Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

cinéma suisse

  • Un thriller bien serré (Moka de Frédéric Mermoud)

    images-3.jpegIl faut se hâter d'aller voir Moka*, le dernier film de Frédéric Mermoud.

    Non seulement parce que c'est un film suisse, et que Mermoud est — avec Jean-Stéphane Bron et Jacob Berger — l'un de nos cinéastes les plus doués (on se souvient encore de l'excellent Complices, avec Gilbert Melki). Non seulement à cause d'Emmanuelle Devos, qui est filmée ici comme jamais, sous tous les angles et toutes les coutures, avec amour, dans le silence et les larmes, et qui porte le film sur ses épaules. Non seulement parce qu'il se joue entre Lausanne et Thonon, dans des décors (naturels) qu'on dirait faits pour le cinéma (Évian, la cité lacustre de Port Ripaille). Non seulement à cause du beau face à face — presque un corps à corps — entre Emmanuelle Devos, dont le fils unique a été renversé par une voiture de couleur moka, et Nathalie Baye, sobre, froide, excellente, dans le rôle de la meurtrière présumée.

    images-2.jpegNon, il faut aller voir ce film de Frédéric Mermoud parce que c'est un thriller noir et bien serré, qui fait la part belle aux acteurs (ah l'ami Jean-Philippe Ecoffey !), qui est à la fois bien construit et bien filmé, bien écrit et bien réalisé. Une plongée, aussi, dans les abîmes d'une âme qui recherche moins la vengeance (légitime) que la vérité (c'est pourquoi ce long-métrage prend la forme d'une enquête).

    Bref, courrez voir Moka, vous ne le regretterez pas !

    * Moka, de Frédéric Mermoud, au cinema Bio, à Carouge, mais aussi à Lausanne, Yverdon, Evian, Thon-les-Bains.

  • Le cinéma suisse et la méthode Coué

    DownloadedFile-1.jpegOr donc, le gratin du cinéma suisse, ses huiles et ses mécènes, se sont réunis samedi soir à Genève pour remettre leurs traditionnelles récompenses, les quartz, équivalents modestes des Oscars et autres Césars. La cérémonie, une fois encore, a davantage tenu de l'autocélébration que de la reconnaissance d'un large public.

    Combien de chefs-d'œuvres impérissables le cinéma suisse a-t-il produits l'année dernière ?

    Ne levez pas tous la main à la fois !

    Les bons films, cette année encore, auront été des documentaires : More than Honey de Markus Imhof, sur la disparition programmée des abeilles, et Hiver nomade, le premier long-métrage de Manuel von Strürler, dont la presse française a dit le plus grand bien (voir ici).

    À part cela, rien, ou presque. DownloadedFile.jpegEn l'absence de Jean-Stéphane Bron, Frédéric Mermoud (on avait adoré Complices) ou encore Jacob Berger, les jurés se sont rabattus sur L'Enfant d'en haut de Ursula Meier, fiction au scénario inconsistant et aux dialogues ineptes. Faute de mieux, semble-t-il. Le souffle manque, cette année, aux fictions inspirées du réel ou nourries par l'imaginaire d'un cinéaste habité.

    Samedi soir, au BFM, le cinéma suisse s'est rassuré. Alain Berset a même twitté toute la soirée. Plus d'un million de bises ont été échangées. Tout le monde est reparti content.

    Ce n'est pas rassurant.