Nous vivons une époque étrange, Comment ne pas devenir fou ? Nous cherchons le sermon dans les paroles des journalistes ou des hommes politiques. Un virus malicieux nous a appris que la vérité était toujours instable, fragile, sujette au doute. Et pourtant, nous avons tant besoin de certitudes que nous fonçons, tête baissée, dans tous les nouveaux traquenards.
Dans toute information, nous cherchons la leçon sociale ou morale (sans doute un vieux réflaxe chrétien). Nous interprétons ce que nous voyons. Et nous sélectionnons, dans le flot continu d'informations, vraies ou fausses, celles qui nous arrangent le plus — celle qui contient la plus belle leçon. Nous vivons sous la coupe d'une trame narrative qu'on nous impose, souvent manichéenne, visant à séparer, une fois pour toutes, le bon grain de l'ivraie.
Comment s'y retrouver ?
Ne pas sombrer dans la folie ?
Comment retrouver son chemin dans ce chaos d'images disparates, partielles, partiales, truquées, qui relèvent bien souvent de la fantasmagorie ?
Je parle d'une époque étrange, la nôtre, celle des journaux et des réseaux sociaux, des innombrables chaînes de télévision, de l'hystérisation de l'information continue. Une époque différente de celle des pionniers de la radio ou de la télévision. Plus de Léon Zitrone ni de Roger Gicquel qui incarnaient, à eux tous seuls, la voix d'un pays. Plus de Jean-Philippe Rapp, à qui le télespectateur faisait confiance et qu'on écoutait presque religieusement !
Ce qui trouble le plus nos consciences, c'est que l'Histoire est électrique — et rarement éthique. Elle avance par secousses, coourt-circuits, décharges. Une étincelle suffit, parfois, à faire flamber le monde. Et les pyromanes, aujourd'hui, ne manquent pas !
Comme la Nature, l'Histoire n'est pas morale. Les guerres injustes se multipliens, comme les massacres d'innocents. En Ukraine, on bombarde, on pilonne, on déplace des populations entières, comme en Syrie ou en ex-Yougoslavie. La seule logique qui compte est une logique guerrière. La propagande fait rage. Nous ne savons plus où donner de la tête, de la voix, de la raison. Nous retenons nos larmes et notre cœur bat si fort dans notre poitrine qu'il nous fait mal.
Comment ne pas devenir fous ?