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  • La fête au Rameau d'Or

    images-1.jpegNe manquez pas, aujourd'hui, le rendez-vous rituel de la Librairie du Rameau d'Or (27 Bd Georges-Favon). À partir de 16h, vous pourrez y retrouver tous les auteurs suisses publiés cette année par les éditions L'Âge d'Homme. Et ils sont nombreux…

    François Hussy, Antonio Albanese, Georges Ottino, Germain Clavien, Mousse Boulanger, Bernard Antenen, François Debluë, Geneviève Piron, Ferenc Ràkoczy, Bernadette Richard, Uli Windisch…

    À cette occasion, hommage sera rendu à l'immense Georges Haldas (1917-2010) qui vient de nous quitter le 20 octobre dernier. Le journaliste Jean-Philippe Rapp, qui fut son confident et son ami, publie cette semaine Conversation du soir (éditions Favre), un recueil de moments forts sur la vie, la mort, le sens de notre destin et l'état de poésie. Il sera là, aussi, pour saluer la mémoire d'Haldas.

    On fêtera enfin L'Amour nègre, de votre serviteur, qui vient de recevoir, à Paris, le Prix Interallié. Qu'un auteur suisse soit primé à Paris arrive environ tous les trente ans (Chessex en 1973, Borgeaud en 1986). Venez boire un verre à la santé d'Adam…

  • Le Prix de littérature à Jean Vuilleumier

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    Voici, enfin, un Prix amplement mérité. Je ne parle pas de L'Interallié, qui est allé à L'Amour nègre (sic). Mais du Prix de Littérature, remis tous les quatre ans, par la ville de Genève, et doté de 40'000 Frs.. Après quelques erreurs de casting (la dernière s'appelait Jean-Marc Lovay), on célèbre enfin comme elle le mérite l'œuvre, exigeante et singulière, de Jean Vuilleumier, l'une des grandes voix de notre pays.

    « Je pourrais parler de consécration, s’il n’était pas si mal venu pour l’intéressé de le dire. » précise l'auteur avec sa modestie coutumière. Depuis Le mal été (l'Âge d'Homme, 1968), Vuilleumier a publié près de trente livres, pour la plupart des romans au titre lapidaire (La Désaffection, L'Écorchement, L'Allergie), qui disent la difficulté d'être et le désir d'une vie plus accomplie. Mais aussi des essais sur son grand frère en écriture, Georges Haldas, et son ombre tutélaire, le genevois Henri-Frédéric Amiel (La Complexe d'Amiel). Vuilleumier excelle aussi dans l'art de la nouvelle (Les Abords du camp, 1987), un genre qui lui convient parce qu'il conjugue rapidité et dépouillement. En outre, Vuilleumier est un poète de premier ordre. Je tiens son recueil Interzones (1984) pour un sommet de prose poétique.

    Son dernier livre, Les Fins du voyage*, rassemble trois nouvelles assez extraordinaires, à l'atmosphère onirique, aux personnages singuliers, un peu perdus, vivant leur vie sans savoir où elle les mène. On pense à Truman Capote, à Carver, à Thomas Mann aussi.

    Ce Prix récompense un écrivain discret, qui fut journaliste à La Tribune de Genève pendant 40 ans, mais aussi chroniqueur apprécié, critique plein d'empathie pour tous les écrivains de Suisse romande.

    Ce Prix de littérature, ainsi que d'autres Prix artistiques, sera remis le 11 mai 2011 au Grand-Théâtre.

  • L'ère de la bêtise

    images-4.jpegNous vivons une drôle d'époque. L'information que distillent les média se doit d'être accrocheuse et exclusive. Tous les journaux, même les plus prestigieux comme le New York Times, Le Monde ou notre petit Temps, cèdent à la tentation de scoops qui devraient retenir, quelques instants, l'attention d'un lecteur de plus en plus distrait, de plus en plus fatigué par cette concurrence imbécile.

    La dernière preuve en date s'appelle WikiLeaks, un site spécialisé en fuites et révélations fracassantes, fonctionnant sur le bon vieux fantasme de la paranoïa. Que disent les puissants quand nous avons le dos tourné ? Quelles vérités (nécessairement cachées) circulent entre diplomates ou ministres ou militaires, qui changeraient certainement la face du monde si elles étaient divulguées ?

    Ces vérités, les voici : le président Sarkozy est un homme « susceptible et autoritaire », tandis que Silvio Berlusconi, fatigué par ses orgies nocturnes, n'a plus la force, ni la clarté d'esprit pour diriger l'Italie. Angela Merkel serait « trop prudente et manquerait d’imagination. » Le président russe Dimitri Medvedev, lui, serait dominé par son Premier ministre Vladimir Poutine. Quant à Hillary Clinton, elle aurait ordonné à ses diplomates de s'emparer du numéro de carte de crédit de leurs invités. Etc. etc. Ces âneries ont rempli des pages entières de nos quotidiens, du Temps au Matin (car il n'y a pas de différence, ni de hiérarchie dans la recherche du scoop). Des pages entières sans nul regard critique, nulle mise en perspective. De la bonne herbe qu'on donne à paître aux moutons de lecteurs…

    On attend des élèves qu'ils exercent à l'école leur regard critique. Difficile de le faire dans un monde où ceux qui devraient surveiller, vérifier, approfondir l'information se contentent de propager des ragots gracieusement fournis par un site, WikiLeaks, qui ressemble à une benne à ordure, et dont les intentions semblent bien mystérieuses.