Dans les livres, je retrouve le rythme de l’eau qui dort et les trois pluies de mon enfance :
la pluie jaune des grandes moussons d’hiver,
la pluie noire des mouches faméliques qui foncent en essaim sur les visages humides et stupéfaits,
la pluie verte des grillons qui s’abattent brusquement dans votre assiette ou se prennent dans vos cheveux.
Le ciel est bleu et vide, dégagé par le vent. Puis les nuages viennent de la mer. Ils annoncent la tempête. Tout le monde se rue dans les cases. On entend un grand fracas de branches et de cris d’animaux. C’est à chaque fois la fin du monde. Comme si les dieux se rappelaient à notre souvenir. J’aime les tempêtes et la saison des pluies. Sous l’hibiscus, au milieu du fracas, je ne lève pas le nez de mon livre.