Que dire encore sur Roger Federer ? Toujours la même chose : ce n'est pas le plus fort, certes, mais c'est simplement le meilleur.
Comme Martina Hingis, il y a quelques années, avec les « déménageuses » du tennis féminin, il a su dominer les gros bras d'aujourd'hui (Nadal, Del Potro, Murray) et l'armada des lifteurs de fond de court qui rendent une partie de tennis aussi passionnante qu'un débat politique sur la TSR. Disons-le sans ambages et avec fierté : Federer a tout pour lui. D'abord, ce qui est assez normal, il possède à la perfection tous les coups du tennis (croyez-en l'expérience de quelqu'un qui n'a jamais réussi à frapper un revers de sa vie !). Techniquement, Federer est parfait. Il sait défendre comme il sait attaquer. Il est le roi du lob, comme le prince de l'amortie. Son service est un modèle du genre, puissant, rapide, précis, et illisible pour la plupart de ses adversaires.
Mais la technique, bien sûr, n'est pas tout. Regardez-le jouer : Federer est tantôt le roseau qui ploie sous les coups forcenés d'un adversaire teigneux et revanchard, mais ne rompt jamais, tantôt la biche aux pieds agiles qui vient finir en beauté le point au filet. Il encaisse tous les coups. On dirait que le vent, le soleil ou le public hostile n'ont pas d'effet sur lui. Il est fort comme un roc : c'est bien un monolithe. Une étoile filante.
À l'heure où la Suisse, par les bêtises réitérées de son gouvernement, se ridiculise à l'étranger, Federer montre la voie à suivre. Souplesse du corps. Élégance des gestes. Intelligence suprême du jeu. Le jour où la Suisse aura des politiques (et des banquiers) à la hauteur de ce prince des courts, elle deviendra assûrément un grand pays !