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  • La résistible ascension d'Yves N.

    Yves-007306.jpgDepuis quelques semaines, il est partout, squattant l'écran de la télévision, suscitant des éditos délirants d'enthousiasme et dissertant, dans Le Matin dimanche, tout à la fois sur le cerveau féminin, la politique suisse et le football. De qui s'agit-il? Vous l'avez reconnu : Yves Nidegger, «l'étoile montante» de l'UDC genevoise.
    Longtemps confiné aux strapontins, parce que tout se passait à Berne ou à Zurich, l'UDC romande, et surtout genevoise, n'avait guère droit de cité. Il suffit qu'une tête tombe — celle du grand Chef, Christoph B. — pour que la curée commence. Un coup de chance pour Yves N., un homme qui n'a jamais brillé par son courage, ni par son audace politique. Mais dans un parti en pleine déroute (les dernières votations en attestent) il y a des places à prendre.
    Intronisé par la télévision et Pascal Décaillet, Yves N. tente sa chance. Pourquoi pas? Dans le monde plutôt médiocre de la politique suisse, il peut être, pour un temps du moins, le sauveur d'un parti qui ne sait plus s'il dans la majorité ou dans l'opposition. Conseillons-lui, quand même, d'avoir quelques idées sinon tout à fait neuves, du moins originales. Conseillons-lui, aussi, de sortir du populisme habituel à son parti et de ne plus faire de la peur des étrangers, d'où qu'ils viennent, l'argument central de sa politique.

  • Balthus, peintre-pompier

    nu-au-foulard-82b.jpgY a-t-il, aujourd'hui, un peintre plus surfait que Balthus? Tout, dans sa peinture, sent la pose, l'artifice, le mensonge. Sa vie, d'ailleurs, ne vaut pas mieux. Dans une excellente étude, Raphaël Aubert, il y a quelques années, a montré toute l'inanité des titres nobiliaires dont le peintre français d'origine polonaise s'est vanté toute sa vie, tenant à tout prix à descendre d'ancêtres titrés et introuvables. Cette volonté de distinction (apparaître comme le descendant d'une très lointaine et noble lignée) se retrouve dans la plupart des tableaux du peintre aujourd'hui célébré dans le monde entier et qui a dépensé l'essentiel de son énergie à construire sa légende.
    L'exposition d'une trentaire de ses œuvres qui se tient actuellement à la Fondation Gianadda de Martigny en est une preuve supplémentaire. Qu'y voit-on? Un peintre laborieux, méticuleux dans le détail, grand admirateur (jusqu'au plagiat) de Piero della Francesca, doté d'une technique tout à fait estimable, mais d'une inspiration tristement répétitive. Ses tableaux? Parlons-en. Une grande partie (la plus connue, la moins intéressante) s'attache à peindre, dans une aura « hamiltonnienne » de scandale, les émois troubles de l'adolescence. Ce sont d'habitude de très jeunes filles, blouse entrouverte, jambes écartées, qui regardent le spectateur du tableau avec une lascivité de bon aloi (mais qui sonne faux, également). Ailleurs, des scènes toujours teintées d'une sensualité d'autant plus lourde qu'elles sont rendues avec un souci rare du détail.
    Adulé par certains, méprisé par d'autres, il m'apparaît, aujourd'hui, comme le peintre pompier par excellence. Celui qui, par ses tableaux, essaie de résister à la révolution piscturale du XXe siècle, qui est une révolution iconoclaste. C'est le barrage bourgeois aux inventions folles d'un Picasso ou d'un Braque, par exemple. Aux délires polychromes d'un Kandinski ou d'un Mondrian. Au génie vraiment inovateur d'un Miro ou d'un Fernand Léger.
    Peintre pompier, le Comte Balthus aura marqué pourtant son siècle pour la raison toute simple qu'il n'en a jamais fait partie.
    Si vous ne me croyez pas, allez-y voir vous-mêmes!

  • Pressées, les oranges!

    1689625854.jpgL'équipe des Pays-Bas, qui a fait exploser hier soir le verrou italien, nous a réconciliés avec le football. Finies les affaires de fric! Balayée la psychose des hooligans! Foin des tristes calculs d'apothicaire de Domenech ou Donadoni! Place au jeu! Et sur ce chapitre, croyez-moi, les Bataves en connaissent un rayon! Inventif, dynamique, faisant circuler le ballon à toute vitesse entre les lignes, alternant passes courtes et passes longues, utilisant toute la largeur du terrain, etc., ils ont donné aux Italiens une leçon de football. Ce n'est une surprise que pour les néophytes. Car, de tout temps, les Hollandais ont eu leur propre philosophie du jeu, basée sur un engagement physique de chaque instant, une grande habileté technique, une générosité qui, si elle n'est pas toujours payante, assure au spectacle une tension et une folie sans pareilles. Renouant avec la grande époque des Cruyff, Neeskens et autres, l'équide de Marco Van Basten a fière allure. Comme son aînée, elle va toujours de l'avant, se dépense sans compter. La frileuse équipe de France n'a qu'à bien se tenir. Espérons seulement que les magiciens oranges gardent encore quelques tours dans leur sac pour les prochains matches (il en reste cinq à gagner pour devenir Champions d'Europe) ! Mais que la fête continue!

    Lien permanent Catégories : badinage