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Le jour des poires est arrivé!

marc_roger_article.jpgOn l’attendait depuis longtemps (près de trois ans) : il a fini par arriver. Malgré les lenteurs de la justice, les évasions rocambolesques du principal prévenu et l’imbroglio juridico-financier de l’affaire, le procès de Marc Roger vient de s’ouvrir ce matin à Genève. Ainsi présentée, l’affaire paraît jouée d’avance : on connaît le montant abyssal de la faillite (plus de 14 millions de francs) et on tient en la personne de Marc Roger le coupable idéal. Aurait-il été payé pour tenir ce rôle de Tartarin, haut en couleur et fort en gueule, que cela n’étonnerait personne. Sous quelque angle qu’on l’observe, Marc Roger est trop parfait dans le costume bariolé que la presse lui a taillé.
Pourtant, il ne sera pas le seul à s’asseoir sur le banc d’infamie. Il y sera en très bonne compagnie, puisqu’à ses côtés se trouveront l’homme d’affaire genevois Olivier Mauss et une avocate parisienne, Marguerite Fauconnet (et non, comme des journalistes taquins l’ont écrit, Isabelle Falconnier, rédactrice à l’Hebdo !).
On ne présente plus Olivier Mauss, qui hante les vestiaires du Servette depuis des lustres : propriétaire de Manor et des Trois Suisses, il fait partie des plus grandes fortunes du pays. Qu’a-t-il donc fait dans cette galère ? Rien de moins que cela : il s’est porté garant de Marc Roger. C’est donc lui, en toute logique, qui aurait dû intervenir personnellement (et rapidement) quand le club s’est trouvé pris dans la spirale des dépenses et des dettes. Ce qu’il n’a pas fait, bien sûr, se contentant de regarder sombrer le navire servettien. Si la justice fait son travail, c’est assurément vers lui que les plaignants vont se tourner. Et peu de gens le plaidront.
Quant à la mystérieuse Marguerite Fauconnet, c’est elle qui secondait Marc Roger depuis longtemps dans ses affaires, rédigeant notules et contrats, et servant de caution juridique à notre exubérant Zorro méridional. Des personnes bien au fait du dossier jugent sa responsabilité accablante. Même si cette femme de loi machiavélique ne daignera pas se présenter au procès, elle a joué, elle aussi, un rôle essentiel dans cette partie de dupes qu’a été la gestion du Servette sous l’ère Marc Roger (dont le métier, rappelons-le, n’est pas gestionnaire de club, mais agent de joueurs).
La justice fera-t-elle son travail ? Osera-t-elle mettre sur la sellette des VIP locales (Olivier Mauss, Olivier Carrard, Christian Luscher) ? Rien n’est moins sûr. Ces derniers jouissent d’appuis trop importants, au Palais de Justice comme dans la presse. Souhaitons néanmoins qu’à défaut de justice, une certaine lumière soit faite sur cette période particulièrement agitée de la vie genevoise, qui a tout de même provoqué une manière de traumatisme dont le canton, aujourd’hui encore, ne s’est pas totalement remis.

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