Très librement inspirée du livre de Nicole Castioni (Le Soleil au bout de la nuit*), la nouvelle série Sacha, en 6 épisodes de 50', débute ce soir sur la RTS. À la différence des séries précédentes (Quartier des banques ou Cellule de crise), c'est une parfaite réussite tant au niveau du scénario et des dialogues (tirés au cordeau) qu'à celui de la réalisation, signée Lea Fazer (à qui l'on doit d'autres réussites : Ensemble c'est trop avec Nathalie Baye et Pierre Arditi ; Cookie avec Alice Taglioni et Virginie Efira, et, plus récemment, Maestro avec Michael Lonsdale).
De nombreux épisodes ont été rajoutés au bouleversant récit de Nicole Castioni, qui s'intègrent parfaitement à la série, ce qui fait de Sacha une œuvre à part entière. Une réalisation nerveuse, jamais bavarde ou complaisante, souvent teintée d'humour, qui va à l'essentiel. Une direction d'acteurs impressionnante où chacun donne le meilleur de lui-même. Il faudrait citer tous les comédiens, mais je me contenterai de quelques noms : Sophie Broustal, Christian Gregory, Isabelle Caillat, Thierry Jorand, Michel Voïta, Roland Vuilloz. Des noms bien connus des amateurs de théâtre romand — tous impeccables. Sans oublier l'excellente musique de Nicolas Rabaeus.
Ce qui fait la qualité exceptionnelle de cette série — produite par la RTS, Arte et Rita Productions — ce n'est pas seulement l'histoire, édifiante et dramatique, de Nicole Castioni, une plongée en enfer, puis une incroyable résurrection, mais aussi le fait qu'elle ait été si longuement mûrie, réfléchie, peaufinée : cela fait dix ans que le projet — d'abord refusé par plusieurs chaînes de télévision — a été initié dans une grande complicité entre l'auteure du livre et la réalisatrice. Et cette complicité se sent à chaque séquence et contribue à faire de Sacha une série qui fera date.
Ce soir jeudi à 21h17.
* Nicole Castioni, Le Soleil au bout de la nuit, Albin Michel, 1998.