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Premier roman, premier amour

images.jpegFrida*, le premier roman de Mélanie Chappuis (née à Bonn en 1976, mais lausannoise d’adoption) a toutes les qualités et les défauts d’un premier livre. Les qualités, d’abord : une fraîcheur de ton, une naïveté, une liberté qui fait du bien dans la production souvent très « retenue » de la littérature romande. Ainsi empoigne-t-elle son sujet (l’amour trompé) de manière très directe, sans s’embarrasser de fioritures, dans un style à la fois sensible et personnel. Certes, les tourments qu’elle raconte, ceux d’une femme amoureuse qui attend, sans cesse, que l’amant marié quitte sa femme, ne brillent pas par leur originalité (Barbara Cartland n’est jamais loin !). Mais le ton, une fois encore, une sincérité à fleur de mots rend la lecteur de Frida tout à fait agréable.
Les défauts, maintenant : engluée dans les affres d’un quotidien qui l’obsède, l’héroïne de Mélanie Chappuis a de la peine à prendre de la hauteur, sinon de la distance. L’expérience qu’elle relate reste le plus souvent au premier degré. Et ce n’est pas le dédoublement des voix narratives (le récit principal est interrompu par des passages en italiques dans lesquels la narratrice s’interroge et s’adresse à elle-même) qui parvient à sauver le roman de sa dangereuse banalité.

* Mélanie Chappuis, Frida, Editions Bernard Campiche, 2008.

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