Dernier jour à New York.
Visite du Metropolitan Museum le matin avec ses trésors de peinture italienne, flamande, espagnole.
Le soir, présentation de L'Amour nègre (et de son auteur) au French Institute de l'Alliance française, sur la 60ème rue. Les discussions ont lieu dans la bibliothèque. 60'000 volumes. La plus grande bibliothèque francophone des USA. Elles sont menées, de main de maître, comme toujours, par Olivier Delhoume, qui connaît le livre, et la littérature française, sur le bout des doigts. Dans le public, des Genevois bien sûr. Mais aussi des Américains férus de littérature française. C'est la première fois qu'un auteur suisse est reçu dans cette impressionnante bibliothèque.
Ensuite, il faut foncer à Cooper Union où se tient un débat sur la censure et Internet qui met aux prises un journaliste saoudien,
Ebtihal Mubarak, Anas Qtiesh, un blogger syrien établi à San Francisco, Stéphane Koch, bien connu de la blogosphère helvétique, et Thérèse Obrecht, ancienne journaliste de la TSR et présidente de Médecins Sans Frontières suisses. Où commence la censure ? Et où est-elle présente ? Quels dangers menacent les utilisateurs de l'Internet, enfants compris ? Où vont toutes les traces que nous laissons journellement sur la Toile ? Qui les recueille ? Qui les enregistre ?
Ce furent quelques questions que les pannelists, comme on dit ici, autrement dit les débatteurs, ont essayé d'éclairer de leur mieux. Ils ont eu du mérite, à vrai dire, car Rebecca MacKinnon, qui menait les débats, semblait peu concernée par les questions pourtant cruciales.
Le séjour touche à sa fin. Tout le monde est ravi, mais sur les genoux. L'« expédition culturelle » mise sur pieds par la ville de Genève, aidée de quelques sponsors généreux, s'est déroulée parfaitement, grâce aux bons soins de Cédric Alber, conseiller de Pierre Maudet, et d'Olivier Delhoume, qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour organiser cette semaine intensive et passionnante, dont les échos bruissent déjà de part et d'autre de l'Atlantique.
Avant-dernier jour à New York, où le ciel est toujours bleu délavé et où l'hiver est de retour, tant les températures ont chuté depuis quelques jours.
Depuis 2000, il a créé plus de 40 spectacles de danse-video. D'ailleurs, le spectacle d'aujourd'hui, joué en première américaine, débute par une vidéo de Jonathan O'Hear, qui réussit le prodige de réunir trois figures majeures de la danse contemporaine : Pina Bausch, Merce Cunningham et Michael Jackson. Autrement dit : la Reine de Wuppertal, l'Empereur de la danse moderne et le Roi de la pop. Footwa imagine leurs retrouvailles inattendues (ils sont morts à quelques semaines d'intervalle, en 2009, et se retrouvent aux portes de l'enfer). L'idée est assez géniale. Le spectateur, guidé par une sorte de Virgile à l'accent italien, va assister, pendant 50 minutes, aux périgrinations des trois danseurs qui racontent leur vie. Mêlant à la fois le théâtre et la danse, l'imitation, la parodie, les images video, le spectacle de Footwa interroge aussi la liberté de l'artiste. Le danseur est-il libre ou condamné à réciter une chorégraphie longuement apprise ? A-t-il le droit d'improviser ? Et de franchir la ligne rouge qui le sépare des territoires inconnus ? Footwa, qui joue non seulement devant le public, mais avec lui, nous entraîne dans une réflexion assez vertigineuse sur la danse et les libertés de l'interprète.
À peine le spectacle terminé, il faut sauter dans un taxi pour se rendre au Allen Room, près du Lincoln Center, à deux pas de Central Park, mais à l'autre bout de Manhattan.
Le trio est installé devant l'immense bait vitrée qui offre une vue plongeante sur la ville et la nuit qui descend. It could be worse…
On ne présente plus Michèle et Michel Auer (visitez leur site