Depuis quelques semaines, il est partout, squattant l'écran de la télévision, suscitant des éditos délirants d'enthousiasme et dissertant, dans Le Matin dimanche, tout à la fois sur le cerveau féminin, la politique suisse et le football. De qui s'agit-il? Vous l'avez reconnu : Yves Nidegger, «l'étoile montante» de l'UDC genevoise.Longtemps confiné aux strapontins, parce que tout se passait à Berne ou à Zurich, l'UDC romande, et surtout genevoise, n'avait guère droit de cité. Il suffit qu'une tête tombe — celle du grand Chef, Christoph B. — pour que la curée commence. Un coup de chance pour Yves N., un homme qui n'a jamais brillé par son courage, ni par son audace politique. Mais dans un parti en pleine déroute (les dernières votations en attestent) il y a des places à prendre.
Intronisé par la télévision et Pascal Décaillet, Yves N. tente sa chance. Pourquoi pas? Dans le monde plutôt médiocre de la politique suisse, il peut être, pour un temps du moins, le sauveur d'un parti qui ne sait plus s'il dans la majorité ou dans l'opposition. Conseillons-lui, quand même, d'avoir quelques idées sinon tout à fait neuves, du moins originales. Conseillons-lui, aussi, de sortir du populisme habituel à son parti et de ne plus faire de la peur des étrangers, d'où qu'ils viennent, l'argument central de sa politique.
Y a-t-il, aujourd'hui, un peintre plus surfait que Balthus? Tout, dans sa peinture, sent la pose, l'artifice, le mensonge. Sa vie, d'ailleurs, ne vaut pas mieux. Dans
L'équipe des Pays-Bas, qui a fait exploser hier soir le verrou italien, nous a réconciliés avec le football. Finies les affaires de fric! Balayée la psychose des hooligans! Foin des tristes calculs d'apothicaire de Domenech ou Donadoni! Place au jeu! Et sur ce chapitre, croyez-moi, les Bataves en connaissent un rayon! Inventif, dynamique, faisant circuler le ballon à toute vitesse entre les lignes, alternant passes courtes et passes longues, utilisant toute la largeur du terrain, etc., ils ont donné aux Italiens une leçon de football. Ce n'est une surprise que pour les néophytes. Car, de tout temps, les Hollandais ont eu leur propre philosophie du jeu, basée sur un engagement physique de chaque instant, une grande habileté technique, une générosité qui, si elle n'est pas toujours payante, assure au spectacle une tension et une folie sans pareilles. Renouant avec la grande époque des Cruyff, Neeskens et autres, l'équide de Marco Van Basten a fière allure. Comme son aînée, elle va toujours de l'avant, se dépense sans compter. La frileuse équipe de France n'a qu'à bien se tenir. Espérons seulement que les magiciens oranges gardent encore quelques tours dans leur sac pour les prochains matches (il en reste cinq à gagner pour devenir Champions d'Europe) ! Mais que la fête continue!