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Besoin de grandeur

images-1.jpegEn 1937, Ramuz (un écrivain vaudois) publiait Besoin de grandeur*, un manifeste on ne peut plus actuel, à propos duquel Jacques Chessex écrit ceci : « Ces mots de Besoin de grandeur sonnent comme un mot d'ordre, une injonction au jour le jour. Le reverdissement élémentaire. Les grands livres proposent toujours leur poids sombre avec l'allégement, l'assomption du texte. Ici, le grave, ce qui tire au noir, c'est le constat d'un pays étroit et complice de sa propre maladie. L'allégement, c'est la foi dans le renouveau par l'art, et ce besoin de grandeur vrillé au corps du créateur. Que fait ce livre parmi nous ? Comme le poète à son passage, il montre la voie, il élève, en abrupt révélateur. »

À l'heure où certains se déchirent sur l'appellation de « Grand Genève », jugée « arrogante »,images-2.jpeg il faut méditer le texte de Ramuz, qui déjà, en 1938, se sentait à l'étroit dans les frontières de son petit pays. Il rêvait non l'expansion ou d'annexion, mais d'ouverture et d'élargissement. En deux mots : de grand air. Genève, qu'on le veuille ou non, est une (petite) métropole qui drainera bientôt un million d'habitants, pendulaires, frontaliers, etc. Il est logique que sa région porte le nom de cette ville qui déborde déjà, depuis longtemps, sur les zones limitrophes.

Le nom de « Grand Genève » n'est pas hégémonique : il reflète une réalité. Il offre une visibilité à toute une région. Il est facile à prononcer et à retenir. Il exprime ce besoin de grandeur qui torturait Ramuz. Il a donc l'avenir devant lui.

* C. F. Ramuz, Besoin de grandeur, collection Poche Suisse, l'Âge d'Homme.

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