on perçoit, tandis que le bateau rejoint la terre aride, c'est un parfum inoubliable : les grappes blanches du jasmin.

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