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Le brave médecin et l'écrivain

aEdm3WqX0r8J.jpeg Je n'aimerais pas être à la place du médecin yverdonois, le docteur D., qui, ayant interpellé violemment l'écrivain Jacques Chessex, vendredi 9 octobre, lors d'un débat public, a provoqué le malaise qui causé la mort de l'écrivain. Ce médecin courageux (qui s'est éclipsé sans même attendre la réponse que Chessex lui destinait) s'explique aujourd'hui dans 24 Heures (voir ici). Que valent ces explications ? Pas grand-chose, bien sûr, en regard de la mort d'un écrivain. D'autant qu'elles sont émaillées de mensonges (le docteur D. prétend avoir appelé plusieurs fois Chessex pour lui parler et être tombé sur son répondeur : pas de chance, Chessex n'en avait pas !) et lestées de mauvaise foi (« Je ne savais pas que Chessex était si malade » prétend le Tartuffe, décidément peu clairvoyant). C'est la rengaine habituelle du : « Désolé, mais je n'y suis pour rien. »

Faut-il voir là — comme le suggère notre ami Freud — un désir inconscient de meurtre qui, pour le malheur de l'écrivain comme du médecin, s'est réalisé ce soir-là, à Yverdon ? S'agit-il, comme veut le faire accroire le docteur D., d'une simple réaction aux propos  enflammés de l'écrivain sur l'affaire Polanski ? Le vrai coupable n'est-il pas l'écrivain, au fond, qui s'est permis de défendre le cinéaste franco-polonais ? Etc.

Les interprétations, on le voit, sont multiples. Elles ne changeront rien, hélas, à la triste réalité. Jacques Chessex est mort parmi les livres, subissant, une dernière fois, les attaques d'un brave médecin vaudois, pétri de bonne conscience, et sans doute radical.

 

 

 

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